C’est par voie de presse que Solidaires Finances Publiques a appris ce vendredi que l’accès à la télédéclaration des revenus 2021 était suspendu, 24h après son lancement.

Cette suspension serait liée à la présence de données erronées sur les télé-déclarations de certains contribuables. Cette situation est surprenante puisque le pré remplissage de la déclaration des revenus n’est pas nouveau : il date en effet de 2006… Elle aura des conséquences pour les contribuables qui ne manqueront pas de solliciter, en plus des nombreuses questions classiquement posées tous les ans, des agents des finances publiques de moins en moins nombreux.

Solidaires Finances Publiques apporte son soutien à l’ensemble des agentes et des agents de l’administration fiscale mobilisés aujourd’hui pour résoudre le problème et souhaite par ailleurs que les pouvoirs publics fassent toute la lumière sur les raisons de ce décalage.

En la matière, si le personnel des services informatiques est bien sûr particulièrement sur la brèche et au cœur de notre attention, il ne faut pas oublier l’ensemble des services en charge de la fiscalité des particuliers ainsi que les centres de contact qui vont devoir répondre aux multiples questions et interrogations des contribuables.

Les agentes et les agents des finances publiques ont le sens aigu du service public, ils ne sont en rien responsables de cette situation et sont, tout comme les contribuables, les victimes collatérales d’une situation marquée par les conséquences de choix politiques qui ont diminué les capacités de réactivité et d’investissement de l’administration fiscale.

Depuis des années, Solidaires Finances Publiques tire le signal d’alarme auprès des responsables administratifs et politiques sur la situation désastreuse de la DGFiP en dénonçant le manque de moyens humains et budgétaires, une dématérialisation outrancière et une certaine opacité sur le développement des technologies numériques.

  • 20 000 suppressions d'emplois depuis 2012 dont 23 % dans les services gestionnaires depuis 2015, -13 % des emplois informatiques entre 2013 et 2018
  • un manque d’investissement entre 2012 et 2017 : les budgets informatiques de la Direction Générale des Finances Publiques ont en effet diminué de près de 22 % hors investissement lié à la mise en place du Prélèvement à la source rapporté par la Cour des Comptes en 2019.  
    « La « dette technique » (le vieillissement des infrastructures informatiques) se traduit par un manque d’évolutivité et un risque d’incident… ». Même si depuis 2020, les financements informatiques à la DGFiP repartent à la hausse, il demeure encore beaucoup de besoins pour rattraper des années de sous-investissement.

Pour assurer l’ensemble de ses missions de service public dont la campagne déclarative, la DGFIP, doit avoir les moyens suffisants.

Solidaires Finances Publiques exige un plan d’urgence pour la DGFiP. Ce plan doit passer par l’arrêt immédiat des suppression d’emplois et de toutes les réformes en cours : Nouveau Réseau de Proximité (NRP), « relocalisations » des missions, concentration des services, dématérialisation à outrance, recours en lieu et place des agentes et agents à l’Intelligence Artificielle...

Solidaires Finances Publiques s’assurera que les personnels de la DGFiP ne subissent aucune conséquence de cette décision. Au-delà, notre organisation ne cessera de revendiquer sans relâche,  un service public de proximité qui passe par l’arrêt des suppressions de services et d’emplois. Il en va de l’égalité d’accès au service public, de la qualité de ses missions mais aussi, plus que jamais, du consentement à l’impôt.