Le conseil de promotion pour les contrôleurs stagiaires généralistes s'est déroulé le 15 décembre 2021 à Clermont-Ferrand.

Vous trouverez ci-dessous la déclaration liminaire ainsi que le compte-rendu de Solidaires Finances Publiques.

Liminaire

Mesdames, Messieurs, représentants de l’ENFiP,

Nous ne pouvons débuter ce Conseil de promotion sans évoquer le mouvement de grève des chargés d’enseignement de l’établissement de Clermont-Ferrand qui dénoncent les conditions de travail détériorées dans lesquelles ils exercent.

Ce n’est pas aux stagiaires ni aux formateurs et formatrices de subir les conséquences d’une formation réformée et déformée qui plus est, dans un contexte sanitaire compliqué dont nous subissons tous les conséquences.

Nous joignons à cette liminaire une motion intersyndicale commune aux inspecteurs et aux contrôleurs stagiaires en soutien aux chargés d’enseignements.

Même si les conditions ne sont pas idéales, nous sommes attachés à ce temps d’échanges et d’expressions.

D’ailleurs, nous souhaitons revenir sur les conditions d’organisations des élections au conseil de promotion. Pour Solidaires Finances Publiques, l’organisation de ces élections a été médiocre et négligée. Et la résultante en est le faible taux de participation, bien en deçà des participations habituelles. Les conditions sanitaires ne justifiaient pas en présentiel l’absence d’un vrai bureau de vote ce qui a nui à l’expression démocratique. Par ailleurs certains, stagiaires en distanciel n’ont pas eu le temps matériel de pouvoir renvoyer leur bulletin de vote dans les délais. Nous exigeons que les élections des prochains conseils de promotion soient revues dans la concertation avec les organisations syndicales.

Nous déplorons que ce conseil de promotion ne soit pas une instance décisionnaire. Une fois de plus, nous déplorons le fait que ce conseil de promotion ne se tienne que sur une demi-journée. Cela renforce notre sentiment que l’administration veut museler l’expression des stagiaires et de leurs organisations syndicales. Nous revendiquons une journée complète de conseil et une journée de préparation, du fait de notre éloignement et de notre répartition sur 3 sites.

Nous pensons que les stagiaires sont les mieux placés pour évoquer leurs problèmes et être force de proposition, non pas pour cette promotion uniquement mais pour l’ensemble du processus de recrutement au sein de la DGFiP. La proximité de terrain et la mise en place de moyens liés aux objectifs ne sont-ils pas des axes forts de notre administration ?

L’année dernière a été une parenthèse. Cette année est le vrai test de cette nouvelle scolarité. Cette formation rénovée provoque déjà auprès de nos collègues les premiers dégâts. Le raccourcissement de la durée de formation, la cadence des cours qui n’est pas adaptée au vu de la masse de connaissance à acquérir et à transmettre. Pour les collègues purs externes, la scolarité s’apparente plus à du bourrage de crâne.

Nous déplorons un manque d’homogénéité et de transparence évident de la part des établissements des ENFIP, qui au mieux communiquent mal et au pire ne communiquent pas du tout sur les cas de Covid; laissant ainsi place aux rumeurs et à l’inquiétude des stagiaires.

La volonté affichée est bien un maintien sur les lieux d’enseignement. Aussi, pour continuer notre scolarité dans les meilleures conditions possibles, et être prêt pour nos nouveaux métiers, nous avons besoin de perspectives, nous avons besoin d’être informés sur les démarches et initiatives entreprises pour améliorer les conditions sanitaires, ainsi que sur les situations sanitaires des différentes écoles.

Prenons l’exemple de deux groupes à Noisy. En socle un groupe n’a pas été informé de la présence d’un cas positif, aucune mesure n’a été prise pas de désinfections ni d’information. Alors que dans un autre groupe pendant le fonctionnel la présence d’un cas positif a entraîné la désinfection de la salle et le dépistage du reste de la classe.

Pléthore d’exemples existent sur les autres établissements.

Comme les inspecteurs, nous déplorons également qu’aucune solution de substitution ne soit prévue pour les collègues qui doivent rester isolés. En effet, ceux-ci sont contraints de se débrouiller seuls avec leurs documents PDF sans avoir la possibilité d’intégrer pour la majorité une classe en distanciel.

Nous exigeons, une communication hebdomadaire du nombre des cas positifs et cas contacts dans chaque établissement et la mise en place d’un protocole clair et transparent commun à l’ensemble des établissements.


Savez-vous d’ores et déjà si les stagiaires feront ou pas toute leur scolarité en présentiel ?

Conjointement, se pose également la question du « suivi pédagogique » afin d’amener tous les stagiaires à la titularisation et la maîtrise de tous les savoirs. Vous nous fournissez dans les documents les statistiques de réussite des contrôleurs au galop d’essai, pouvez-vous nous préciser les différents taux au sein des classes en distanciel ?

Quels que soient ces résultats, il est essentiel que vous identifiez, proposiez, encouragiez les stagiaires qui en ont besoin. Votre rôle est aussi d’anticiper les conditions de stage pratique qui vont nous être proposées. Ce dernier étant probatoire. La situation dans les services a vu beaucoup de collègues en télétravail. Il est donc essentiel que vous établissiez le lien entre les stagiaires, leur situation particulière, notamment celle des personnes vulnérables face au Covid, et leurs tuteurs, cela permettant de s’assurer de leur disponibilité. L’apprentissage métier en situation pratique doit impérativement être suivi, éclairé et positif. Il est également important de rappeler que pendant le stage pratique, les stagiaires ne sont que des stagiaires et doivent considérer comme tel et non comme des agents titulaires de leurs postes et devant remplir l’intégralité de leurs missions.

C’est pourquoi, nous vous demandons quel plan avez-vous mis en place pour que nous soyons tous en réussite aux unités de compétence, puis dans les meilleures dispositions en stage pratique.

Notre stage pratique devant se dérouler au sein de notre futur service, cela nous permet de revenir sur les premières affectations nationales et locales. Nous avons souffert du manque d’informations de la part des départements au moment des vœux en local, absence de vision sur les postes à pourvoir, surtout en cette période de mise en place du NRP (Trésoreries qui ferment, relocalisations…). Nombre de collègues ont eu l’obligation de faire des vœux sur des postes non ouverts aux premières affectations, quand d’autres n’avaient d’ouverts que les postes proposés.

Le processus d’affectation nationale reste un facteur d’anxiété important pour les stagiaires. En effet, l’affectation ALD ne permet pas aux stagiaires de projeter sereinement dans leur futur métier. Nous déplorons vivement cette situation, l’année dernière certains stagiaires ALD ont été affectés sur des postes ne correspondant pas à la dominante suivie pendant leur scolarité. Solidaire Finances Publique exige l’affectation des collègues sur un poste et non ALD.

 L’ENFiP a bien pour but de former des professionnels ayant une vision beaucoup plus globale des enjeux liés à leurs missions, mais aussi permettre de développer des savoirs-faire et des savoirs-être. Suite à cette première partie nos interrogations sont grandes quant au mode de distillation de l’enseignement. Nous vivons à l’ENFiP des cours où la transmission s’opère essentiellement de façon descendante de professeurs à élèves, avec quelques interactions, exercices, quiz et beaucoup (trop) de contenus, soit des méthodes traditionnelles. Cela comprend également la rigidité de l’ENFiP dans son organisation (horaires).

De notre expérience, ce mode d’enseignement ne permet pas une pleine appropriation de notre place au sein de la DGFiP.

À titre d’exemple, la place prise par l’enseignement de la comptabilité publique est disproportionnée en période socle, alors qu’un enseignement ciblé sur les collègues amenés à réellement travailler dans un service de comptabilité semble plus efficace.

Nous nous interrogeons sur la pertinence des évaluations sous le format moodle, avec beaucoup de par cœur et trop peu de mise en pratique des connaissances demandées qui parfois semblent bien loin des besoins d’un contrôleur.

Nous tenons également à vous informer des remontés des nombreux collègues qui ont trouvé l’évaluation de comptabilité extrêmement complexe par rapport aux cours dispensés en socle. De plus un certain nombre de problème informatique (tel que l’absence de sauvegarde) a touché les collègues.

L’esprit que nous défendons étant de nous permettre d’être réactifs en situation professionnelle.

Concernant le déroulé de la formation, celle-ci semble quelque peu montée à l’envers. La communication, la prise de parole, tous ces cours qui permettent une meilleure interaction au sein d’un groupe arrivent trop tard et en pleine période d’évaluation. Ceux-ci auraient dû être placés en début de scolarité.

Abordons maintenant les questions relatives à l’accompagnement social des stagiaires.

Le traitement des collègues en distanciel a été déplorable. Osez prétendre que le délai d’une semaine pour trouver un logement loin de chez soi, organiser un déménagement et s’installer, voire changer les enfants d’école, que ce délai est raisonnable c’est vivre hors de la réalité et plonger les stagiaires dans un stress pénalisant pour leur scolarité. Nous exigeons que les RH retrouvent le chemin du H rapidement.

Les problèmes sont multiples pour le quotidien de tous.

Primes trop faibles pour tenir compte des frais de résidence. Nous revendiquons le rehaussement et la revalorisation de l'indemnité de scolarité qui doit permettre de couvrir par principe tous les frais inhérents à la résidence résultant du parcours de formation.

Solidaires Finances Publiques exige la gratuité des logements et à défaut une harmonisation des coûts de la restauration et de l’hébergement des établissements.

Nous réaffirmons notre attachement au maintien des activités périscolaires et leur importance dans la scolarité. En effet, celles-ci permettent de créer et de maintenir un lien social entre les élèves venant de différents horizons. Conscients de la situation sanitaire actuelle, nous réaffirmons ce principe dans une scolarité hors covid.

En conclusion, nous réaffirmons notre position contre les modalités d’affectation mises en place à la va-vite, sans concertation et dans des conditions douteuses. Nous réaffirmons également la nécessité de supports pédagogiques rematérialisés dans les matières techniques telles que la comptabilité, afin que chacun puisse suivre sa scolarité dans de bonnes conditions. Nous réaffirmons notre exigence d'un accompagnement social ambitieux et une gestion transparente et homogène au quotidien. Solidaires Finances Publiques réaffirme la nécessité d’une communication claire et continue de la part des directeurs d’établissement sur tous les sujets touchants de près ou de loin notre scolarité.

Enfin, Solidaires Finances Publiques regrette que ces problématiques soient récurrentes et nous formulons le vœu d’être entendus tout au long de ces discussions dans l’intérêt de toutes et tous. Mais aussi que nos propos ne soient ni déformés, ni instrumentalisés à des fins contraires à celles auxquelles nous croyons.

Nous avons évoqué dans cette déclaration liminaire les problématiques communes aux ENFIP, l’examen des fiches sera effectué au cours de la séance. De ce fait, sur la méthode, Monsieur le président, nous souhaiterions, avoir vos réponses sur les problématiques générales aux 3 établissements avant d’aborder en séances les problématiques inhérentes à chaque établissement.

Les élus de Solidaires Finances Publiques