Le gouvernement d'Edouard Philippe sous la présidence E. Macron avait fait le choix (contestable et contesté par la suite par le mouvement entre autres des gilets jaunes) de supprimer l’impôt sur la fortune (ISF) qui rapportait malgré tout plus de 5 milliards d'euros au budget de l’État, et de le remplacer par l'Impôt sur la fortune immobilière (IFI) et le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % sur les revenus financiers.

Solidaires Finances Publiques avait dénoncé cette politique fiscale, au-delà de sa symbolique, elle allait, en effet, favoriser le développement des inégalités, nourrir la finance et plomber les comptes publics.
Ces choix ont largement été contestés par le mouvement des gilets jaunes et l’ensemble des mouvements sociaux.
Pour la deuxième fois, France Stratégie met en exergue que les résultats attendus par ce changement de la fiscalité du capital ne sont pas au rendez-vous.

Du côté des revenus financiers, on observe une progression nette des distributions des dividendes permise par le PFU de 30 % favorable au 0,1% des foyers les plus riches, lesquels ont reçu deux tiers du total des dividendes distribués en 2018.

Du côté des exilés fiscaux, le comité de suivi déclare qu'un quart d'entre eux ont des revenus en France et que cette dernière a retrouvé un bon niveau d'attractivité. Sur ce sujet, il faut relativiser car le nombre d'exilés fiscaux oscillait entre 0,15 % et 0,2 % de 360 000 assujettis à ISF soit environ 540, ils seraient moins de 400 aujourd'hui.

Sur l'objectif principal qui était d'orienter la part d’épargne vers le financement des entreprises afin de renforcer leur compétitivité, le retour sur investissement n'est pas effectif selon France Stratégie.

Ainsi, ce 2ème avis du comité d’évaluation des réformes de la fiscalité du capital n'est pas très flatteur envers  cet axe du quinquennat Macron.

Dans le même temps, les ONG alertent sur le rebond de la pauvreté en France, l’apparition de salarié•es, indépendant•es… précaires ainsi que sur le glissement des plus fragiles vers l’extrême pauvreté.
Le gouvernement et Emmanuel Macron ont à plusieurs reprises évoqué le fait que ces dispositifs pourraient évoluer en fonction des bilans tirés.

Pour Solidaires Finances Publiques , il y a urgence à changer d'orientation au moment où le pays traverse une crise sanitaire aux conséquences économiques et sociales désastreuses, où le besoin de financement des services publics et de la protection sociale relève d'un caractère d'urgence.

D'autres choix politiques s'imposent notamment en faisant une réforme fiscale juste basée sur la progressivité et la redistribution.