L'Union syndicale Solidaires a organisé un congrès extraordinaire du 13 au 15 octobre 2020. Les délégué.es ont rédigé plusieurs motions, dont une sur les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes et sur la nécessaire mobilisation contre celles-ci. Vous trouverez le texte ci-après.

Appel à la mobilisation contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes !

 

Les féminicides n’ont pas cessé en France, ni dans le monde. Comme le dénoncent si justement les zapatistes dans leur dernière déclaration du 5 octobre 2020 : « l’aberration du système et sa folle défense du « progrès » et de la « modernité » se heurte à une réalité criminelle : les féminicides. Le meurtre de femmes n’a ni couleur, ni nationalité, il est mondial. S’il est absurde et déraisonnable que quelqu’un soit persécuté, enlevé, tué à cause de sa couleur de peau, de son origine, de sa culture, de ses croyances, on ne peut pas croire qu’être une femme équivaut à une condamnation à la marginalisation et la mort. »

Partout les femmes se soulèvent contre le système patriarcal, contre les inégalités au travail, dans la rue, à la maison. Partout les femmes dénoncent et se soulèvent contre les insupportables et perpétuelles violences sexistes et sexuelles qu’elles subissent quels que soient leur âge, leur milieu social, leur nationalité.

Le monde auquel nous aspirons est profondément féministe, affranchi du système patriarcal, à l’écoute de la parole des femmes, et sans aucune violence sexiste et sexuelle. Dans nos milieux militants, dans la rue, au travail et partout.

Des centaines de femmes vivent chaque année la terreur des violences conjugales jusqu’à la mort : à ce jour nous en sommes à 77 féminicides pour 2020 en France, et des milliers de femmes subissent chaque jour les coups de leur conjoint, ex-conjoint ou compagnon. Les viols, le harcèlement sexuel, les agissements sexistes s’ils sont plus dénoncés par les femmes qui en sont victimes, n’en sont pas moins et trop souvent impunis.
La campagne de soutien à la représentante syndicale du 93 qui ose dénoncer les insultes et agissements sexistes dans H&M Logistics en est l’illustration : la société la licencie au lieu de la protéger et de condamner et punir ces agissements !
Les témoignages récents des 78 salariées de Mac Donald qui font état de violences sexistes, racistes, homophobes et transphobes, ainsi que d’agressions sexuelles sont également révélateurs.

Le Grenelle sur les violences n’a rien changé. Les moyens n’ont pas été mis pour lutter contre les violences faites aux femmes. Le milliard budgétaire n’est pas là tandis qu’on arrose de milliards les entreprises et l’économie. Et ce gouvernement avec un ministre de l’intérieur accusé de viol, un ministre de la justice sexiste a montré ainsi son mépris pour les femmes victimes. L’élément clef d’une éducation non-sexiste est complètement ignoré puisqu’on a le ministre de l’éducation qui préfère conseiller des tenues « républicaines » aux filles, leur enjoignant ainsi d’intégrer le schéma sexiste et patriarcal d’un contrôle de leur corps ! Face aux régressions, opposons nos rages et nos colères Solidaires !

Le 18 octobre, nous serons devant le H&M des Champs-Elysées pour dénoncer la répression anti-syndicale d’une camarade dénonçant les agissements sexistes de cette société et leur impunité.

Le 21 novembre, jour de rassemblements devant le Medef, les commissariats, nous serons aux côtés de Nous Toutes et de toutes celles qui se soulèvent contre les violences sexistes et sexuelles.

Le 25 novembre, nous appelons à manifester partout en France lors de la journée internationale contre les violences sexistes et sexuelles, à organiser partout où c’est possible la convergence de toutes celles (et ceux) qui luttent syndicalement, féministement, qui collent, qui dansent et se révoltent chaque jour contre les violences sexistes et sexuelles.