SOLIDAIRES FINANCES PUBLIQUES

Ce GT, prévu le 30 janvier, s'est réuni le jeudi 23 février.

Liminaire

Monsieur le Directeur Général,

La volonté du gouvernement et la vötre concernant la mise en place du prélèvement à la source a fait l'objet de notre part de nombreuses réserves et interrogations que nous avons notamment formalisées auprès de vous à plusieurs reprises, notamment dans notre courrier du 10 mars 2016. Vous connaissez dès lors nos positions et nul besoin de les reformuler ici.

Toutefois, il nous semble nécessaire d'insister sur les inquiétudes qui remontent du terrain et nous nous devons de vous rappeler que les services sont très largement fragilisés par les successions ininterrompues de réformes et de suppressions d'emplois et ce ne sont pas les bricolages en matière de réorganisation, de simplification ou les remises en cause des droits des agents en matière de mobilité qui sont de nature à enrayer les difficultés. Et ce ne sont pas les quelques suppressions d'emplois épargnées pour 2017 qui vont faire la différence.

Notre constat s'appuie sur les travaux de plusieurs groupes de travail interne à Solidaires Finances Publiques, réunissant des agents et des militants issus des SIP et SIE. Il ressort de ces réunions :

  • de fortes interrogations sur les conditions et les conséquences de la mise en œuvre du PAS,
  • le constat d'un manque réel d'échanges entre les directions et les agents sur les conséquences du PAS sur l'exercice des missions et sur le fonctionnement des services,
  • le désagréable sentiment que la communication de la DGFIP privilégie l'information des usagers plutôt que celle des agents,
  • l'angoisse de voir exploser la charge de travail,
  • la crainte d'être confronté à un accident industriel majeur à l'occasion du déploiement du PAS.

Nous reviendrons au cours de cette réunion sur certaines des interrogations et inquiétudes qui nous ont été remontées mais également sur certaines questions que nous avions posées dans notre courrier du 10 mars 2016 et lors du GT du 11 juillet 2016 et qui demeurent sans réponse, malgré les différentes notes DGFIP à destination des services (SIE, SIP).

En propos liminaire, il nous semble nécessaire d'évoquer néanmoins :

  • l'appréhension que le GIP-MDS gestionnaire du portail « Net-entreprises » n'ait pas anticipé correctement l'ampleur de sa tâche future. Comment cette structure sera-t-elle composée et sera-t-elle suffisamment étoffée pour répondre aux attentes des tiers collecteurs et pour assurer correctement sa mission ? Comment les agents du GIP seront-ils formés ? Ceci ne constitue t-il pas le 1er pas vers une externalisation de nos missions via le transfert de certains de nos savoirs ?
  • L'équilibre du système repose pour partie sur le GIP MDS, un maillon visiblement important de la chaîne PAS et il est de votre devoir de rassurer les agents de la DGFIP et les usagers sur la fiabilité et la neutralité pleine et entière du GIP-MDS,
  • l'incertitude qui entoure les opérations de contrôle,
  • l'agacement suscité par la teneur du plan de communication de la DGFIP qui laisse sous entendre que la mise en œuvre du PAS se déroulera sans incident. Sur ce point, la note du 11 janvier 2017 à destination des SIE, a suscité de très nombreuses et vives réactions qui ont inspiré un article publié dans l'Unité. Pour tous les agents, cadres compris, affirmer que les rétentions du PAS par les collecteurs seront rares, relève de l'erreur manifeste d'appréciation,
  • le sentiment que tous les problèmes à venir sont édulcorés. Par exemple, les agents s'inquiètent de la conséquence en terme d''accueil de la nouvelle présentation de la 2042,
  • les inquiétudes entourant le processus de fiabilisation des états civils. Sur ce point, avez vous des éléments permettant de nous rassurer ?
  • le fait que les CDC seront fortement mobilisés sur le PAS au printemps avant de l'être intégralement au début de la campagne des avis au PAS. Ceci aura pour conséquence de renvoyer sur les services des charges qu'ils n'auraient jamais dû perdre, mais qu'ils vont devoir assurer sans les moyens adéquats,
  • la nécessité de redonner de la profondeur de vision et notamment une meilleure compréhension des chaînes de travail aux agents des SIP, des SIE, des PRS, des CDC et CIS. Sur ce point il y a un réel enjeu en matière de formation en cours de carrière mais également initiale et nous tenons à souligner que les 1ères actions de formation dispensées ont le mérite d'exister et elles sont appréciées car elles permettent aux agents d'évoquer leurs craintes et leurs interrogations. Nous ne doutons pas que les formateurs feront remonter toutes ces problématiques mais nous attirons votre attention sur le fait que leur positionnement est dès lors bien inconfortable, car ils doivent « vendre » un produit, le PAS, qui fait l'unanimité contre lui dans les services.

Pour conclure, la campagne 2017 sera de fait « irradiée » par le PAS, nul ne sait à ce jour, si l'aventure se poursuivra au-delà des présidentielles, néanmoins, la DG ne peut en aucun cas ignorer les difficultés que les agents vont devoir surmonter et elle se doit, de leur donner tous les moyens pour faire face aux charges supplémentaires qu'ils vont devoir assurer dans la période. La question de l'emploi demeure dès lors centrale, et le recours à des jeunes volontaires du service civique ne pourra à lui seul, combler les attentes en renfort.

Dernier point, pouvez-vous nous communiquer la date de sortie de la note de campagne 2017 ?