Le troisième conseil de promotion 2018-2019 pour les inspecteurs généralistes s'est tenu le 25 juin 2019.

 

Liminaire

Ce conseil de promotion s’inscrit dans un contexte particulier. La Direction générale a abattu ses « cartes » : la géographie revisitée est « en marche ». Elle concerne l’ensemble des missions et des personnels des finances publiques. Ce plan, auquel il faut ajouter les externalisations de missions (mission « topo » vers l’IGN, agences comptables, etc), est mauvais pour les missions et pour les personnels. Nous prendrons donc nos postes dans un service public « low cost » qui provoquera de nombreux dégâts pour les usagers et les agent.es.

En ce dernier conseil de promotion, nous sommes au stade du bilan et ce dernier a de quoi inquiéter. En effet, cette scolarité, partie « socle » et « bloc fonctionnel », tant du côté stagiaires que du côté formateurs a été houleuse et n'en déplaise à Monsieur MAGNANT, « essuyer les plâtres » ne relève d'aucune chance ! 

Le grief avant cette formation rénovée était d’avoir une formation trop éloignée du premier métier. On se retrouve avec des stagiaires formés sur des secteurs très précis à travers la spécialisation suivie en bloc fonctionnel.
Or du fait du décalage entre les mouvements et les besoins des services, on constate que les agents qui ont une affectation différente au 1er septembre de celle obtenue en mai ne sont pas à même de prendre leur poste car ils n’en connaissent pas les fondamentaux.

En effet, la seule stabilité obligatoire pour les directions locales se limite au bloc fonctionnel. A ce sujet, et pour exemple, un stagiaire affecté dans une trésorerie amende, aura suivi sa scolarité dans le bloc fonctionnel « gestion fiscale » avec une spécialisation « SIP/trésorerie amende ». Cependant, et suivant les chaises devenant disponibles dans un département, rien n'empêchera une direction d'affecter ce stagiaire dans un SIE puisque le SIE est intégré dans le bloc fonctionnel « gestion fiscale ».

Depuis les bureaux parisiens, ce transfert ne déroge pas aux règles mais depuis les bureaux locaux, cela permettra de combler les chaises vides et ceci sans prendre en compte les risques de positionner un collègue sans formation adéquate sur un poste nécessitant des aspects techniques qui ne relèvent pas de l'inné mais de l'acquis !

Solidaires Finances Publiques dénonce gravement ce risque de dérive car finalement la Direction Générale va apporter les moyens aux directions locales de « jongler » avec les agent.e.s.

De plus, plusieurs points restent en suspend :
- l’allongement de la durée du bloc fonctionnel est réclamé par les stagiaires (les statistiques fournies dans les documents de travail le prouvent).

- les stagiaires ne sont peut-être pas insatisfaits des nouvelles règles de mutations mais cela crée une différence de traitement entre titulaires et stagiaires qui est notamment vue comme une injustice par les collègues déjà en place.

- les documents de travail montrent des résultats aux évaluations en retrait sur le bloc fonctionnel. Les stagiaires (515) font part d’épreuves trop longues. D’autres difficultés ont été soulevées. Combien de stagiaires étaient concernés par l’épreuve de rattrapage ?

- combien de stagiaires ont dû changer de service et/ou de résidence en cours de stage, ou devront changer au 1er septembre ?

- les services RH de l’ENFiP ne délivrent plus d’attestation de salaire ni d’attestation d’affectation et le CSRH est débordé : quelle solution ont les stagiaires pour fournir des documents aux bailleurs ?

- comment expliquer l’annonce tardive du module horaire de 35h mis en place après deux semaines alors que la note du 29/03/2019 garantissait aux stagiaires de bénéficier des horaires variables selon les usages en cours dans les directions d’affectations ?

- le compte-rendu intermédiaire de la FPP a été fait, quels sont les retours ? Des collègues sont-ils en difficulté ? Si oui, combien ? Quelle est la nature des difficultés rencontrées ?

- l’entretien avec le formateur-référent était-il formalisé ou était-il laissé à la libre appréciation de ce dernier ?

- concernant la CAP de titularisation du 28/29 août, quand la structure d’écoute se fera-t-elle pour la partie formation théorique et pour la partie formation pratique probatoire ?

De fait, avec cette nouvelle scolarité, la formation pratique est devenue un simple tuilage, ce qui peut mettre le stagiaire dans une situation instable.

Nous tenons à saluer le travail colossal accompli par les formateurs pour cette première année de la formation rénovée. Ces formateurs seront d’ailleurs mis à contribution très bientôt pour la formation rénovée des contrôleurs.

La réforme de l’affectation des futurs cadres B, au mépris des règles habituelles de gestion et de la bonne information des collègues concernés, et la densification de leur scolarité avec de nouveaux cours dans un temps de formation identique, n’augure rien de bon.
Comment envisager la scolarité rénovée des B sachant que les stagiaires A jugent leur nouvelle formation comme trop courte, et que près d’un tiers estiment ne pas avoir acquis les fondamentaux à l’issue de la phase de bloc fonctionnel alors même qu’il n’ont pas encore exercé dans les services à la date du questionnaire ?