Les agent.e.s des finances publiques veulent :

Ils et elles ne sont pas responsables des choix gouvernementaux !

Le « ras-le-bol global» exprimé par le mouvement « les Gilets jaunes » recèle plusieurs colères :

  • le mécontentement contre l’augmentation de la taxation du diesel et du fioul ; l’étincelle qui a mis le feu aux poudres,
  • le sentiment d’une injustice fiscale insupportable : à titre d’exemple, la hausse de la CSG sur les retraité.e.s, d’autant plus mal vécue que le gouvernement a supprimé l’impôt de solidarité sur la fortune et baissé l’imposition des revenus financiers,
  • la dénonciation de la hausse de nombreux « tarifs » et du « coût de la vie »,
  • le sentiment d’abandon, notamment dans des zones où le service public n'est plus présent,
  • la dégradation générale des conditions de vie du fait de salaires et de pensions qui stagnent voire baissent, d’un chômage et d’une précarité toujours élevés et d’une déconnexion des « élites » et de la frange des Français les plus riches.

Ce constat rejoint largement ce que le syndicat national Solidaires Finances Publiques dresse de longue date. Nos propositions sont cependant différentes, voire à l’opposé, de certaines organisations « anti-impôt» et « anti-État » qui soutiennent ce mouvement.

Dans le contexte, le message « anti-fiscal » ne doit pas prendre le pas sur les réels enjeux. Si le système fiscal doit nécessairement être plus juste, plus redistributif et mieux réparti, il faut aussi rappeler que l’impôt finance les services publics (écoles, hôpitaux, etc). Il faut aussi éviter que des actions qui, comme cela avait été le cas en 2014 (ou, il y a plus longtemps, avec le mouvement poujadiste) s’en prennent aux agent.e.s et aux services des finances publiques. Or, on dénombre déjà plusieurs actions de ce type, plus ou moins « dures ».

Pour le syndicat national Solidaires Finances Publiques, il y a urgence à :

► renforcer le consentement à l’impôt et engager une réforme fiscale réellement juste ! Une telle réforme doit enfin mettre en œuvre un système fiscal réellement progressif et doit intensifier la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales.
► renforcer et développer le service public sur l’ensemble du territoire et renforcer l’investissement public en matière de réseau de transport par exemple : aucun.e de nos concityoen.ne.s ne doit se sentir lésé.e !
► revaloriser les salaires et les pensions et réduire les inégalités de revenus et de patrimoines : l’inégal partage de la richesse montre que des marges de manœuvre existent.
► et, globalement, engager une politique de l’emploi, de lutte contre la précarité et la pauvreté et de préservation de l’environnement cohérentes et efficaces.

Au-delà, le syndicat national Solidaires Finances Publiques tient aussi à alerter nos concitoyen.ne.s : les fonctionnaires des finances publiques ne sont pas responsables de l’injustice fiscale et sociale. Ils et elles assurent leurs missions avec un sens particulièrement aigu du service public malgré un contexte dégradé en matière de rémunération et de conditions de travail (depuis 2002, 40 000 emplois ont été supprimés mais la charge de travail augmente). Les agent.e.s des finances publiques aussi ont leurs colères. Ils et elles ne doivent pas être les cibles du mouvement.

Solidaires Finances Publiques poursuivra résolument son action pour une fiscalité plus juste, plus simple et plus stable, pour un service public présent et de qualité et pour une juste reconnaissance des agent.e.s des finances publiques.

 

Les agent.e.s des finances publiques veulent : un service public de proximité et de qualité, une réelle justice fiscale et sociale... Ils et elles ne sont pas responsables des choix gouvernementaux !