Le premier Conseil de promotion pour les contrôleurs généralistes s'est déroulé le jeudi 30 janvier 2020.

Liminaire

Nous ne pouvons débuter ce Conseil de promotion sans dénoncer le changement brutal des règles d’affectation des contrôleurs stagiaires à l’initiative de la Direction de l’ENFiP, intervenu bien après les résultats du concours. Cela a mis en porte-à-faux en premier lieu les internes mais également les externes qui se sont retrouvés à choisir des affectations sans avoir mis un pied dans notre administration, sans aucune véritable aide des services RH qui étaient submergés par la masse. Ce n’est pas aux stagiaires de subir les conséquences du démantèlement des services RH. Avec des applicatifs défectueux et non adaptés à la situation. Ce changement a un réel impact sur la scolarité, encore aujourd’hui, où de nombreux stagiaires vivent mal leurs affectations en termes géographiques mais également en termes de dominante subie, sans compter les renoncements au bénéfice du concours et les démissions en cours de scolarité, dont les chiffres n’ont toujours pas été communiqués malgré nos demandes répétées. Nous exigeons la communication de ces éléments.

Ajoutons à cela, la surprise à notre arrivée d’une scolarité en mode full dématérialisation qui en a perturbé plus d’un. Avez-vous pensé aux conséquences ? Fatigue mentale, physique et visuelle, maux de tête, difficulté supplémentaire d’apprentissage et le coût supplémentaire de l’impression des documents...

Nous déplorons le fait que ce conseil de promotion ne se tienne que sur une demi-journée. Cela renforce notre sentiment que l’administration veut museler l'expression des agents et de leurs organisations syndicales. Nous revendiquons une journée complète de conseil et une journée de préparation, du fait de notre éloignement et de notre répartition sur 3 sites. Nous dénonçons le report tardif de ce conseil de promotion, qui se tient après la deuxième évaluation. Comment pouvez-vous ignorer le ressenti des agents sur toute la partie carrière ?

Par ailleurs, les élus sont également des stagiaires, et l'exercice de leur mandat ne doit pas impacter le déroulement de leur scolarité. Des cours de reformulation devraient être prévus pour les participants au conseil.

Notre délégation prendra tout le temps nécessaire pour aborder les sujets qui nous apparaissent essentiels. Ce conseil est régi par un règlement intérieur, il nous semble utile qu'il soit soumis à notre examen, comme il le serait par ailleurs de disposer d'une fiche méthodologique sur l'organisation du conseil de promotion pour que les élus cernent son rôle.

La formation à l’école

Solidaires Finances Publiques réaffirme la nécessité d'une scolarité au premier septembre, ce qui permettrait une répartition moins dense des cours. Cela amènerait une situation plus cohérente concernant les mutations et la titularisation des contrôleurs stagiaires.

Solidaires Finances Publiques réaffirme le caractère éprouvant de la scolarité du fait de plusieurs facteurs :
-la densité des enseignements, qui sont pourtant tous indispensables à ce stade à notre futur parcours de carrière,
-l'organisation de l'emploi du temps est inadaptée. Solidaires Finances Publiques réaffirme la nécessité de rééquilibrer l’ensemble des matières en fonction de leur importance et de leur difficulté. Nous déplorons le fait d’avoir une redondance sur certains sujets (exemple 3 cours sur la séparation ordonnateur comptable en Fondamentaux DGFiP, en GPE et en GPL, le tout la même semaine), nous déplorons également le fait de consacrer 3h sur des matières moins techniques alors que d’autres qui le sont plus en mériteraient plus de 3 (exemple : 3h sur la recherche documentaire alors que seulement 3h sur le calcul de l’IR),
- l’infantilisation permanente des stagiaires dès le discours d’accueil et tout au long de la scolarité,
- des évaluations stressantes.

Sur ce point, Solidaires Finances Publiques souligne l’effort de l’administration fait par rapport à l’an dernier. Cependant, les sources de stress restent nombreuses :
- Un emploi du temps trop chargé à la veille des examens. C’est pourquoi nous proposons soit la neutralisation complète de nouvelles notions à apprendre la semaine précédant les examens soit une semaine dédiée à des séances de reformulation faites par d’autres enseignants.
- Pour Solidaires Finances Publiques, il convient d'abandonner le système de la note chiffrée, de faire de l'évaluation un véritable outil pédagogique, ce qu'elle n'est pas aujourd'hui. Il faut revoir le nombre de contrôles et le volume des matières évaluées.

Nous réaffirmons également la nécessité de maintenir un stage de découverte dans les services.

Ce stage est nécessaire à tous et doit être absolument maintenu. Cependant, ce stage mériterait d’être plus long afin de découvrir le plus de métiers possible. Il existe encore trop de disparités entre les directions d’accueil et leur organisation du stage. Encore trop de stages découverte faits en majeure partie en conférence « amphi », encore trop d’incohérences entre les lieux de stage et les lieux de domicile, ce qui a entrainé pour de nombreux stagiaires des frais supplémentaires.

Nous revendiquons donc le remboursement au réel des frais de stage engagés. Et nous dénonçons par là même, l’utilisation du barème kilométrique SNCF totalement déconnecté de la réalité.

D’autres points relatifs à la formation :

 - le recours à la e-formation.
Solidaires Finances Publiques ré-affirme sa position contre la montée en puissance de la "e-formation".
Pédagogiquement, nous réaffirmons la nécessité de présentiels sur l'intégralité des matières. Nous tenons pour exemple les e-formations sur les fondamentaux juridiques de l’entreprise et les notions de droit civil qui sont des thématiques complexes et qui nécessiteraient les explications d’un enseignant.

- l'oral collectif : celui-ci est chronophage et n'apporte pas assez à notre cheminement pédagogique.
Par ailleurs, cet oral collectif reste compliqué à mettre en œuvre pour les stagiaires, tant dans la préparation que quant aux sujets proposés.
Nous nous questionnons sur l’intérêt pédagogique d’une note pour cet exercice, qui plus est quand elle est attribuée de manière subjective.
De plus l’organisation des groupes n’a pas été la même dans les trois écoles.

- en ce qui concerne l’évaluation des acquis n°2 : les stagiaires regrettent d’avoir été les cobayes d’une évaluation à moitié dématérialisée, non adaptée en termes de temps, plus dense que les années précédentes. De plus, le flou régnant autour de cette épreuve était une source de stress supplémentaire. Solidaires Finances Publiques dénonce une fois de plus des défaillances dans l’organisation et des notes de cadrage différentes selon les écoles.
Il serait temps de se mettre d’accord et d’harmoniser vos méthodes de travail. Le lieu de scolarité ne doit pas être source de différences entre les stagiaires. La direction de l’ENFiP doit permettre à chacun de réussir sa formation indépendamment de son lieu de scolarité.

- enfin concernant la scolarité, au vu de certains débordements, il semble nécessaire d’intégrer la sensibilisation contre les discriminations dès le début de la formation avec l’ensemble des fondamentaux RH.

Abordons les questions relatives à l'accompagnement social des stagiaires.

Les problèmes sont multiples pour le quotidien de tous les stagiaires.

Primes trop faibles pour tenir compte des frais de résidence. Nous revendiquons le rehaussement et la revalorisation de l'indemnité de scolarité qui doit permettre de couvrir par principe tous les frais inhérents à la résidence résultant du parcours de formation.

Prise en charge inexistante des frais induits au cours du stage de découverte.

Nous revendiquons un dispositif complémentaire de type frais réels pour couvrir les frais supplémentaires d'hébergement et de trajet inhérents aux frais de stage.

Nous réaffirmons notre attachement au maintien des activités périscolaires et leur importance dans la scolarité. En effet, celles-ci permettent de créer et de maintenir un lien social entre les élèves venant de différents horizons.

Vous avez d’ailleurs pu constater l’implication de tous : tous services confondus, de toutes les écoles, personnels enseignants, administratifs comme élèves.

Nous aborderons les spécificités propres à chaque établissement pendant cette séance.

Conclusion

En conclusion, nous réaffirmons notre position contre les modalités d’affectation mises en place à la va-vite, sans concertation et dans des conditions douteuses. Nous réaffirmons également la nécessité de supports pédagogiques rematérialisés, afin que chacun puisse suivre sa scolarité dans de bonnes conditions. Nous réaffirmons notre exigence d'un accompagnement social ambitieux. Solidaires Finances Publiques regrette que ces problématiques soient récurrentes et nous formulons le vœux d’être entendus tout au long de ces discussions dans l’intérêt de toutes et tous. Mais aussi que nos propos ne seront ni déformés, ni instrumentalisés à des fins contraires à celles auxquelles nous croyons.