Ce GT traitait du schéma directeur informatique et de l'installation de la DTNUM (DPN BSI2-DP5-DP9) au XYLO de Fontenay-sous-Bois.
Liminaire
Monsieur le Directeur,
Après plusieurs demandes, nous avons enfin un groupe de travail qui ne tiendra pas sur un temps limité d’une demi-journée.
Solidaires Finances Publiques est surpris d’avoir dans les fiches de ce groupe de travail, un schéma directeur du numérique alors qu’à plusieurs reprises vous nous répondiez ne pas en avoir un. La rapidité de production et la redondance de certains passages nous laissent supposer que l’utilisation de l’intelligence artificielle a été sollicitée pour la production de ce texte.
Ce document de 111 pages est très révélateur des ambitions de la DGFiP et apporte de nombreuses interrogations que nous aborderons dans cette liminaire.
Au niveau des moyens humains, il est indispensable pour nous d’avoir plus de détails pour connaître réellement dans quelle trajectoire veut aller la DGFiP. Pour cela, il est nécessaire d’avoir la répartition des effectifs par mission dans les services informatiques (SI, DISI, DTNUM, ...) avec le détail entre les agents DGFiP, les prestataires externes et les contractuels. On constate qu'il y a de plus en plus d’emplois en Centrale, ces dernières années. Nous souhaiterions avoir le nombre de prestataires externes et de contractuels qui travaillent au niveau de notre SI ainsi que la masse salariale que cela représente.
Pour Solidaires Finances Publiques, le budget de SI n’est pas assez détaillé et ne nous permet pas de comprendre où passe l’augmentation du budget, quelle est la part de la formation interne ? De plus, quelle part de budget est allouée au renouvellement du matériel informatique pour les agents ? Comment pouvez-vous mettre en avant dans le schéma directeur du numérique le fait de «placer les agents au cœur du système d’information » alors que dans un même temps on demande aux directions locales de réduire le renouvellement des matériels informatiques ? Est-ce que cette politique de restriction de renouvellement des postes fixes risque de remettre en cause le VPN 15 ?
Concernant la partie sur les projets d’envergure qui rencontrent des difficultés, pour Solidaires Finances Publiques, l’heure n’est plus à l’interrogation sur le renforcement de leur cadrage, le pilotage et l’évaluation des compétences nécessaires pour les mener à bien. Pour nous, c’est surtout un problème lié à l’externalisation de ces projets dont les coûts sont exorbitants, exemple pour PILAT, 123 Millions d’euros.
Quel est l’avenir des applications traditionnelles qui ne pourront pas être portées sur le CLOUD, seront-elles abandonnées ou leur maintien en condition opérationnelle sera-t-il externalisé ?
Les collègues s’inquiètent dans les DISI et ESI dans le cadre de la politique immobilière de l’État et les réorganisations de l’occupation de leurs locaux et leurs services qui comptent de moins en moins d’agents. Est-ce qu’un groupe de travail ou un séminaire sur la revue des missions de l’assistance a déjà débuté ou est programmé ? Les collègues de l’assistance (AT, SIL et CID) s’interrogent sur leur avenir à court terme, quant au maintien de leurs missions. Comme eux, nous nous questionnons car la mission d’assistance est totalement absente dans votre schéma directeur du numérique. Devons-nous en conclure que l’assistance n’a plus d’avenir et qu’elle sera prochainement remplacée par l’Intelligence Artificielle avec la mise en place des assistants virtuels comme suggéré dans votre document ?
A plusieurs reprises dans le schéma directeur, vous parlez de gains de productivité et d’efficacité, pouvez-vous nous fournir les bilans qui appuient ces affirmations ?
Est-ce que le but de la DGFiP est d’automatiser systématiquement toutes ses missions ?
Ce schéma directeur du numérique présente un très grand nombre de migrations, de réécritures et de développement d’applications à échéance de 3 ans. Mais nous nous interrogeons sur les capacités en interne de mener à bien tous ces chantiers, que ce soit au niveau humain ou financier.
Pour Solidaires Finances Publiques, la DGFiP doit mettre en place des plans de formations ambitieux. Chaque collègue doit pouvoir se former aux nouvelles technologies et ne pas se voir refuser ces formations au motif qu’il n’exerce pas la mission. Pour avoir de réelles compétences en interne, il ne faut pas hésiter à former les agents. Il s’agit là d’un enjeu majeur pour la DGFiP qui permettrait de renforcer son attractivité. Afin de conclure sur l’attractivité, pour Solidaires Finances Publiques compte tenu de la tension du marché, cela doit se traduire également par une augmentation significative de la partie indemnitaire.
Les enjeux de la DGFiP sont très ambitieux, mais combien de sites sont concernés pour stocker toutes les données ?
Le schéma directeur du numérique met en avant d’aller plus loin dans l’intelligence artificielle responsable mais :
- Est-ce que le nombre de DATACENTER va augmenter ?
- Est-ce que nos DATACENTER sont compatibles avec ECOFiP ?
- Pouvez-vous donner les mesures ECOFiP que vous avez mises en place dans ces DATACENTER ?
Vous mettez en avant la souveraineté numérique, mais avez-vous engagé des réflexions pour être moins dépendant des infra-structures et services numériques américains ? Allez-vous vous appuyer sur des acteurs français comme OVH ? Pour les postes de travail, le socle W11 fraîchement déployé de la DGFiP est -il déconnecté de l’intelligence artificielle (COPILOT ?)
Nous nous posons la question sur une éventuelle coquille dans le document concernant NUBO en page 39 ? N’y a-t-il pas une inversion des données entre la mémoire vive 350 To et le 5 To de volumétrie de stockage ?
Solidaires Finances Publiques souhaiterait avoir plus d’informations sur l’énigmatique paragraphe portant sur le porteur de projet. Je site : « Un porteur de projet pour accélérer la dématérialisation des échanges de la DGFiP avec ses usagers sera nommé en 2025. Un accompagnement de l’extension de la dématérialisation à valeur probante, incluant la signature électronique en cible, sera mis en place. »
Le schéma directeur du numérique met en avant le fait que « la disponibilité des services numériques est prioritaire », force est de constater que l’encart de la page 52 ne répond pas à cette exigence. Pouvons-nous avoir en séance les informations manquantes.
Par contre nos collègues sont disponibles pour assurer les astreintes, astreintes qui mériteraient d’être revalorisées.
Nous reviendrons sur d’autres points lors de l’examen des documents.
Compte rendu
Compte rendu GT « Langue de bois » du 10 avril 2025
Un GT informatique sur une journée complète répondait à une demande des organisations syndicales depuis plusieurs mois.
Pour ce GT nous avions 3 documents dont le projet de Schéma Directeur du Numérique (SDN) de 110 pages
Après la lecture des liminaires des organisations syndicales le directeur Tomasz BLANC n’a pas vraiment donné de réponse. Toutefois durant cette journée, Solidaires Finances Publiques a pu développer ses arguments sur l’impact de l’IA sur l’exercie des missions et des conditions de travail des agent.es de la DGFiP, la nécessité de garder la maitrise et la souveraineté de notre SI . Nous avons aussi dénoncé le manque flagrant d’attractivité de la DGFiP, en grande partie dû à des à des salaires insuffisants au regard des enjeux.Nous avons défendu les services informatiques ainsi que les conditions de travail des agent.es qui ne cessent de se dégrader, notamment avec la dernière lubie en date : la revue des missions, une politique visant à supprimer celles jugées non essentielles par les décideurs publics
Ce SDN ne répond pas à nos demandes antérieures répétées, mais bien à une commande de la cour des comptes qui dans son rapport avait dénoncé les nombreuses dérives budgétaires concernant certains grands chantiers informatiques,l’absence de pilotage et une dette technique galopante. Ce document est destiné surtout à faire la promotion à l’extérieur de la DGFiP afin d’obtenir des engagements financiers pour poursuivre la résorption de la dette technique. Pour Solidaires Finances Publiques, ce schema directeur numérique manque de transparence et de détails chiffrés sur plusieurs points. Même s’il a vocation à être externalisé, il est important en interne d’avoir ces détails.
A nos interrogations sur la répartition des effectifsdans les différents services de SI,(DISI, ESI, DTNUM, etc) le directeur de SI, tel un joueur de rugby a botté en touche en essayant de noyer le poisson pour ne donner aucune réponse concrète à nos demandes. « Nous n’avons pas trop de visibilité, nous ne pouvons pas donner de chiffres. Pas de visibilité à 2 ou 3 ans car cela évolue très vite. Dans le numérique, en matière d’emploi, nous sommes sur une trajectoire ascendante. ». Vous l’aurez compris langue de bois de sa part. Comment croire qu’il n’ait pas le détail des effectifs des agent.es qui travaillent sous sa responsabilité ? Même non réponse concernant le volume de prestataires travaillant pour les services de SI. Le directeur a balayé la question en indiquant que pour lui, les prestataires ne font pas partie des s effectifs de la DGFIP. Les prestataires travaillent dans le cadre d’un contrat que l’on achète et nous attendons des résultats.
Le directeur ne souhaitant pas faire de mise en concurrence, ce qui n’était pas du tout notre demande, il n’a une nouvelle fois pas répondu concernant la répartition entre les emplois de contractuels et de fonctionnaires. Il a toutefois précisé qu’il ne voulait pas augmenter la part de contractuel, mais à la fin des mouvements de mutations, s’il reste des vacances de postes, il ne peut pas attendre après l’affectation des sorties d’école et va chercher des contractuels. Il a déclaré que cela serait beaucoup plus simple de recruter uniquement par concours.
Le directeur a rappelé que nous devions rendre le meilleur service avec les moyens que l’on nous donne. Nous devons optimiser nos locaux. S’il y avait des plateaux dont les missions sont parties nous devons optimiser notre immobilier et ces sujets sont traités au niveau local.
Concernant la rédaction du SDN, le directeur nous a répondu ne pas avoir eu recours à l’utilisation de l’intelligence artificielle, qu’il s’agissait d’un travail collectif (nous n’avons pas eu de réponse sur la liste des participants à cette rédaction). Seule une intervention extérieure a été sollicitée pour le maquettage du document.
La question de l’attractivité le directeur a lâché qu’il soutenait la revalorisation des agents titulaires et que la DINUM avait l’intention de revoir dans ce sens la revalorisation des agents informaticiens.
L’attractivité est un sujet car ces derniers temps il y a des départs en retraites plus nombreux et de plus emplois créés, avec le recrutement des contractuels on a fait le plein parce que sommes attractifs avec de bonnes conditions de travail, mais il privilégie les recrutements par concours.
Sur l’interrogation de l’avenir des ESI remis en cause par certains DISI, le directeur a indiqué ne pas vouloir fermer d’établissement. Les implantations nombreuses sont une force avec des gens compétents qui ont la connaissance des process.
Le nouveau directeur de la DTNUM arrivé il y a à peine 10 jours, sait lui aussi magner la langue de bois, nous renvoyant à l’annuaire de son service si nous voulions savoir combien de personnels y étaient affectés. Il a indiqué que la DTNUM n’était pas une start-up et qu’elle n’était pas en concurrence avec le SI de la DGFiP, et n’allait pas le reconstruire. Il s’agit d’une délégation de la directrice générale pour aider à réaliser la transformation numérique de la DGFIP.
Au sujet de la formation interne, le directeur nous a répondu ne pas avoir la réponse, mais que cela pouvait être un axe d’amélioration.
A notre question sur la part de renouvellement de matériels informatiques nécessaire pour que les pc soient compatibles avec le nouveau socle Windows 11, nous n’avons eu à nouveau aucune réponse. Concernant le parc informatique dans les départements, il nous a informé qu’il demandait une rationalisation de celui-ci et qu’une partie des PC va devenir incompatible avec Windows 11.
Le directeur était content de nous dire que nous étions en fort progrès sur les enquêtes, nous lui avons rappelé que de nombreuses relances avaient été faites et que le délai avait été rallongé..
Pour le directeur, « la DGFIP bouge prend des nouvelles missions, atteint ses objectifs, et se transforme. On se fait quand même raboter des emplois, mais nous demandons à préserver notre budget informatique. Je ne peux pas dire que je ne suis pas inquiet mais plutôt optimiste car nous avons des arguments vis-à-vis de la Direction du Budget. ». « Les bilans sont donnés en interministériel pour les grands projets. Pour les autres projets, c’est notre rôle de les mener. C’est le rôle de la DG d’apprécier. Ce n’est pas mon rôle de vous les transmettre, nous ne sommes pas en cogestion . C’est la DG / DGA qui jugent. Sur la mesure de la productivité : certains métiers s’y prêtent comme l’automatisation des tests. »
Dans le SDN, à chaque fois qu’un gain de productivité était mis en avant, Solidaires Finances Publiques a souhaité avoir communication du bilan sur lequel la direction s’appuyait pour illustrer son propos. Nous rappelons que les contrats pluriannuels passés entre la DGFiP et la Direction du pour pouvoir financer les projets numériques se font en contrepartie de suppressions d’emplois, marqués noir sur blanc dans ces contrats que notre syndicat a obtenu par ses propres moyens (lien cash investigation)...Le directeur sans doute agacé face à cette réalité qu’ils tentent de nier, nous a clairement dit qu’il n’était pas dans la co-gestion et que l’administration n’avait pas de compte à rendre en communiquant ces bilans .Cela en dit long sur la conception du dialogue social à la DGFiP. On doit se satisfaire de leurs fiches lacunaires et toute demande supplémentaire . Nous n’avons pas manqué de rappeler notre vision du dialogue social et du rôle de ces GT qui ne doivent pas être de simples chambres d’enregistrements ou de réunions d’informations descendantes.La volonté de l’administration de ne pas partager les bilans des projets renforce le sentiment d’opacité.
Trop facile d’annoncer des gains de productivité sans avoir de quoi les quantifier et les justifier !
Nous ne sommes pas au bout de nos surprises .Le directeur de SI a été surprenant en déclarant :
De même sur les suppressions d’emplois liés aux projets numériques où il plane une absence de transparence totale de la part de l’administration alors que nous savons très bien que chaque projet engendre des suppressions d’emplois, c’est la contre partie des crédits alloués aux dits projets.
Solidaires Finances Publiques est revenu sur la volte face opérée par Bercy sur la facturation électronique et l’abandon du Portail Public gratuit pour les PME-TPE. En réponse, le directeur a expliqué que le budget de la facturation électronique avait été revu à la baisse et que le Portail Public avait été abandonné. Il a tenu à préciser que la gestion des données était faite par la DGFIP.
Le projet PILAT se poursuit et des tests à la délégation du Nord ont été fait et cela fonctionne.
Au sujet du projet NARA, ils prévoient un raccordement aux référentiels de AMD et envisagent d’ouvrir un module aux agents des trésoreries amendes.
Concernant la partie Intelligence Artificielle responsable, le directeur nous a indiqué s’appuyer sur les dispositifs réglementaires.
Le règlement européen sur l’IA (IA-ACT) identifie les sujets et risques du déploiement de certains type d’IA. Nos attentions portent sur tout ce qui concerne les biais éventuels qui pourraient orienter les contrôles sur une population plutôt qu’une autre.
Sur les moteurs de recherches et les assistant pour faire des résumés de notes ou rapports, il n’y a pas de biais, mais il faut tout de même être vigilant et vérifier le résultat apporté par l’IA.
Au niveau écologie, c’est plus compliqué. « Les IA génératrices consomment beaucoup d’énergie, les technologies évoluent rapidement. Le fait d’avoir réduit le volume de nos impressions par exemple, cela peut avoir un gain écologique. »
Sur l’IA et le développement : le directeur a indiqué que cela peut être très utile pour maintenir ou développer du code. Il reste beaucoup plus prudent, sur la génération automatique de code, si l’humain ne maîtrise plus les lignes de codes, cela peut amener à aggraver la dette technique et poser aussi de graves problèmes de sécurité.
Dans les services de développement, l’IA sera utilisé pour aider à auditer et améliorer la qualité du code, le documenter (projets existants ou à venir) , et faciliter la création de tests unitaires.
Il y a des expérimentations en cours. Mais l’IA restera un outil. L’objectif de SI n’est pas déployer d des IA à tout prix. . SI procède à des contrôles assez stricts des outils à utiliser et réglementés par la DINUM. Pour résumer , aucun élément précis sur les futurs projets d’IA . Des cas d’usage identifiés, des POCS, des initiatives mais aucune stratégie réelle alors que pourtant la DGFIP déploient les outils de datascience depuis plus de 10 ans. La feuille de toute est d’ailleurs annoncée pour fin 2025 ou comment mettre la charrue avant les bœufs.
Le directeur de la DTnum, qui a réalisé l’essentiel de sa carrière à l’Insee en passant dernièrement dans le privé dans la start up meilleurtaux.com a voulu rappeler que l’IA n’est pas une technologie disruptive et quelle est née bien avant l’arrivée de ChatGPT. L’IA a plus de 70 ans et elle connaît des évolutions avec plus ou moins de succès.De nos jours , ce sont avant tout des outils reposant sur des méthodes statistiques qui traitent de grands volumes de données .Elle s’inscrit dans les logiques d’automatisation qui sont à l’œuvre dans notre service public depuis longtemps.Bref, A croire, qu’il avait lu notre bouquin avant de venir :-) . Il confirme néanmoins que l’IA générative pourrait être une opportunité pour certains cas d’usage à DGFiP. Ils en ont identifié une trentaine, notamment avec les assistants de code pour les informaticiens, les réponses prérédigées pour les services de gestion, les RAG moteurs de recherches...Nous avons alerté sur le fait que ces systèmes d’IA génératives et particulièrement les LLM sont réputés peu fiables et peuvent comporter des risques importants en matière de sécurité informatique ce que le DTnum a confirmé , en avançant l’extrême prudence qu’il convient d’avoir avec ce type de système. Malheureusement les logiques de gain de productivité sont supérieures aux risques évoqués, la quantité sera privilégiée sur la qualité comme nous avons pu le constater dans tous les projets d’IA à la DGFiP. Par ailleurs le temps passé à vérifier les réponses générées par l’IA annule bien souvent le gain de temps annoncé, au départ. Au final la qualité du service public se dégrade. Pour Solidaires Finances Publiques, ce qu’il faut avant tout , ce sont des moyens humains à la hauteur des missions et stopper le tout dématérialisé qui génère des erreurs et une surcharge de travail côté agent.es , pour in fine dégrader la qualité de notre service public.
Absence de transparence assumée :
L’année dernière nous avions appris l’existence d’un projet d'IA générative pour traiter les milliers de demandes des usagers envoyées par email pour GMBI, et après avoir obtenu des informations directement auprès de la DINUM, nous avons découvert qu'un financement de 100 000 euros avait été prévu pour ce projet, essentiellement pour permettre l’achat de cartes graphiques GPU vitales pour le développement des LLM. Pourtant, le responsable SI maintenait lors du dernier GT que ces projets n'étaient pas officiels, et que celui-ci n'était qu'à l'état embryonnaire. Cependant, l'existence de ce projet était déjà indiquée dans une cartographie des SIA, présente dans un document officiel que nous avons obtenu au sein d'un groupe de travail ministériel sur l'IA. Malgré cela, selon la DG, il ne faudrait pas prendre pour argent comptant les informations figurant dans ce document. Au lieu de répondre sur le fond, sur les objectifs du projet ou ses implications, la seule réaction qu'il a eue a été de minimiser la situation en déclarant : « 100 000 euros, ce n’est rien ». Cette réponse, plutôt que de clarifier la situation, semble suggérer que ce financement n'est pas digne d'attention, ce qui soulève des questions sur la gestion des informations et la transparence des projets internes,et participe à l’opacité du déploiement de ces projets en particulier concernant les initiatives d'IA
Nous avons aussi demandé où en était les projets de RAG (recherche augmentée documentaire). Pour vulgariser un RAG est une sorte de super moteur de recherche dopé à l’IA pour facilité l’accès à la documentation. Il en est question dans le projet de Transformation Numérique du Métier Juridique (TNMJ) censé centraliser la doctrine juridique pour aider les agent.es. A priori le projet progresse mais serait revu à la baisse notamment la partie ouverte aux usagers pour pouvoir accéder à la base de donnée des rescrits.Enfin, nous avons interpellé la DG concernant le projet CARADOC (Chat d'Assistance à la Recherche Augmentée DOCumentaire), dont le code source est publiquement disponible, ce qui est un point positif. Cependant, ce projet nécessite l'utilisation de services de LLM externes américains (tels qu'AzureOpenAI ou OpenAI), ce qui soulève des préoccupations concernant le risque de fuites de données et de souveraineté.
Nous en avons aussi profité pour demander s’il était prévu d’utiliser l’IA souveraine interministérielle ALBERT.Surprise ,là où en GT ministériel on nous avait affirmé qu’ALbert n’était pas adapté aux problématiques de la DGFiP, le directeur de la DTnum lui y voit lui au contraire un intérêt et étudie sérieusement la piste pour la DGFiP.
Nous avons dénoncé à nouveau clairement le fait qu’à à la DGFiP, l’intelligence artificielle sert surtout de prétexte pour continuer à supprimer des postes, en contrepartie de financements publics. Solidaires Finances Publiques dénonce le déploiement de l’IA à marche forcée sans aucune transparence, sans concertation, sans associer ni les agent·es, ni leurs représentant.es . De plus, les investissements considérables de la DGFiP dans les outils de datascience vont à l'encontre de l'objectif fixé par l’administration dans le cadre de la politique Ecofip, qui vise à réduire significativement son empreinte carbone. En effet, l’IA repose sur l’utilisation d’énergies fossiles, l’exploitation de terres rares et contribue fortement à la pollution de l’eau, ce qui la rend écologiquement insoutenable. Pourtant le directeur de la DTnum minimise ses effets délétères sur l’environnement en affirmant que ce n’est pas plus polluant que de regarder des vidéos sur TikTok…Celle là on ne nous l’avait jamais faite.
La souveraineté numérique : les mots c’est bien , les actes c’est mieux !
Tout le long du SDN ces termes sont martelés . La DGFiP utilise de l’opensource , a son propre cloud interne, et fait de la souveraineté numérique son mantra. Qu’à cela ne tienne , nous ne demandons qu’à voir. La DGFiP détient des données fiscales, sociales et bancaires extrêmement sensibles sur des millions de contribuables. Pourtant, malgré l’existence d’un cloud interne (Nubo) censé garantir la souveraineté numérique, elle continue à utiliser des solutions comme Google Cloud pour certains projets, ce qui contredit ses engagements en matière de sécurité.
Plus grave, les 95000 postes des agent.es de la DGFiP fonctionnent sous Windows, un système développé par Microsoft connu pour sa collecte massive de données. Cette entreprise monopolistique obéit au droit américain ,qui prime sur le droit européen (RGPD). Même si les postes sont sécurisés , la base légale autorise Microsoft à extraire les données, même si elles sont hébergées ou produites en Europe.Cela pose un grave problème de sécurité, surtout dans le contexte géopolitique actuel.
De plus,,des fonctionnalités très intrusives comme Copilot ou Recall — qui enregistre en continu l’écran de l’utilisateur — soulèvent des inquiétudes majeures. Lorsqu’on interroge la DGFiP sur leur désactivation, les réponses sont floues, voire inexistantes.
Ces outils sont pourtant installés sur les machines qui accèdent et traitent les données fiscales , sociales , bancaires , des données ultrasensibles et stratégiques du système d’information de la DGFiP. On ne peut pas parler de souveraineté ni de sécurité tant que l’on reste dépendant de technologies opaques, contrôlées par des entreprises extra-territoriales .La souveraineté ne se décrète pas , elle se construit.
Sécurité physique des infrastructures vieillissante notamment sur un site, avec un point critique sur l’absence de groupe électrogène fonctionnel ce que nous a confirmé la DG qui a connaissance du sujet et nous a rassuré sur les moyens engagés pour résoudre ce point critique
Sujet sur la fuite de données.
Le directeur de la DTNUM a répondu également sur l’IA.
Il fallait occuper le terrain. L’IA existe depuis 70 ans. Le sujet de l’automatisation, c’est la base de l’informatique. Les outils statistiques sont les plus anciens. Il faut des machines performantes capables de traiter de gros volumes de données. Les réseaux de neurones sont des statistiques particulières, il faut prendre en compte la mesure d’erreur.
Sur la question de Solidaires Finances Publiques concernant l’impact Ecologie de l’IA : nous avons une réponse lunaire du directeur de la DTNUM estimant que « oui d’accord les machines Learning, consomment si on les laisse tourner les machines 24/24. C’est comme Tiktok, cela consomme. On fera des mesures, mais on verra si on considère si cela vaut le coup ou pas. »
Sur l’IA générative, Nous avons trouvé 30 cas d’usage à la DGFIP. Il nous faut des endroits pour tester si cela vaut le coup de le généraliser ou pas. Sur ce point, il faut que l’on se donne un cadre à la DTNUM.
IA générative doit être du qualitatif.Pour la réponse aux e-mails, je suis très prudent.
Pour l’IA générative le coût principal demeure dans sa construction. Mais pour vérifier la qualité du résultat, il faut mettre en place des statistiques et donc des humains pour vérifier.
Nous devons rester prudents sur la génération de code par l’IA. Nous allons produire une feuille de route sur l’IA. Estimer les gains et les coûts., les infrastructures nécessaires, l’accompagnement et la communication.
Sur les GPU, on aura de la capacité. Avec des partenaires comme OVH et Scaleway on étudie : c’est souverain et français.
Pour les modèles à utiliser. Nous utilisons open source OPENAI, et S3. Pour Mistral, nous irons voir.
Sur lowcode / nocode, python peut se prêter un peu à cela au travers de ces multiples bibliothèques. Il faut voir les types de licences et leurs prix pour les autres produits. Il étudier les outils à utiliser.
Dans le cas de l’IA générative, cela passe, tous les 6 mois on change de techno. Il faut apprendre à être lent.
Enjeux de sécurité : une IA peut se faire hacker de manières multiples. Nous devons rester prudent à l’exposition aux usagers.
En compléments, le directeur de la DPN a également répondu au sujet de l’IA :
Nous avons une masse de développeur. Nous ne sommes pas inquiétés par ces outils. Il va y avoir une feuille de route. Mais il faudra respecter toutes les couches que nous suivons. Il y a des RACI. Il va y avoir de nouveaux rôles. Il y aura du contrôle qualité chez les développeurs jeunes et seniors. Cela va nous demander de la rigueur.
Les modèles, il faudra définir le processus industriels et le socle. Définir quel processus d’accompagnement pour les agents, les cadres. On doit y aller prudemment pour farder la maîtrise
Solidaires Finances Publiques a soulevé la question concernant un projet d’IA GMBI inscrit dans un document officiel. Pour le Directeur de ma DTNUM, il ne s’agit pas de chercher à aller vers une réponse aux e-mails GMBI, mais plutôt d’améliorer les propositions de réponses sans aller vers une réponse directe automatique.
Le nouveau directeur de la DTNUM a reconnu que Qu’il y avait des lListes de datamining avec des taux élevés, qu’il fallait retester en permanence ces dispositifs mais pour cela il faut des humains pour contrôler.
TNJ sur les rescrits, prudence ! Ce sont des choses opposables qui sont générées : du juridique. Il y a eu des histoires aux USA sur les billets d’avions générés par IA décisionnelle. Il faut cadrer les sujets, pour les rescrits c’est très large, il ne faut pas inventer là-dessus.
Interrogé sur l’avenir de l’assistance qui n’apparaît pas dans le DSN, le directeur a indiqué que ces métiers avaient vocation à évoluer. Qu’il y avait des perspectives, mais que les réflexions n’étaient pas assez avancés pour nous en dire plus.
Solidaires Finances Publiques est remonté sur la banalisation des fusions CID / SIL qui se font dans la douleur.
Le directeur nous a assuré que la mission d’assistance n’allait pas disparaître. L’assistance c’est notre point fort et nous n’allons pas la sacrifier et on continu à miser sur une assistance interne. Pour le moment, la TOIP continue à être déployée, il y a également le déploiement des smartphones à gérer. L’assistance à distance se déploie, c’est très bien.
A chaud, le directeur réagit sur le regroupement CID/SIL. « On parle de métiers différents CID/SIL/AT, mais on pense à des complémentarités pour élargir la palette d’intervention notamment sur les petits départements à 1 ou 2 agents. On va travailler sur le contenu du métier. L’IA peut faire gagner en efficacité et cela pourrait engendrer une baisse d’activité, mais dans le cadre de l’IA, Il y aura des besoins d’accompagnements pour les collègues administratifs. Je le rappelle, nous ne sommes qu’au tout début de la réflexion. Nous vous tiendrons informé avant d’avoir quelque chose de ficelé.»
Solidaires Finances Publiques est une nouvelle fois intervenu sur les structures d’hébergements actuelles et celles qui seront nécessaires avec la montée en puissance de l’IA à la DGFIP et sur l’utilisation de système d’exploitation libre « LINUX » pour les postes de travail.
Sur ces points, le directeur SI confirme que dans les Datacenter : les GPU consomment plus et qu’il y aurait sans doute besoins d’hébergements supplémentaires et des secours, cela reste d’actualité.
On héberge des technologies et on rénove. La 1er action est la mesure : l’efficacité énergétique. On avait des composants d’ancienne génération. On profite pour moderniser tout cela. On refait les circulations d’air.
Être moins dépendant des GAFAM. On l’utilise juste dans le foncier innovant. On utilise Nubo, nous sommes en maîtrise sur du logiciel libre.
Nos équipes Nubo ne seront pas absordées par la DINUM. Ils n’ont jamais dit cela et ce n’est pas à l’ordre du jour. C’est une vitrine pour nous et un vrai atout.
Pour SI, viser une souveraineté matérielle et quasi impossible. Les composants étant principalement fabriqués en en Asie.
Nous avons des nœuds de dépendance sur Oracle et IBM : PAYZAGE sortie de GCOS.
Sur Helios 2, on s’appui sur nos équipes internes. La société externe nous pourrons la changer il n’y aura pas d’adhérence.
Sur CHORUS, je ne sais pas répondre c’est du SAP Allemand. C’est l’AIFE qui serait vous répondre.
Les hébergements pour nos serveurs : ce sont des problèmes que l’on traite. C’était géré avant par le SG, et nous sommes effectivement en fragilité sur certains points que nous traitons actuellement.
Sur Nubo, les technologies nous permette de redéployer vite.
Sur le legacy, On peut redéployer sur INTEX.
Nous nous orientons de plus en plus sur des technologies cloud, Les applications anciennes sont adaptées au cloud.
Effectivement, il faudra élargir nos capacités d’hébergement.
Sur votre question Windows 11, versus linux, nous n’avons pas réussi à le généraliser sur le poste de travail, mais le contexte évolue, les applications micro (DDR3 …) disparaissent.
Les postes en libre-service Linux pour les usager marchent bien.
Nous prenons le point. J’utilise Linux depuis longtemps 10 ans sur un même portable. En éco-responsabilité, c’est bien.
L’accompagnement des utilisateurs. Pour changer la version de Thunderbird, nous en avons entendu parler énormément...
Hypercentralisation des données : on investit dans la sécurité de tout temps. On investit de plus en plus. On remet encore une couche, mais les attaques progressent.
Sur le Data Lake : c’est plus sécurisé que la moyenne. Beaucoup d’habilitation. Les personnes avec des données très nombreuses, sont peu nombreuses et choisies, comme pour les exploitants.
Les smartphones : il manque la gestion de la flotte. Le projet est lancé pour aller vers plus de souplesse.
Le Data Lake est alimenté. Mais en cas de panne, il peut y avoir de sujets.
Pour le passage au libre « superset », la DTNUM réfléchit à cette solution.
Sur le transfert de la DTNUM à XULO, on demandait des mètres carrés supplémentaires.
Xylo était la moins mauvaise solution. Les équipes savaient qu’elles allaient bouger. Le déménagement était prévu. On savait que nous n’irions pas seul au Xilo mais pas avec qui. LE temps de réflexion était court, je l’admets. Il y a eu des réunions avec les agents, des fiches des FS. Le bâtiment reste dans l’absolu de bonne qualité. Il faut appliquer le PIE dessus.
Il faut sortir de la bataille DTNUM / SI. On a tranché en équilibre.
Pour la DTNUM cela représente factuellement : 124 postes sur Ulysse. 143 emplois budgétairement. Les prestataires ne sont pas inscrits là dedans. C’est un bâtiment pour les agents de la DGFIP, et une équité pour les agents en tant que tel.
Plusieurs solutions restauration sont proposées, cafétéria, tisanerie, la carte AGRAF reste disponible pour aller manger plus loin dans un RIA. C‘est accepté.
Solidaires Finances Publiques a conclus sur le rappel des problèmes psychosociaux et demande aux directeurs de SI et de la DTNUM de faire du liant entre leurs agents surtout s’ils partagent le même immeuble.