Notre organisation syndicale avait demandé que le bilan de la formation professionnelle 2019 et le bilan social 2019 fassent l'objet d'un CTR exclusivement dédié. Or, quatre autres points à l'ordre du jour y ont été ajoutés, ces 4 autres points étant loin d'être des sujets anodins !!! Cet alourdissement de l'ordre du jour n'a pas permis d'avoir des échanges constructifs sur le sujet de la formation. Mais, à ce niveau, notre organisation syndicale s'interroge sur la volonté de notre directeur général de parler de la formation professionnelle et d'y porter un quelconque intérêt.

Pour Solidaires Finances Publiques, il est dommageable, même dans le contexte de pandémie, de ne pas porter des analyses fines de ce bilan et d'en tirer un projet prospectif.

La formation professionnelle à tous les niveaux, est le berceau des savoirs, des savoirs-faire et des savoirs-être et les négliger est une grave erreur pour l'avenir.

En préambule, nous avons indiqué que ce bilan se déroule dans un contexte particulier. Analyser un bilan dont le contexte est percuté de plein fouet par la crise sanitaire n'est pas une mince affaire...

Cependant, ayant abordé la formation actuelle dans nos propos liminaires, lors de notre intervention, nous avons tenté de rester dans le périmètre de 2019 en ne mettant en perspective que certains éléments au regard de l'actualité et de l'avenir incertain dans lequel nous sommes plongés.

Nous avons également noté que le bilan 2019 faisait référence aux données de 2018. Or, l'année 2018 a été particulière en terme de formation puisqu'il y a eu des formations dites de « grande ampleur » (formation PAS, SIRHIUS, sensibilisation à la santé et sécurité au travail) et obligatoires. Il était donc pertinent de faire des comparatifs avec certaines statistiques de 2017 extraites du bilan de la formation 2018.

Concernant les formations de grande ampleur, nécessaires et incontournables, nous avons demandés qu'elles fassent l'objet d'un suivi particulier pour nous permettre de connaître le taux de couverture de ces formations et les différencier des autres pour qu'elles ne faussent pas certains indicateurs tels que celui des exclus de la formation. A ce sujet, nous avons souligné que cet indicateur n'était pas recensé dans ce bilan et nous en avons demandé l'ajout. ...aucune réponse ...

De plus, et avant d'aborder les éléments de fond, nous avons demandé à l'administration de nous apporter des précisions sur certains éléments de ce bilan : résultats de l'audit interne, rapports extérieurs, etc.

Elle s'est engagée à nous les fournir.

Concernant la préparation des concours et examens professionnels, on constate depuis 2017 une baisse assez significative que ce soit dans les préparations et dans les inscriptions aux cycles présentiels.

Pour les préparations aux concours, nous avons demandé que, tout comme en 2020, le décompte de la participation au concours soit neutralisé ...aucune réponse ...

Concernant les classes préparatoires intégrées, dispositif reconnu comme favorisant l'intégration et l'accès à notre administration dans le cadre de la diversité, nous ne pouvions pas omettre le contexte actuel. En 2020, ces classes ont été sacrifiées, nous avons donc demandé ce qui était envisagé en 2021. ... aucune réponse...

Concernant la réflexion sur la rationalisation et la modernisation du process des concours engagées en 2019, celle-ci a souffert et souffre de la pandémie, nous avons donc posés des questions nécessitant des réponses :

  •  Concernant le dispositif de correction des copies centralisées qui a été « chamboulé » cause covid, qu'envisagez-vous pour la suite ? ….aucune réponse...
  • Où en êtes-vous sur la numérisation des copies et la dématérialisation de la phase de correction ? … aucune réponse....
  • L'envoi des convocations aux épreuves orales par voie dématérialisée a eu quelques écueils avec des mails qui n'arrivent pas, tombent dans les spams, etc … Une réflexion est-elle envisagée pour sécuriser le process ? Une relance est-elle envisagée ? … aucune réponse ...

Concernant la formation initiale, nous avons rappelé notre attachement à une formation de carrière et non à une formation focalisée sur la première affectation et notre opposition au caractère probatoire des stages. De plus, nous avons rappelé notre ferme opposition à l’exécution de ces stages sur le poste d'affectation. Pour notre organisation syndicale, effectuer ce stage directement sur son poste d'affectation soulève 2 problématiques :

  • un problème de positionnement : être apprenant un jour et en positionnement hiérarchique le lendemain n'est pas favorable à une bonne intégration dans une équipe de travail
  • cela n'aide pas à se construire son propre réseau interne. Cette difficulté étant accentuée pour les externes

Les stagiaires, mettant en pratique les notions abordées pendant leur scolarité, accueillent favorablement ce stage. Pour Solidaires Finances Publiques, ce stage préparatoire est primordial mais pourrait être fait autrement : sans caractère probatoire et en rotation dans un périmètre raisonnable autour de son poste d'affectation sur des postes équivalents.

Nous avons également insisté, toujours au regard des impacts négatifs du contexte sur la formation initiale que soient intégrés des modules de formation complémentaires dans le cadre de la formation continue mais déconnectée du passeport de formation. Le passeport de formation devant rester exclusivement du domaine de la formation continue en cours de carrière.

Ensuite, nous avons souligné le fait que les éléments statistiques concernant la formation Pacte étaient trop « légers ». Nous avons demandé des éléments plus précis …. aucune réponse …

A ce stade, notre organisation syndicale, s'attachant à analyser précisément ce document de 47 pages, a visiblement « agacé » le directeur général qui nous a demandé de faire plus court …

Nous n'avons pas voulu éluder des sujets abordés dans ce document et qui ne sont jamais abordés en groupe de travail, comme les apprentis et le compte personnel de formation.

Concernant les apprentis, nous avons demandé des précisions sur le statut de « maître d'apprentissage ». Tout comme celui de tuteur ou tutrice, Solidaires Finances Publiques revendique une mission pleinement considérée dans la charge de travail et valorisée pour l'agent•e concerné•e.

aucune réponse …

Nous ne manquerons pas de reparler de ce point dans d'autres instances.

Concernant le compte personnel de formation (CPF), les statistiques présentées montrent que le CPF est de plus en plus pris en main par les agent•es. Cependant, nous avons précisé que le process reste fastidieux, opaque et compliqué dès lors que l'agent•e souhaite le mobiliser en dehors des préparations aux concours. Nous constatons également qu'il est majoritairement utilisé par des femmes.

Nous avons demandé d'avoir des éléments complémentaires concernant l'accompagnement personnalisé en appui du compte personnel de formation.

Le décret d'application dans son article 6, prévoit que l'agent•e bénéficie, s'il le souhaite, préalablement au dépôt de sa demande, d'un accompagnement personnalisé pour élaborer son projet professionnel et identifier les différentes actions nécessaires à sa mise en œuvre. C'est une garantie nouvelle pour les agent•es de la DGFiP. La circulaire du 10/05/2017 relative aux modalités de mise en œuvre du compte personnel d'activité dans la fonction publique, précise que cet accompagnateur peut être un « conseiller mobilité carrière, un conseiller RH, un conseiller formation, etc. ». Mais, où en est la DGFiP sur le sujet ??? ...aucune réponse …

Concernant le cas particulier du bilan de compétences et de la validation des acquis de l'expérience, force est de constater que, même si les proportions ont doublées, le taux reste extrêmement faible.

Enfin, concernant les motifs de refus, pour Solidaires Finances Publiques il est inacceptable que les principaux motifs de refus soient « demande ne relevant pas des priorités d'accompagnement de la DGFiP » ou « pas de projet d'évolution professionnelle (mobilité, promotion, reconversion) ». Nous avons demandé des explications sur ce qui se cache exactement derrière ces motifs de refus. ...aucune réponse …

Nous avons rappelé que le « P » de CPF veut dire PERSONNEL et non PROFESSIONNEL !!

Enfin, nous avons également souligné qu'il ne fallait pas confondre Compte Personnel de Formation et Congé de Formation Professionnel, le deuxième étant une position statutaire n'ayant pas les mêmes objectifs ni les mêmes impacts professionnels.

Pour finir, nous avons déploré l'interprétation d'un texte par la DGFiP qui oblige les agent.es détenteur d'un Compte Epargne Temps (CET) et qui souhaitent mobiliser leur CPF en cas d'inscription à un concours, examen ou sélection, de mobiliser 5 jours de leur CET.

Pour Solidaires Finances Publiques, cette obligation est une interprétation du texte qui aurait pu être différente.

Le CET permet aux agent•es d'accumuler des droits à congés rémunérés ou de bénéficier d'une rémunération immédiate ou différée, en contrepartie des périodes de congés ou de repos non pris. Le CPF est un droit additionnel, en sus des congés et la fongibilité des droits devrait être une possibilité et non une obligation. ...aucune réponse...

En conclusion, nous pouvons souligner que l'Administration ne semblait pas encline à écouter notre analyse sur le bilan 2019, ni encline à échanger sur son contenu.

Pour Solidaires Finances Publiques, c'est dommageable car des éléments d'analyse sont essentiels pour construire la formation de demain et nous ne manquerons pas d'aborder ces éléments dans d'autres instances.