La crise sanitaire se poursuit, les confinements et couvre-feux se succèdent et le nombre de particuliers et de professionnels en difficulté progresse.
Les professionnels et tout particulièrement les commerces fermés se retrouvent donc en grande détresse.

Les services des Finances publiques sont particulièrement sollicités, notamment les Services des Entreprises, les plate-formes d’accueil en première ligne pour répondre aux très nombreuses demandes d’aide dont le fonds de solidarité, mais également font face au profond désarroi de ces professionnels.
Pour donner un ordre d’idée, vendredi 15 janvier ouverture du dépôt des demandes du fonds de solidarité pour le mois de décembre, 15 000 demandes par heure recensées au niveau national. Il est à noter que le décret du 30 décembre 2020 crée un nouveau régime d’aides au sein du fonds de solidarité pour certains commerces de stations de montagne dont les remontées mécaniques demeurent fermées.
Pour y faire face, de nombreux services sont sollicités, des rotations sont prévues pour tenir compte des charges à venir telle que la campagne de l’impôt sur le revenu, qui mobilise elle aussi du personnel d’autres services.
Un service normalement éphémère, mais maintenant plutôt à durée (in)déterminée, a été créé au sein de la Direction des Grandes Entreprises, composé pour le moment de 52 personnes issues des services franciliens, en charge du traitement de demandes rejetées.

Le service Mission Requête Valorisation est également mis à contribution, pour venir en aide à la fois aux services mais également aux contribuables, grâce aux différents filtres appliqués.
Lors du premier confinement, les « vannes d’aides » se sont ouvertes et beaucoup de « petits malins » ont constaté les failles des premiers textes et ils s’y sont engouffrés. Il fallait répondre rapidement à la demande, de nombreuses anomalies ont été détectées mais la consigne était de se consacrer à la gestion des problématiques bloquantes pour le paiement.
Maintenant la mission contrôle fiscal est à nouveau sollicitée mais pour s’assurer que les fonds soient obtenus à bon droit. Les missions de recouvrement vont à leur tour réclamer les indus, pour les montages frauduleux et éphémères ce sera un transfert du dossier auprès du procureur.

Les services de la DGFIP, modèle en matière des suppressions d’emplois, subit de plein fouet cette crise, c’est un rouage majeur pour le soutien des entreprises, mais également des particuliers. Le « en même temps » d’Emmanuel Macron s’applique tout particulièrement à cette administration, qui poursuit ses missions, en absorbe d’autres avec entre autre le transfert du recouvrement des taxes fiscales douanières, poursuit ses suppressions d’emplois, soutient les entreprises et les particuliers et met en place son Nouveau de Réseau de Proximité avec des fusions de services, des centralisations, des démétropolisations, des services nationaux créés pour certaines missions, etc., des outils informatiques vieillissants avec un fonctionnement cahotique.

Alors que deviennent les agent.es ? Comment font-ils face ?

Les agents et agentes des finances Publiques savent également pertinemment qu'ils resteront en situation très tendue même au-delà de la période de soutien des professionnels, en effet, la fin des aides va signifier des mises en redressement et/ou en liquidation judiciaire. Ce phénomène est également annoncé par certains économistes et surtout les experts comptables au plus proche du terrain. Certains professionnels se maintiennent en activité grâce et peut être pour les aides.
Cette dégradation effective de l'activité économique entraînera une dégradation sociale avec une forte augmentation du chômage.
De nombreuses questions seront alors soulevées, il sera donc intéressant d'effectuer un bilan à la fin de la crise sanitaire et économique.

Nous pouvons d'ores et déjà déplorer que de nombreux gros groupes utilisent cette période pour des plans sociaux, alors que leur situation économique leur permettrait de répondre aux besoins de solidarité engendrés par la crise, mais le poids de la rentabilité l'emporte une nouvelle fois.
Le rapport d'OXFAM le démontre, les plus grosses fortunes mondiales se sont maintenues voire, pour le top 10, se sont enrichies et les inégalités sociales se sont accrues.

Pour sa fin de mandat, Emmanuel Macron aurait l'intention de poursuivre ses réformes, notamment si l'on en croit Bruno Le maire de revoir les différentes redistributions sociales, qui comme tout le monde s'en souvient "coûtent un pognon de dingue".
Les choix politiques apparaîtraient alors évidents le quoi qu'il en coûte d'un côté et le pognon de dingue de l'autre.