Le syndicat national Solidaires Finances Publiques formule ses voeux et rappelle le sens de son action : combattre l'idéologie régressive et pour la justice sociale et fiscale.

Face à la régression en marche…

L’année 2020 débute dans un climat d’une rare intensité dramatique.

  • La grève contre le projet du gouvernement concernant les retraites bat des records de durée et est toujours soutenue par une large partie de la population.
  • Alors que le mouvement des « gilets jaunes » dénonce depuis plus d’un an les injustices sociales, les actions se multiplient dans les services publics, notamment au sein de la Direction générale des finances publiques (DGFiP), contre les projets du gouvernement visant à affaiblir leurs moyens, à remettre en cause leur rôle et leur implantation et à organiser le recul des droits sociaux des fonctionnaires et des agent.es publics.
  • Les inégalités se développent : elles ont retrouvé voire dépassé leur niveau de 1990, et les mesures fiscales mises en œuvre en 2018 (suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune et mise en œuvre du prélèvement forfaitaire unique) vont nourrir leur augmentation.
  • Plus largement, les inquiétudes sur les questions environnementales et l’impact des replis nationalistes s’accroissent et contribuent à dégrader un contexte déjà inquiétant.

Dans son allocution du 31 décembre dernier, Emmanuel Macron a confirmé qu’il maintenait le cap, allant même jusqu’à estimer qu’il fallait accélérer le processus de réforme. Dans un flou cachant possiblement un loup, il a également dénoncé ceux qui menaçaient l’unité nationale. Cette déclaration peut s’entendre de plusieurs manières comme, par exemple, sur la question des communautarismes ou du terrorisme. Mais elle peut aussi se comprendre différemment et, faute de précision, elle pose aussi la question de l’intolérance du pouvoir face à ceux qui combattent ses projets. Cette question est d’autant plus légitime que le pouvoir a manifestement choisi de cliver la société et d’en finir avec la démocratie sociale. La suppression et le recul des compétences des instances de dialogue social dans la fonction publique, la remise en cause du statut de la fonction publique et plus largement avec l’absence totale de prise en compte des positions des organisations syndicales sont autant de mesures qui l’illustrent.

…, nos vœux et nos combats

Défendre l’intérêt général, les solidarités, la justice sociale, fiscale et environnementale nécessite une approche et des mesures tout à fait différentes de celles prises par le pouvoir actuel.

En matière de retraite : le besoin de financement est officiellement évalué à 9 milliards d’euros dés 2022. On rappellera ici les 20 milliards d’euros annuels d’allégements de cotisations sociales mis en œuvre après le CiCE (celui-ci ayant coûté près de 20 milliards d’euros par an), ce montant s’ajoutant au coût des « niches sociales », soit 66 milliards d’euros annuels selon la Cour des comptes. Il est donc possible de financer le système actuel, de maintenir les dispositions relatives aux pensions de la fonction publique et d’améliorer le taux de remplacement.

S’agissant de la fonction publique, l’abrogation des dispositions de la loi de transformation de la fonction publique demeure une nécessité pour la sauvegarde des principes, du rôle et des missions de la fonction publique.

A la DGFiP, les urgences s’accumulent et nécessitent des mesures : maintien et renforcement des implantations territoriales et des moyens humains de la DGFiP, reconnaissance des agent.es, préservation des règles de gestion collective accompagné de garanties, nouvelle impulsion à donner au contrôle fiscal pour combattre efficacement la fraude, consolidation du rôle et des missions des comptables publics, préservation du périmètre des missions de la DGFiP…

La justice fiscale, qui a rarement été aussi maltraitée que ces dernières années, mérite un véritable débat et, surtout, des mesures pour renforcer la progressivité du système fiscal, garantir le financement de l’action publique (locale et nationale) et améliorer le consentement à l’impôt.

Ces orientations sont nos vœux pour 2020 : elles sont aussi nos combats.