Solidaires Finances Publiques a réussi à se procurer le rapport CAP 22 le 20 juillet et l’a rendu public le jour même. Ce rapport depuis longtemps attendu par les organisations syndicales certes mais aussi par les agents de la Fonction Publique interrogatifs, pour ne pas dire inquiets de leur devenir professionnel et personnel.

On pourrait considérer que ce rapport est un véritable big bang de la Fonction Publique tant il s’est fait attendre. Or, dans les faits, il n’est ni plus ni moins basé sur le dogme libéral de la réduction de la dépense publique.

La seule « innovation » de ce rapport réside dans l’utilisation systématique des outils du numérique pour justifier moins d’action publique, moins de services publics, moins de proximité.

Ainsi, l’usager citoyen doit être le « pilote du changement », il n’a pas plus besoin des agents publics attentifs et techniciens pour l’aider dans ses démarches, il sera lui-même acteur du changement !

Les missions de contrôle sont vouées à disparaître grâce à l’auto contrôle ou à être transférées dans des agences. Pour être efficace, dixit le rapport, il faut faire sauter la norme.

Solidaires Finances Publiques alerte sur tous les dangers contenus dans le rapport du comité. En effet, il annonce la fin de notre modèle social et l’émergence d’une société à deux vitesses, creuset des inégalités. Nos missions, celles de la DGFiP, sont cruciales dans le fonctionnement démocratique, exemple emblématique : la lutte contre la fraude. En effet quel est son devenir et celui du contrôle fiscal, si les entreprises s’auto-contrôlent et que les règles se limitent au profit des plus aisés, comment s’organise le contrôle de la dépense publique si celui qui décide (ordonnateur) fait aussi le chèque (comptable) ? Ne risque-t-on pas les conflits d’intérêt ?

Solidaires Finances Publiques, par la publication de ce rapport et son analyse, dénonce l’approche libérale qui répond strictement à la commande d’un gouvernement dont l’ambition est bien de casser notre société du vivre ensemble.

Or, n’est-ce pas le moment pour avoir un débat citoyen sur l’avenir de la Fonction publique, les besoins de notre société, les véritables attentes des usagers, et les moyens à allouer à une fonction publique dont les missions ne peuvent pour des raisons évidentes basculer dans le privé, s’ouvrir à la concurrence et dès lors créer une société sans solidarités, sans justice fiscale et sociale ?