Le président Macron insulte les vérificateurs et les vérificatrices de la DGFIP.
Solidaires Finances Publiques interpelle le DG M. Fournel.

 

M. Le Directeur Général,

Solidaires Finances Publiques vous fait part de sa profonde émotion et de sa franche indignation à la lecture des propos tenus par le président de la République le 10 octobre 2019, devant des centaines d’entrepreneurs réunis au forum annuel de Bpifrance.

Extrait Ouest France : « Le chef de l’État a aussi encouragé les entrepreneurs à le citer pour demander au fisc, à l’inspection du travail ou à l’Urssaf à bénéficier du «droit à l’erreur» pour éviter d’être sanctionné dès le premier manquement. Vous pouvez le dire de ma part : quand quelqu’un arrive et pour la première fois vous met la douille, vous dit je vous mets tout de suite les pénalités plein-pot, vous pourrez lui dire, «j’ai vu le président de la République, il nous a dit qu’il y a le droit à l’erreur ! S’ils ne sont pas au courant vous m’écrivez ! Et ce sera corrigé !».

Cette incurie, ce dénigrement, cette diffamation, sont blessants au regard de l'action que les vérificatrices, les vérificateurs et au-delà toutes et tous les collègues de la DGFiP déploient au quotidien et dont Monsieur, en tant que Directeur général vous êtes également le garant.
Jeter encore une fois en pâture à l’opinion publique les agentes et les agents des finances publiques est inadmissible, contre-productif et dangereux pour les personnels eux-mêmes mais également pour le consentement à l’impôt.

Prétendre que les vérificatrices et les vérificateurs se conduiraient comme des « cow-boy », ne vivraient que pour faire cracher au bassinet les contribuables indélicats, appliqueraient sans aucune retenue des pénalités injustifiées est une insulte à leur technicité et à leur conscience professionnelle.

Au passage, le Président de la république qui fût ministre de l’Économie, fait preuve d’une méconnaissance crasse des procédures de contrôle et d’application des pénalités, y compris sous l’égide de la loi ESSOC.

Par ailleurs, la véhémence de l'intervention du président de la République met clairement en difficulté les agent.es dans le cadre de leurs interventions dans les entreprises, plus largement dans l’exercice de toutes leurs missions.

En conséquence, Solidaires Finances Publiques vous demande de non seulement condamner de tels propos, mais également de signifier à votre hiérarchie que les agent.es de la DGFIP n’acceptent pas d'être discrédités au plus haut sommet de l’État.