Suite au groupe de travail du 21 mars 2017, découvrez notre déclaration liminaire et le compte rendu de cette réunion.

Dès à présent, nous disons non à la volonté de la DGFIP de remettre en cause les droits des agents en matière d'accès aux concours, de formation initiale et de 1ères affectations.

Liminaire

Propos liminaire généralistes.

Monsieur le Chef de service,

En marge de ce GT, deux mots sur les propos tenus par la ministre de la FP, Madame Girardin, à la revue Acteurs Publics. Solidaires Finances Publiques a été choqué par la nature de ces propos qui ont été ajustés en réponse à une question sur la montée du vote FN chez les fonctionnairesSujet qui est au demeurant un vrai sujet d'inquiétude et révélateur d'un état des lieux catastrophique en matière d'emploi, de formation, etc... Mais nous reviendrons sur ces questions ultérieurement. L'inclinaison de la ministre pour une FP de métier est inquiétante car elle contribue ainsi, à faire le jeu des fossoyeurs du service public à la Française. Ce visage là de la ministre, nous aurions aimé ne jamais le voir !

Ce groupe de travail est dédié à la formation, sujet d'importance vous en conviendrez. C'est pourquoi, par courrier en date du 7 mars, les organisations syndicales (Solidaires Finances Publiques, CGT Finances Publiques, FO DGFIP) ont demandé au Directeur Général d'organiser avant toutes discussions sur les évolutions pouvant être apportées à la Formation Initiale des agents A, B et C, un point d'étape argumenté et contradictoire sur le bilan de la formation professionnelle à la DGFIP.

Ce débat autour du bilan est depuis trop de temps escamoté et contrairement à ce que vous laissez sous entendre dans votre réponse en date du 16/03, cela n'est nullement de notre fait. Le Bilan autour de la formation est et doit être un point de dialogue incontournable entre l'administration et les représentants des personnels. Hors, force est de constater, que chaque fois que le bilan est inscrit à l'ordre du jour du CTR, il est soit accolé à des sujets clivants conduisant à une suspension du dialogue, soit il est noyé dans la masse des points à examiner.

Alors que le bilan de la formation 2015 devrait être examiné en CTR, nous acceptons, car le débat doit avoir impérativement lieu, de l'évoquer lors de ce GT. A ce titre, nous souhaitons que cette réunion fasse l'objet d'un relevé de discussion et nous demandons qu'il soit annexé à un futur CTR.

Mais revenons sur le fond, pourquoi nous avons décidé d'agir de la sorte ? Tout simplement parce qu'il est essentiel de dresser une photographie la plus objective, la plus nette, la plus fidèle, la plus concrète, sur l'ensemble des sujets qui composent le bilan de la formation. Il est en effet, fondamental, de dresser un diagnostic sérieux et partagé de l'existant avant de se lancer sur des éventuelles réformes conduisant à bouger les lignes existantes. Agir autrement ne serait pas sérieux, à moins d'avoir pour ambition de construire une approche radicalement différente de celle qui a forgé le professionnalisme des agents de la DGFIP, quelle que soit leur filière d'origine.

Mais si votre intention est d'édifier un nouveau concept en matière de formation, il est nécessaire alors que vous en définissiez les contours, le lien avec les doctrines d'emplois, les missions. Un tel projet ne pourrait se construire en dehors de tout dialogue social. Mais nous n'en sommes pas là, les éléments mis sur la table s'apparentant plus à des coupes sombres dans l'existant, sur la base de préjugés jamais confrontés.

On le voit, la question du bilan est donc essentielle, et c'est pourquoi nous vous demandons, de séquencer son examen : un premier tour de table sur le recrutement et les prépas concours, un second temps pour la Formation initiale et une dernière séquence pour aborder la formation cours de carrière, le Dif et le congé formation. Ce point de méthode nous semble fondamental pour la clarté et la sérénité des débats.

Mais le sujet de la méthode ne recoupe par que l'organisation des travaux de ce GT. Il est plus vaste et plus ancien. Alors que lors de la fusion nous avions dénoncé l'absence de vision globale, regroupant les concours, la FI, la FCC et les préparations aux concours, vous nous proposez à nouveau une méthode qui conduit à examiner l'architecture de la formation de manière éclatée. Ce n'est pas acceptable car il en résulte dès lors de réelles incohérences dans l'architecture d'ensemble de la formation.

C'est pourquoi, nous refusons que nous abordions la question de la FI sans la lier aux formations en cours de carrière notamment. C'est pourquoi nous trouvons inacceptable le fait de nous présenter un projet de formation socle des inspecteurs qui prendrait effet au 1/09/2018, sans y joindre, avec le même niveau de détail, la formation correspondant au 1er poste, mais également le contenu du stage d'application. Vous nous présentez un projet qui démantèle l'essentiel du cursus de formation des IFIP, sans nous présenter dans le détail les briques qui vont le composer. Peut-on imaginer un maçon qui proposerait de construire une maison, en ne livrant que les parpaings utiles aux fondations et en oubliant également de nombreux sacs de ciment permettant de les unir les uns aux autres ? Tout le monde hurlerait, à raison, à l'imposture !

C'est ce qui nous a conduit à demander la présence des bureaux métiers. Votre réponse est déroutante, car oui, il faut que GF3A et SI soient présents, mais pas qu'eux ! Et ceci est d'autant plus vrai que nous abordons le bilan de la formation et que certaines actions ont été construites à leur demande. Une incohérence de plus dans votre conception du dialogue social en matière de forpro.

Pour Solidaires Finances Publiques, une vision holistique est indispensable. Indispensable en prenant en compte toutes les composantes de la DGFIP mais également en intégrant dans le paysage de la réflexion les évolutions provenant de la fonction publique. Et dans la période elles sont nombreuses, le gouvernement passant en force sur bien des sujets. Mais les textes sont là, et il nous faut désormais savoir comment nous les intégrons ou pas, dans notre périmètre directionnel. En tout cas, lancer les bases de ce chantier de la formation initiale sans y adosser les débats prévisibles et autour du déploiement du compte personnel de formation, les réflexions autour du rapport Lhorty, les pistes exposées par la mission Rousselle, les mesures visant à gommer les inégalités de rémunération et de parcours professionnel entre femmes et hommes dans la fonction publique, constitue une erreur manifeste.

Sur ce point, comment entendez-vous traduire à la DGFIP la recommandation 4 du rapport remis au 1er ministre et portant sur les écoles de service public et la diversité, à savoir : clarifier les objectifs du recrutement et de la formation dans les écoles en réaffirmant l'importance d'une formation à la carrière dans la fonction publique.

Deux autres fiches sont également à l'ordre du jour de cette réunion. Nous ne les commenterons pas à ce stade, mais un mot néanmoins sur la fiche relative aux règles de 1ère affectation. Nous sommes en présence, dans la continuité du groupe de travail mutation, d'une volonté délibérée de la DG de casser les repères des agents en matière de mutation, de revenir sur certaines dispositions qui désormais étaient globalement acceptées et appropriées par les agents. Volontairement, délibérément, vous éteignez toutes les petites lumières qui jalonnent leur parcours professionnel. C'est inacceptable et nous ne pouvons accepter une politique RH qui d'un côté enferme les agents dans une vision tayloriste de leur travail et de l'autre, pavoise sur d'éventuelles actions en matière de lutte contre les discriminations. Solidaires Finances Publiques l'affirme avec force, votre projet est pétri d'injustices, d'inégalités de traitement entre stagiaires et d'approches discriminatoires. De plus, il ne pourra que renforcer les risques d'abandon de scolarité après la connaissance de l'affectation. Enfin, alors qu'au CTR, Monsieur Mazauric avait affirmé que la CAPN était dans le paysage, votre fiche, qui a pourtant été retravaillée, ne l'évoque nullement. Nous ne sommes donc pas loin de penser qu'il y a encore sur cette question un flou des plus suspect. Nous exigeons que cette ambiguïté soit levée préalablement à toute discussion sur cette fiche.

Avant de conclure il nous semble important de dire que les questions de formation sont des questions capitales, car sans formation les agents sont laissés à l'abandon et sont de fait confrontés à toute la brutalité technique de leur métier, de leurs fonctions. Pour ce faire ils doivent être accompagnés, du 1er au dernier jour de leur vie professionnelle. Pour ce faire, ils doivent, selon leur mode d'accès à une catégorie, à un grade, bénéficier d'un cursus de formation qui, une fois achevé, leur donne les mêmes chances pour affronter le futur qui s'ouvre à eux. Tel n'est pas le cas avec vos propositions en matière de formation initiale et le bilan et nos échanges démontreront que déjà, des disparités existent, disparités qui seront démultipliées si d'aventure votre projet devait être mis en œuvre en l'état.

Mais votre projet est-il réaliste ? Est-il le fruit d'une réflexion construite et non guidée par d'obscures contraintes budgétaires ? Est-il en phase avec les attentes des agents et du réseau ? Nous pouvons en douter et il suffit de regarder votre proposition concernant les stagiaires promus Ifip par LA ou EP. En mai 2015 vous nous aviez proposé un projet, que nous avions fortement critiqué, projet suspendu pour un temps. Il réapparaît à l'occasion de ce GT, mais avec un contenu encore plus décalé par rapport aux enjeux et aux besoins. Nous demandons que la question de la formation des Fin A (agents promus de B en A par La et EP) comme celle des FinB (agents promus de C en B par LA et CIS) fasse l'objet d'un cycle de discussion distinct.

En conclusion, nous attendons à l'issue de l'examen du bilan que les éléments mis en débat contribuent à nourrir les travaux des réflexions à venir et ce, au travers d'un cycle de discussion dûment concerté et nous sommes surpris de constater que les annonces faites lors du CTR concernant des évolutions en matière de concours ne soient pas évoquées à l'occasion de ce GT, car derrière, il y a tout de même quelques textes à amender. Nous vous rappelons néanmoins que nous condamnons fermement votre approche sur cette question. Nous souhaitons également qu'un point d'information soit fait sur l'accueil des futurs agents C au sein de l'Enfip. Nous rappelons enfin notre attachement à ce qu'ils bénéficient tous d'un accompagnement social ambitieux et d'un parcours de formation en établissement.