La loi instaurant la vaccination obligatoire pour les soignants et le pass sanitaire pour l’ensemble de la population a finalement été adoptée dans une certaine confusion dans la nuit de dimanche à lundi.
Elle constitue la traduction législative des annonces faites par le Président de la République le 12 juillet dernier. Fidèle à sa méthode, ce dernier a, une fois de plus, choisi de faire prévaloir l’autoritarisme et la sanction sur la conviction.

Le vaccin est bien le principal instrument pour endiguer la pandémie. Mais ce n’est pas en infantilisant la population et en menaçant les travailleuses et les travailleurs d’abord de licenciement, puis de suspension de rémunération, que l’exécutif parviendra à convaincre celles et ceux qui expriment certaines craintes. Cette méthode autoritaire risque au contraire de les amener à rejeter définitivement la vaccination.
En privant de toute activité sociale et en isolant celles et ceux qui n’en disposeront pas, le pass sanitaire constitue bien, de fait, une contrainte à la vaccination. Les modalités de contrôle participent d’une société de défiance et de surveillance généralisée et érigent certain·es salarié·es, dont ce n’est nullement le métier, en auxiliaires de police.

À la DGFiP, le Directeur général s’est adressé directement aux agents des trésoreries hospitalières, vendredi 23 juillet, dans la foulée de l’information qu’il venait de donner aux représentant·es des personnels, pour leur indiquer que celles et ceux travaillant dans l’enceinte d’un établissement hospitalier seraient soumis à la vaccination obligatoire pour le 15 septembre.
Dès la publication de la loi, prévue pour le 9 août, ils devront présenter un certificat de vaccination ou un test négatif de moins de deux jours pour se rendre au travail. Celles et ceux qui ne seraient pas vaccinés à la date du 15 septembre verraient leur traitement suspendu !

La loi a toutefois atténué ce couperet puisqu’elle prévoit que celles et ceux qui auront fait l’objet d’une première injection le 15 septembre auront jusqu’au 15 octobre pour être définitivement vaccinés sans encourir de sanction. En outre, il y aurait maintenant un placement en congés d’office avant le congé sans solde…

Au-delà du principe qui conduit à contraindre plutôt qu’à convaincre, Solidaires Finances Publiques dénonce la précipitation et l’impréparation de ces mesures contraignantes et refuse que des collègues fassent l’objet d’une quelconque sanction ou soient privé·es de rémunération.

Il ne faut pas oublier qu’il y a seulement quelques semaines encore, il était extrêmement difficile d’obtenir un rendez-vous de vaccination dans certains départements. Par ailleurs, pendant le mois d’août, de nombreux centres de vaccinations dits « secondaires » ferment leurs portes, ce qui risque de compliquer la possibilité d’accéder au vaccin.

Pour celles et ceux travaillant dans une enceinte hospitalière et qui ne seraient pas vaccinés à la date du 15 septembre, il est possible d’aménager des mesures leur permettant de poursuivre leur activité. Lors des deux premiers confinements, les agentes et les agents des Finances publiques ont été fortement incités à télétravailler. Cette possibilité doit demeurer. Nous repassons en effet en quasi période d’urgence sanitaire.

Par ailleurs, nous n’avons à cette heure aucune information sur la situation des agent·es travaillant dans des services accueillant du public… La question est pourtant également posée.

Solidaires Finances Publiques sera présent aux côtés des agentes et des agents et s’opposera à toute mesure qui viserait à pénaliser les personnels (vaccinés ou non) qui travaillent quotidiennement au service du public.