Pour sortir de la crise sanitaire, Edouard Philippe a présenté un plan de déconfinement concocté de toute évidence dans le cercle restreint du conseil de défense assisté de son comité scientifique. D’où le fait que passé le cadre fixé autour des mots concepts comme « se protéger », « progressivité » et « géographique », c’est largement le flou qui prédomine.
Le 1er mai, nous ne pourrons pas manifester dans la rue. Pourtant nos revendications, nos solidarités, nos déterminations à conquérir et construire un monde plus juste et solidaire demeurent.
Nous pouvons nous faire entendre autrement !
Le 1er mai est le jour où les travailleurs et travailleuses du monde entier se lèvent et s’organisent dans une solidarité sans frontières. La grève du 1er mai 1886 à Chicago inaugure une séquence qui conduit à l’obtention de la journée de 8 heures pour les travailleurs et travailleuses américain-es et, en un sens, pour celles et ceux du monde entier dans les années qui suivent. Ces événements ont pour conséquence une répression extrêmement violente de la manifestation du 4 mai à Haymarket, à Chicago, durant laquelle la police ouvre le feu sur les manifestant-es. Un procès inique, tout à la charge des syndicalistes, condamne à la pendaison 8 d’entre eux. Ce moment de l’histoire est un condensé de la lutte des classes. 134 ans plus tard, le monde s’apprête à vivre un 1er mai, devenu journée internationale des droits des travailleurs et travailleuses, dans le confinement pour la plupart des pays. Les manifestations traditionnelles n’auront pas lieu cette année. Pourtant, en 2020, cette journée, qui est à la fois un rappel des luttes passées et l’expression d’exigences sociales, est plus que jamais d’actualité.
Le 1er mai prochain sera une journée très particulière. La pandémie fait rage et le déconfinement s'amorcerait le 11 mai dans un brouillard dû aux découvertes scientifiques que l'on fait peu à peu sur ce virus mais également dans une incohérence gouvernementale qui gère ses pénuries et veut reprendre coûte que coûte, quitte à jouer parfois avec la santé des travailleurs/ses. Plus que jamais, ce 1er mai sera l'occasion de porter les revendications de celles et ceux qui en France comme partout dans le monde subissent la domination de quelques un.es.