Il s'est tenu ce jour, sur la matinée, le 2ème conseil de promotion des inspecteurs et inspectrices.

L'ambiance générale y était moins tendue que lors du premier conseil de promotion. Les élu·es ont obtenu certaines réponses en suspens depuis plusieurs années.

Liminaire

Monsieur le Président,

Nous ne pouvons commencer ce conseil de promotion sans évoquer le contexte géopolitique et la guerre en Ukraine. Nous nous sentons certes bien impuissants. Toutefois, nous tenions à débuter ce conseil en exprimant notre soutien au peuple ukrainien et en rappelant l’importance de la paix et de la démocratie. Nous saluons les réponses de l’Europe et de la France sur la solidarité à travers l’accueil des réfugiés, puisse-t-il, l’accueil, se généraliser à l’avenir. En effet, alors que le GIEC relève une nouvelle fois notre inaction climatique, la solidarité et l’accueil sont plus que jamais une nécessité.

 

I. Dialogue social :

Concernant le dialogue social au sein de l’ENFIP, nous tenons tout d’abord à vous remercier au nom de l'ensemble des stagiaires de Noisiel de leur avoir permis de basculer en distanciel le vendredi de la grève RATP qui a été très suivie comme cela avait été prédit. Serait-il possible de pérenniser cette formule en cas de prévisions de grèves ?

En effet, une grève reconductible de la RATP est prévue à compter du 25 mars. Notre évaluation étant prévue le lundi 28 mars, nous représentant·es des inspecteurs et inspectrices stagiaires, demandons que l’administration anticipe au mieux ce mouvement de grève pour permettre aux stagiaires de passer leurs évaluations sommatives dans les meilleures conditions. Nous proposons qu’elles soient effectuées en distanciel si les conditions n’étaient pas réunies et à défaut, avez-vous envisagé un report de cette évaluation dans l’hypothèse où une majorité de stagiaires ne pourraient se rendre dans l’établissement ?

Pour ce qui est de la tenue du conseil de promotion des inspecteurs et inspectrices programmé ce jour, une fois de plus, nous déplorons le fait que celui-ci ne se tienne que sur une demi-journée. Cela renforce notre sentiment que l’administration veut museler l'expression des stagiaires et de leurs organisations syndicales. Nous revendiquons une journée complète de Conseil et une journée de préparation, du fait de notre éloignement et de notre répartition sur deux sites.

Par ailleurs, les élu·es sont également des stagiaires, et l'exercice de leur mandat ne doit pas avoir d'impact sur le déroulement de leur scolarité. Des cours de reformulation devraient être prévus pour les participant·es au conseil.

Notre délégation prendra tout le temps nécessaire pour aborder les sujets qui nous apparaissent essentiels. Ce conseil est régi par un règlement intérieur, il nous semble utile qu'il soit soumis à notre examen, comme il le serait par ailleurs de disposer d'une fiche méthodologique sur l'organisation du conseil de promotion pour que les élu·es cernent son rôle.

Depuis décembre 2019, nous soulevons cette problématique à chaque conseil de promotion. Nous voudrons cette fois-ci une réponse claire.

Nous exigeons la mise en place du forum Odissée pour Clermont-Ferrand comme c’est le cas pour Noisiel. Celui-ci est important pour le dialogue entre les stagiaires et la direction des établissements.

Autres soucis constatés : D’après les conclusions du CTL du 6 janvier 2022, il semblerait que le dispositif conférence été 2021 serait renouvelé pour notre promotion. Est-ce que cela se fera ? Si oui, notre organisation syndicale exige la prise en charge des frais supplémentaires à hauteur des dépenses. Pour Solidaires Finances Publiques la formation doit avoir un coût neutre pour le stagiaire.

II. Contexte sanitaire

Le contexte sanitaire a largement occupé notre 1er conseil de promotion. Aujourd’hui, à l’heure où la levée des obligations sanitaires est décidée partout, où les boites de nuits sont ouvertes, le port du masque non obligatoire, nous vous demandons la levée partielle ou totale de certaines restrictions :

- les plexiglas de la cantine de Noisiel

- la reprise des activités ATSCAF proposées dans les 2 établissements

- le rétablissement de l’espace de détente de l’établissement de Noisiel

- la mise à disposition des casiers de l’établissement de Clermont-Ferrand.

Ces éléments participent aussi au bien-être des stagiaires. Nous exigeons des décisions immédiates sur ces sujets qui ne sont pas complexes.

III. Organisation pédagogique et scolarité

Abordons maintenant les thématiques purement scolaires et pédagogiques.

À notre arrivée à l’ENFIP, l’accent a été mis sur la bienveillance de notre administration et sur le fait que, d’une part, nous étions des inspecteurs et inspectrices stagiaires (et non des élèves) et, d’autre part, que l’objet de la formation était de nous préparer à nos futures fonctions et en aucun cas de nous faire repasser un concours. Pourtant, le vécu des stagiaires est tout autre. La formation est anxiogène pour la plupart des stagiaires qui ont l’impression de préparer des examens et renoncent pour beaucoup à l’équilibre nécessaire entre vie professionnelle et vie personnelle de peur de ne pas être titularisés.

Épreuve de rattrapage :

Prenons l’exemple des épreuves de rattrapage, notamment celle de comptabilité : elle a été jugée par celles et ceux qui la passaient plus compliquée que l’épreuve de l’évaluation initiale. En effet, en plus des problèmes de connexion, le temps dévolu à cette épreuve était bien trop court pour sa réalisation.

A ce titre, un mail vous a été adressé M. RAMIR ainsi qu’à M. GIRAULT le 28 février 2022. Mail resté lettre morte à ce jour. Nous nous permettons d’en relire une partie pour enfin avoir une réponse. « Un gros soucis sur le site de Noisiel, les stagiaires étaient convoqués dans l'amphi Colbert. Avant l'épreuve, certains stagiaires se sont rendus compte que la connexion était instable. C'est au dernier moment qu'un surveillant a proposé aux stagiaires sans connexion de se rendre en salle 204, salle prévue pour les stagiaires avec 1/3 temps pour avoir une connexion filiaire. Ils ont finalement dû courir !

Ensuite, il y avait énormément de bruit autour de la salle 204 : travaux, passant.es bruyants dans le couloir, et un groupe très bruyant dans la salle juste à côté. La surveillante n'a pas tenté de réduire les bruits environnants, pire, elle a même ouvert les portes. Impossible de se concentrer. De plus, c'est tout au long de l'épreuve que plusieurs collègues ont dû quitter l'amphi Colbert pour rejoindre la salle 204 faute de connexion stable...

Tous les stagiaires étaient sous tension, ceux qui craignaient que leur connexion "saute", ceux qui ont couru de l'amphi jusqu'à la salle 204, etc...

Au vu de toutes ces difficultés, Solidaires finances Publiques s'interroge sur les conditions particulièrement déplorables de l'organisation des épreuves sommatives et de l'épreuve de rattrapage des A.

Nous ne doutons pas que vous ne souhaitez pas mettre en difficulté les stagiaires car la DGFiP n'a aucun intérêt à sanctionner des stagiaires qui, devons nous le rappeler ont déjà passé un concours !

Alors, nous vous demandons quelle est la finalité de ces épreuves, comment est-ce possible de rendre quasi impossible des épreuves? Avez-vous pris l'attache des formateurs et formatrices pour savoir si ces épreuves étaient réalisables et pertinentes ?

Nous vous demandons solennellement, concernant les stagiaires A qui ne valideraient pas leur épreuve de rattrapage de leur redonner une chance de réussir cette épreuve et de réunir toutes les conditions matérielles propices à une concentration optimale. »

Par ailleurs, nous souhaiterions connaître avec détail le nombre de stagiaires qui ont passé les épreuves de rattrapages et combien les ont réussies.

Solidaires Finances Publiques demande également du temps supplémentaire pour passer ces épreuves de rattrapages.

Concernant les oraux collectifs, les explications données aux stagiaires qui n’ont pas validé restent lunaires. En effet, les arguments invoqués rendent les critères de notation opaques. Quels sont les critères objectifs de notation ?

Galop d’essai :

Concernant ce galop d’essai les stagiaires déplorent une épreuve mal calibrée. En effet, comparé aux épreuves de l’année dernière, deux épreuves supplémentaires ont été ajoutées (la bureautique et la recherche documentaire) pour le même temps d’épreuve de 3h30.

En plus de générer un stress pour les stagiaires, l’absence de correction rend ce galop inutile .

Solidaires Finances Publiques est favorable à la suppression des galops d’essai comme proposé lors du Groupe de Travail de la formation professionnelle du 10 mars, et, à la mise à disposition des annales des années précédentes. En complément, nous demandons la mise à disposition de plus de créneaux de soutien après la publication des annales.

Évaluation sommative

Nous demandons une consigne claire et uniforme sur les moteurs de recherche qui peuvent être utilisés pendant l’évaluation sommative.

Au vu des arguments mentionnés il y quelques instants sur les épreuves supplémentaires, nous demandons plus de temps pour la réalisation de l’évaluation sommative.

Par ailleurs, la communication des résultats de cette épreuve aura lieu le 29 avril et le rattrapage le 5 mai. Ce délai laisse peu de temps aux stagiaires pour préparer sereinement ce rattrapage sachant qu’il y aura eu les oraux individuels. Nous demandons donc une communication des résultats plus tôt, cela évitera une source de stress supplémentaire aux stagiaires.

Une fois de plus nous dénonçons le caractère anxiogène des évaluations notées. Pour Solidaires Finances Publiques, une refonte totale du système d’évaluation est nécessaire.

Pourquoi ne pas envisager, des évaluations moins denses, plus régulières pour valider l’acquisition de thématiques ?

Séance de soutien et de reformulation :

Tout comme c’est le cas pour les collègues qui sont dans le bloc Gestion fiscale, nous demandons l’unification de ce système pour l’ensemble des blocs afin que toutes et tous puissent bénéficier de séances de reformulation régulières.

Ordre du jour :

Concernant les documents préparatifs fournis à ce conseil de promotion, nous n’avons pas la même analyse statistique.

En effet, nous ne considérons pas qu’un stagiaire assez satisfait l’est. Pour nous, les chiffres sont biaisés, seuls 57 % des stagiaires sont satisfaits de la formation en socle. Sur la même logique, une évaluation en cours d’acquisition est assez satisfaisante donc à vos yeux satisfaisante !

Le nombre de stagiaires inscrits sur les séances de soutien en bloc est alarmant. Environ 69 % des stagiaires GPE, plus de 30 % des stagiaires en gestion fiscale, environ 25 % des stagiaires en GPL et environ 40 % de ceux en CF ont demandé des séances de soutien. Il s’agit d’un bon indicateur du niveau d’anxiété des stagiaires et de la densité des cours. Nous ne sommes pas des oies que l’on gave de connaissances et d’informations.

La marche forcée de cette scolarité rénovée ne permet pas aux stagiaires d’assimiler au fur et à mesure la teneur des cours et il est impossible de se sentir prêt à la prise de poste à l’issue de la formation.

En ce qui concerne le dispositif d’optionnalité, nous vous demandons les statistiques exactes des activités pratiquées par celles et ceux qui ont été dispensé·es.

IV. Mouvement de mutations et problèmes logistiques

Pour terminer cette liminaire, nous souhaitons revenir sur les mouvements de mutations et plus particulièrement sur les collègues qui voient déjà leur affectation locale supprimée. Les stagiaires sont la variable d’ajustement dans leur direction. Nous le savons M.RAMIR, ceci n’est pas de votre ressort. Cependant nous comptons sur la communication qui existe entre l’ENFIP et la DG pour les interpeller sur ce sujet qui est inquiétant pour les collègues et malheureusement de plus en plus fréquent.

Concernant la prime de stage, elle n’est pas réévaluée entre le stage en établissement et le stage pratique probatoire. Or, les affectations modifient considérablement les besoins financiers. Il serait donc normal de réévaluer la prime de stage lors du départ en formation pratique. Que l’on reste en Ile-de-France ou que l’on parte en province, les frais liés au départ en services sont conséquents et nous ne pouvons accepter de voir des collègues pénalisés financièrement.

Tout comme pour les contrôleurs, nous souhaitons attirer votre attention sur des problèmes d’intendance qui entraînent pour les stagiaires des conséquences parfois compliquées. A titre d’exemple, faire finir la scolarité le 6 mai entraîne pour certains collègues de l’établissement de Noisiel un mois de loyer complet à payer. Pouvez-vous envisager de faire le nécessaire auprès de l’ALS et autres organismes sociaux afin de faire un prorata au nombre de jours occupés le mois de mai ?

Enfin, pendant la formation pratique, les suspensions de cours sont imposés par l’ENFIP. Si cela permet une équité entre tous les stagiaires, cela pose également des problèmes organisationnels que ce soit pour les stagiaires ou pour les services. A ce titre, nous proposons une évolution de ce fonctionnement. La suspension de 4 semaines resterait la même mais ne serait pas imposée au mois d’août. Des jours pourraient être flottants. Cela permettrait une meilleure organisation des services et plus de flexibilité pour les stagiaires.

Pour conclure nous rappelons notre attachement à l’instance du Conseil de promotion et déplorons toutefois d’être obligés au fil des années de revenir sur les mêmes points qui peinent à évoluer.