Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...Voltaire dans la bouche du docteur Pangloss n’aurait pas dit mieux que J.Fournel. Mais nous ne sommes pas à ce point candides pour le croire sur parole. D’ailleurs les choses ne sont pas aussi idylliques qu’il n’y paraît au regard des nombreuses remontées du terrain dont nous avons fait état, encore une fois à cette audio-conférence.

Mais la DG, si elle admet quelques situations délétères mais éparpillées, minimise de manière flagrante une réalité incontestable.

Ces situations éparses ne sont pourtant pas sans plomber une atmosphère déjà pesante et qui risque bien de se faire encore plus lourde au fil de la reprise d’activité, qui est en train de passer de progressive à pleine et entière.
Les chiffres sont têtus : le nombre d’agents en présentiel est passé en huit jours de 21 676 à 36 851 le 14 mai (+ 15 175, selon les chiffres fournis par le secrétariat général) celui des agents assignés à domicile, naturellement de 78 324 à 63 149 (- 15 175). Une odeur de reprise à plein régime se fait sentir, d’autant que certains chefs de service poussent pour accueillir le maximum des personnels auprès d’eux. Un léger problème en matière de management des travailleurs à distance ou une vile opinion de celles et ceux que la situation contraint à rester chez eux ? Mais, nous assure-t-on au plus haut niveau de la DGFiP, tout ceci se fait dans le respect strict et maîtrisé des consignes sanitaires, notamment celles relatives à la distanciation physique (et pas sociale). Et la reprise sera véritablement PRO GRE SSIVE ! Ce n’est pas ce qui est observé partout et de manière générale pourtant.
Et en plus, les dérapages seraient le fait d’agents ou d’agentes qui, pour des raisons diverses, ne respectent pas les dites règles. On croit rêver ! Pour la DG, le port du masque n’est qu’un attribut secondaire aux mesures de distanciation et aux gestes barrière. Elle est prête à en fournir à celles et ceux qui le souhaitent, mais n’en fera pas une doctrine. Egalement, les contribuables qui seront reçus sur rendez-vous, uniquement en raison de cas les plus problématiques ou sérieux, n’auront pas obligation d’en porter (ce ne serait pas prévu dans les lieux publics, en tout cas pas dans les services publics). L’administration ne leur en fournira pas non plus...
Il faudra pourtant bien qu’une bonne partie des 63 000 agent•es restés chez eux reviennent un jour travailler, alors que le syndrome épidémique est bien et sera bien là encore de nombreux mois. Mais que chacun ait confiance…

Les problématiques RH demeurent d’une actualité brûlante. Et les réponses de l’administration pour le moins peu apaisantes.

Report des congés 2019 non-utilisés/ CET :
Ces congés devaient être pris avant le 3 mai (une échéance des plus favorables au regard des autres pans de la Fonction publique paraît-il). Aucune certitude que cette limite soit prorogée, la DG affirmant qu’elle fait tout pour que ce soit le cas. Quant à la possibilité qui serait offerte aux personnels concernés de positionner ces jours sur leur CET, rien n’indique à ce stade la réouverture de la phase 2020 d’alimentation des CET.
Ainsi, le flou demeure toujours en la matière et il ne manquerait plus que certain•es agent•es perdent encore des jours en plus de ceux que l’administration s’apprête à leur dérober.
Cependant, la DG pourrait essayer d’atténuer les effets de ce larcin administratif en donnant la possibilité de poser un jour de congés le 22 mai, jour de Pont naturel. Ce n’est pas encore gagné. La DG est légaliste, quand ça l’arrange. Si le Pont naturel a été voté en CTL, il n’y a aucune raison de modifier l’économie du système. Par contre, les agent•es qui souhaiteraient venir travailler ce 22 mai pourraient récupérer cette journée (même si le Pont naturel a été voté en CTL) et la positionner sur une autre date ultérieurement. Une souple rectitude.
Par contre, la DG confirme bien que les congés pris entre le 11 mai et le 31 mai (nouvelle date limite d’application de l’ordonnance scélérate) seront bien déduits de ceux qui seraient imposés.

Position administrative
Toujours dans le même cadre d’application de cette ordonnance, la qualification de « vrai » télétravailleur s’effectue sur la base d’un « faisceau d’indices » (d’ailleurs énumérés dans la note cadre de la DG). Les enquêtes, à charge, risquent bien de donner lieu à quelques injustices flagrantes, d’autant que les droits de la défense sont proches du néant.
Les personnels considérés comme « fragiles » continuent de manière irréfragable à bénéficier d’une ASA. Par contre, le conjoint ou les proches de ces personnes fragiles en sont exclues. Une bonne façon de limiter la propagation du virus. Mais il faut bien vivre...travailler avec !

Formation/scolarité
Le report du stage probatoire des inspecteurs stagiaires n’aura aucune incidence sur leur rémunération, congés..., éléments qu’il sera nécessaire de vérifier. Ceux d’entre eux qui le peuvent (et le veulent ?) seront accueillis dans les services à compter du 8 juin, pour un vrai/faux stage de découverte des services, en attendant le premier septembre.

La DG réitère que la reprise des processus d’évaluation professionnelle n’est pas prioritaire et peut attendre...cependant selon la DG, ce moment « d'échanges » peut être un temps d'expressions sur le vécu de la période. A bon entendeur.

A la demande d'une autre organisation syndicale, les bureaux RH vont regarder s'il existe une possibilité de repousser au lundi 25 mai la parution du mouvement C.

L’essentiel est dit et écrit, le reste est sans intérêt particulier. D'autres précisions seront apportées sur un certain nombre de sujet (CET, frais de missions...)

La prochaine audio mercredi 20 mai après-midi.