Dans une interview à Acteurs Publics, le ministre de l'Action et des comptes Public a tenté...De désamorcer la mobilisation des fonctionnaires prévue pour le 10 octobre. Il a annoncé 1 600 suppressions d'emplois dans la fonction publique d’État ! A première vue, cette annonce contraste avec la volonté affichée de supprimer 120 000 emplois dans les trois fonctions publiques d 'ici 2022, dont 50 000 à la fonction publique d’État.

Quelques jours plus tard, Jupiter lui-même annonçait que pour 2018, compte-tenu des prévisions (optimistes ?) de croissance, le niveau des économies à réaliser en 2018 seraient moins fort que prévu. Dans le même temps, G.Darmanin assurait aux fédérations de Fonctionnaires que toutes les promesses du candidat Macron seraient tenues.

Les propos du gouvernement n'ont donc pas de quoi rassurer les agents des ministères économiques et financiers et notamment les agents des finances publiques.

Une annonce «politique »

En annonçant « seulement 1600 suppressions d'emplois dans la fonction publique d’État » sans aucune autre précision, le gouvernement veut manifestement tenter de rattraper les effets dévastateurs de ses premières décisions en matière de gel de la valeur du point d'indice, de rétablissement du jour de carence ou encore de non-compensation de l'augmentation de la CSG.

En outre, il tente également de désamorcer la grogne sociale, vive chez les fonctionnaires, et ce alors qu'une journée de grève « fonction publique » est d'ores et déjà annoncée pour le 10 octobre prochain. Par ailleurs, le gouvernement a estimé que la rémunération des fonctionnaires augmentait d'environ 4 % en 2017. Trompeuse et biaisée, car elle cumule divers mécanismes (la faible hausse de la valeur du point d'indice et l'avancement à l'ancienneté notamment), cette estimation est destinée à culpabiliser les fonctionnaires et, par conséquent, à préparer des décisions douloureuses... Nous démontrerons prochainement le caractère mensonger de cette annonce.

1600 , Un solde net ?

Le chiffre étonnant de 1 600 suppressions d'emplois dans la FPE ne constituerait-il pas un solde net ? Autrement dit, n'y aura-t-il pas des variations entre les secteurs qui connaîtront des créations d'emplois et les autres qui pourraient connaître des suppressions importantes. Compte tenu des suppressions massives d'emplois que notre administration a connu et des premières annonces gouvernementales en matière de créations d'emplois (dont nous sommes exclus), il y a beaucoup à craindre pour la DGFiP...

Une rigueur budgétaire accentuée aux conséquences néfastes prévisibles

La rigueur budgétaire confirmée ne s'arrête pas aux emplois : si aucun mouvement d'ampleur ne vient forcer le gouvernement à faire d'autres choix, la rémunération devrait malheureusement souffrir tout comme les promotions internes ou les conditions de vie au travail.

Danger sur le périmètre et les missions de service public

Enfin, l'un des grands dangers de la période porte sur le périmètre même du service public. L'un des objectifs des États généraux du service public lancés par le gouvernement demeure de le restreindre en abandonnant des pans entiers de missions (ce type de mouvement vient d'être annoncé à Pôle emploi). Conséquence prévisible : les emplois concernés par les missions qui seront abandonnées, voire livrées au secteur marchand, ne feront plus partie des emplois de fonctionnaires...

Ne nous y trompons pas : l'annonce des 1 600 suppressions d'emplois est bel et bien « politique ». Elle ne peut rassurer ni cacher d'autres choix, tous aussi « politiques », et qui touchent non seulement aux droits des fonctionnaires mais aussi au service public même.

Le 10 octobre, préparons-nous à hurler dans la rue et par la grève notre opposition à cette destruction du service public.