Solidaires Finances Publiques avait décidé de relayer à la DGFiP l’appel à la grève interprofessionnelle du 9 octobre. Cette journée était placée sous le signe de la contestation et du refus des politiques fiscales, économiques et sociales du gouvernement.

Des sujets qui pourraient paraître éloignés des préoccupations quotidienne des personnels de la DGFiP. Et pourtant !
Les maux dont souffre notre administration ont bien pour origine les choix assumés de l’exécutif. Celui-ci s’est lancé dans une croisade contre les déficits budgétaires. Sa stratégie pour les faire décroître réside dans un démantèlement de tous les mécanismes de solidarité qui charpentaient le modèle social hérité des travaux du conseil national de la Résistance. Le droit du travail passé à la moulinette, c’est au tour du service public, des services publics, de la Fonction publique et de son statut. En attendant les systèmes de retraite et pendant que la sécurité sociale est mise à mal.
Plus largement, ces politiques purement comptables en vigueur depuis des décennies ont des conséquences environnementales et démocratiques notables.


La DGFiP et avec elle l’ensemble des administrations de Bercy continuent d’être regardées comme un réservoir inépuisable de suppressions d’emplois et de gains de productivité. En 15 ans, la DGFiP a ainsi perdu 40 000 emplois, avec les conséquences que tout un chacun peut constater. Notre estimation de 20 000 suppressions d’emplois d’ici 2022 a été en quelque sorte validée par la ministre de l’Action et des Comptes publics. Ce dernier, auditionné par la commission des Finances de l’assemblée nationale, a indiqué que la DGFiP perdrait 20 % de ses effectifs d’ici 2022 : 104 000X20:100= 20 800. CQFD !


Il n’est pas inutile de préciser ici que les prévisions en termes de départs en retraite sur la même période sont de 16 000, donc 4 000 de nos collègues, au bas mot, vont se retrouver, au fil des restructurations, sans mission à accomplir, sans résidence d’affectation, sans chaise pour s’asseoir. Leur sort sera réglé comme celui des personnels des DIRECCTE* frappés actuellement par une suppression brutale de leurs missions et par une restructuration d’ampleur inédite. 70 % de l’effectif est concerné et les recalés qui ne voudront ou ne pourront pas suivre leur mission au chef lieu de région, se verront « offrir » un plan de reclassement, dans les autres fonctions publiques….ou alors dans le privé par le biais des plans de départ volontaires.
Le programme action publique 2022, dans son volet missions et dans son volet RH, trace toutes les pistes permettant de satisfaire à la promesse du candidat Macron de supprimer 120 000 emplois de fonctionnaires, dont 50 000 dans la Fonction publique d’État.
La politique fiscale va dans le même sens. De plus, la Direction générale se montre à la fois zélée dans la mise en œuvre des orientations gouvernementales et particulièrement bonne élève dans l’anticipation. La capacité d’écoute des pouvoirs publics est de surcroît proche de zéro. Le 9 octobre, la DG s’est même payée la tête des grévistes du jour en ne procédant qu’à un recensement allégé et sans transmettre aucune information détaillée quant au taux de grévistes. Elle ne s’est cependant pas engagée à un prélèvement allégé pour fait de grève.
Si nous voulons être entendus et si nous voulons vraiment sauvegarder nos missions, nos emplois, nos structures, nos statuts et nos règles de gestion, alors il faudra inévitablement élever, d’une manière ou d’une autre, le niveau du rapport de forces. La journée du 9 octobre permettait à tout le moins d’exprimer une colère, un refus, et le désarroi que ressentent bon nombre d’entre nous face à un avenir pour le moins incertain. Ce cri n’a pas eu la résonnance attendue, mais Solidaires Finances Publiques ne lâchera rien et poursuivra son combat en faisant en sorte d’y associer le plus grand nombre.


*Directions régionales des entreprises, de la concurrence, du travail et de l’emploi

apres le 9 octobre