SOLIDAIRES FINANCES PUBLIQUES

Alors que la sécurité sociale fête ses 80 ans cette année, le gouvernement continue à enterrer les valeurs portées par ce système où chacun contribue selon ses moyens et bénéficie selon ses besoins. Son déficit serait insurmontable et il faudrait « responsabiliser les patients et les patientes » pour réduire les dépenses à hauteur de 5 milliards, et principalement celles de la branche maladie.

Pour les malades : une cure d’austérité...

Comme pour le budget, le déficit de la sécurité sociale en 2024 (15,4 milliards dont près de 14 milliards pour la branche maladie) ne provient pas de dépenses « excessives » mais de recettes insuffisantes. En effet, les mesures salariales négociées lors du Ségur de la santé, les dépenses exceptionnelles liées à l’inflation, ainsi que la hausse des tarifs des consultations des médecins généralistes (portée de 26,50 à 30 euros) et spécialistes en 2023, n’ont été compensées par aucune recette supplémentaire.

Au final il n’y a pas de dérapage incontrôlé des dépenses de protection sociale mais bien un niveau de ressources insuffisant.

Et pourtant, le gouvernement a concocté une cure d’austérité :

  • Doublement du plafond des franchises médicales et des participations forfaitaires : ces plafonds annuels seront portés de 50 € à 100 € par an. Concrètement, les restes à charge sur de nombreux actes médicaux ou de médicaments vont augmenter.
  • Réduction des dépenses liées aux affections de longue durée (ALD) : si on ne connaît pas encore les mesures concrètes qui seront décidées, le choix politique apparaît lui clairement : arrêter de financer l’accès aux soins médicaux de millions de personnes dont l’état de santé nécessite des soins permanents et coûteux.
  • Les arrêts maladie, toujours dans le collimateur : l’augmentation des dépenses d’indemnités journalières est de nouveau pointée comme étant une cause d’abus, donc une source d’économies possibles. Par ailleurs, cette offensive sur les arrêts de travail ignore le rôle majeur des conditions de travail, notamment dans les arrêts de moyenne durée qui peuvent être dus aux douleurs articulaires, aux séquelles d’accidents ou à des troubles d’origine psychique liés à l’intensification du travail. L’assurance maladie comme le gouvernement et le patronat font également l’impasse sur les arrêts longs liés à des maladies graves, à l’usure professionnelle, au vieillissement des salariés et au recul de l’âge du départ en retraite.

Pour la sécu aussi, de l’argent il y en a !

Pour répondre aux besoins sociaux et à leur augmentation qui est une tendance de fond, il est plus que temps d’augmenter les recettes de la Sécurité sociale. Solidaires Finances Publiques propose plusieurs pistes :

  • Supprimer une partie des exonérations de cotisations sociales, qui atteignent près de 90 milliards. D’autant qu’elles sont en partie compensées par le budget de l’État, cela permettrait ainsi de retrouver des moyens supplémentaires pour les services publics notamment.
  • Soumettre à cotisation sociale tous les éléments de rémunération qui en sont exemptés (montant estimé à 18 milliards en 2023 !) comme l’intéressement, la participation, les primes de partage de la valeur, le financement par les entreprises de la protection sociale complémentaire, les heures supplémentaires …
  • Élargir l’assiette des cotisations patronales à l’ensemble des richesses produites (salaires et profits) par les entreprises c’est-à-dire la valeur ajoutée pour mieux répartir le financement entre entreprises
  • Augmenter les salaires en comblant les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes,
  • Mettre en place des politiques pour renforcer le taux d’emploi des jeunes, des femmes, des non qualifiés…

La sécurité sociale est un outil pour réduire les inégalités, c’est aussi un outil de cohésion sociale. Solidaires Finances Publiques revendique une assurance maladie qui rembourse les soins de santé à 100 %, pour faire que chacun et chacune puisse recevoir les soins dont il ou elle a besoin, indépendamment de sa situation financière.

La santé n’a pas de prix ! Pas d’économies sur nos vies !