Comme chaque année, l'OCDE vient de publier une série de statistiques concernant la fiscalité pesant sur les salaires.
Certains commentaires dénoncent déjà une France « championne du monde » de la fiscalité. Il importe donc de savoir de quoi l'on parle...
Selon les données publiées, la France se situe au 4ème rang des pays où ces prélèvements sont les plus importants, derrière l'Allemagne, la Belgique et la Hongrie.
Dans ses travaux, l'OCDE prend en compte l'ensemble des prélèvements sur les salaires, soient les cotisations sociales, la contribution sociale généralisée, la contribution au remboursement de la dette sociale et l'impôt sur le revenu. Ce point est essentiel : en France, le financement de la protection sociale est assuré par des cotisations sociales comptabilisées dans les « prélèvements obligatoires » alors que dans d'autres pays, il est assuré par des cotisations de branche ou individuelles par exemple qui ne sont pas comptabilisés dans ces prélèvements. Or, les comparaisons internationales ne prennent jamais en compte ces différences, ce qui rend de nombreux commentaires « alarmistes » trompeurs.
Toujours selon l'OCDE (source : Statistiques des recettes publiques), rappelons par ailleurs qu'en France, l’imposition des revenus proprement dire (c'est-à-dire cotisations sociales mises à part) demeure sensiblement inférieure à l'imposition moyenne des revenus dans les autres pays de l’OCDE, laquelle établi ainsi que la somme de l'impôt sur le revenu et de la contribution sociale généralisée représente 8,4 % du produit intérieur brut en France contre 9,1 % en Grande-Bretagne, 9,4 % en Allemagne ou encore 12,8 % en Belgique par exemple. Curieusement, ces données sont très rarement mises en avant. Le débat fiscal dispose donc de marges de manœuvre très importantes...