Le recours déposé par Solidaires au Conseil d’État contre l’ordonnance relative à l’obligation pour les agent·es publics de céder entre 6 et 10 jours de congés ou RTT pendant la période d’état d’urgence sanitaire a été rejeté par le CE.

Les autres recours d’autres OS également. Cette action juridique était plus que légitime, sur le fond certes, mais aussi sur la forme.
En effet, le ministre n’avait aucune obligation de passer par la voie de l’ordonnance. Les chefs de service (lire les directions générales) disposent déjà du pouvoir de modifier, dans des situations exceptionnelles, les régimes de congés et de RTT. Le passage par ordonnance efface la nécessaire consultation/négociation des organisations syndicales, obligation imposée au secteur privé pour une partie des jours de repos que ses salariés peuvent se voir imposer. L’égalité de traitement à deux vitesses.

Plus fondamentalement, ce sont bien les politiques destructrices des services publics passées et présentes, notamment du système de santé, l’impéritie, l’impréparation, la légèreté coupable et meurtrière du gouvernement en place qui nous a contraint à un enfermement de 8 semaines. Enfermement qui, assez naturellement a plombé l’activité économique du pays. Activité que les ministres, le premier d’entre eux et le président nous enjoignent de reprendre fissa et en plus avec enthousiasme.

Quel mouvement de fond faudra-t-il pour que le monde de demain ne soit pas celui d’hier ?
Le mouvement syndical et social progressiste y travaille d’arrache-pied, et de nombreuses initiatives fleurissent ici et là pour réinventer la société, en France et au-delà, pour la réenchanter. Mais il n’y parviendra pas seul, tant les milieux financiers et libéraux se préparent à faire payer à la plèbe leurs propres incuries.

Alors, levons-nous, partout et en tout lieu, pour débattre et combattre.

Faisant une allusion plutôt gonflée aux « jours heureux » qui reviendront, le Président Macron nous a parlé de ruptures nécessaires pour construire le monde d’après la crise. Prenons-le à sa référence aux travaux du conseil national de la résistance et posons ensemble les fondements d’une société plus juste, plus humaine, plus solidaire, centrée sur la question environnementale et sociale. Passons de l’économie de marché à l’économie de la vie, pour plagier un célébrissime économiste et essayiste qui ne manque pas non plus de culot et donnons à cette formule notre réalité. Et préparons-nous aux combats pour la faire advenir.