Le 18 janvier 2020, dans un monde frappé de stupeur et d’immobilisme par la pandémie, 8 organisations nationales, syndicales et associatives, publiaient une tribune intitulée « Plus jamais ça » pour appeler à la reconstruction d’un monde de justice sociale et environnementale.

Rapidement rejointes par une vingtaine d’autres organisations et associations, la dynamique collective « Plus jamais ça » a publié, le 26 mai 2020, un « plan de sortie de crise » composé de 34 mesures d’urgence soumises au débat public.

12 mois plus tard, plus d’une trentaine de collectifs locaux Plus jamais ça se sont librement organisés sur l’ensemble du territoire. Dans les conditions que nous avons tou·tes connues d’entraves de nos libertés fondamentales, ils ont organisé des luttes exemplaires pour faire la démonstration qu’un autre monde est non seulement urgent mais surtout possible : mobilisation pour le rétablissement des trains Perpignan-Rungis, contre l’installation d’entrepôts Amazon, pour l’accès de tou·tes à une alimentation saine…

Au niveau national, nous nous sommes uni·es pour faire entendre la voix de salarié ·es qui, comme à Chapelle Darblay ou à Grandpuits, ont élaboré des projets innovants, économiquement responsables et répondant à l’urgence sociale et environnementale.

Aujourd’hui, nous revendiquons un véritable plan de rupture.

Parce que l’heure n’est plus à sortir de la crise mais à rompre franchement avec tout ce qui l’a nourri et la maintient vivace : le capitalisme effréné qui détruit les emplois et les ressources naturelles, qui accentue les inégalités sociales et laisse chaque jour davantage de nos concitoyen·nes sur le bord du chemin.

Parce qu’il est urgent de rompre avec le dogme de la résilience institué par le président Macron qui promeut l’individualisme et l’adaptation quand, plus que jamais, il faut stimuler le collectif, la solidarité et nos capacités à transformer ce qui est.

La loi « climat et résilience » fait d’ailleurs la part belle au monde d’avant qui demeure le monde d’aujourd’hui et sera immanquablement celui de demain si nous ne réagissons pas.

Cette année et demie de confinement a bouleversé et détérioré nos conditions de vie et de travail, en premier lieu pour les plus précaires. La jeunesse n’a jamais autant été délaissée et si peu considérée.

En attisant les inégalités et en confortant l’isolement, la précarisation, le fatalisme et l’individualisme, le président Macron attise les ressorts de la violence et des discriminations.

Ce plan rompt précisément avec cette idéologie dévastatrice.

Ainsi, ce plan de rupture est le résultat de nos échanges, jamais conquis d’avance, souvent ardus, toujours exigeants, avec l’ensemble des collectifs locaux et des organisations nationales. Nous avons refusé la facilité qui aurait consisté à compiler l’ensemble des propositions de chacune de nos organisations.

A la veille de nouvelles échéances électorales déterminantes, ces propositions ont vocation à alimenter les débats, nos mobilisations et à proposer des solutions réalistes qui répondent aux urgences tant sociales qu’environnementales.

L’alliance inédite de nos organisations nationales fait la démonstration concrète que la crise exige un arc de forces uni, seul capable de poser les mesures qui doivent être prises pour bâtir un monde humaniste, solidaire et digne.

Les propositions pour un plan de rupture