Rendons à César. Le concept de géographie revisitée est sorti de l’esprit de l’ex-DG, Bruno Parent... Il y a plusieurs mois. Nous interpellant sur son idée, sans entrer dans les détails, à l’issue d’un comité technique de réseau fin 2017, début 2018, il nous demandait notre avis sur l’opportunité de porter ce projet en gestation à l’extérieur de la DGFiP. Il a pris seul ses responsabilités.
Portage politique, mais réforme administrative
Il a donc décidé de mûrir son ébauche... Et de la livrer à son Ministre, lui-même trop content de disposer de cet outil, nous en sommes avertis désormais pleinement, de destruction de la DGFiP. Pour se l’approprier totalement et en faire un objet politique, il le renomme même déconcentration de proximité...
Mais ne nous laissons pas surprendre, ni aveugler par ce portage politique : opérationnellement parlant, nous sommes en présence d’une réforme administrative, comme l’avait été la mission 2003.
Cela signifie que si nous le voulons, collectivement, nous pouvons l’empêcher !
La même ambition, mais une autre vision
Les ambitions affichées des pouvoirs publics (cf le cahier des charges rédigé par SPIB et la lettre du ministre) résident notamment :
Dans une « reconquête » des lieux que la DGFiP a elle-même quittés.
Dans la « conquête » de lieux où la DGFiP n’a jamais été présente, en somme, plus de proximité.
Dans la revitalisation de certains territoire « déshérités » : c’est le volet dé-métropolisation qui doit également permettre un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle.
Dans un service public mieux adapté aux besoins et aux attentes des administrés.
Solidaires Finances Publiques pourrait en partager certaines, celles qui visent une plus grande présence territoriale de la DGFiP. Par contre, Solidaires Finances Publiques rejette sans la moindre complaisance, tout à la fois les principes et les modalités qui président à cette transformation du réseau qui ressemble bien plus à une destruction qu’à une consolidation.
Pour nous, le réseau actuel doit être stabilisé et renforcé, et non dépecé.
Pêché d’orgueil
Quant à l’idée lumineuse de G. Darmanin de sortir 3 000 agentes et agents de Paris et ainsi participer au repeuplement de la France périphérique comme la nomme certains experts, elle confine vraiment à de la prétention : non, la DGFiP, et surtout ses personnels, ne peuvent pas à eux seuls régler les problématiques d’aménagement du territoire. Et puis de quel droit « déménager » des milliers d’agentes et d’agents qui ne le souhaitent pas forcément, dans des zones où :
On ne trouve plus de médecins.
L’Etat ferme les écoles, les classes, les hôpitaux de proximité, les services publics en général.
Pour leurs loisirs, leurs courses et autres actes de la vie quotidienne, ils devront faire des kilomètres, sans transports en commun dignes de ce nom.
Le retour aux sources et à la ruralité, ça se choisit, ça ne s’impose pas !
Par contre, nous avons une suggestion : pourquoi ne pas délocaliser l’IGF... En Charente.
Tous les pantouflards qui se servent de l’État plutôt que de le servir, qui alimentent leurs carnets d’adresses avant d’aller les monnayer dans le privé pour revenir ensuite dans le giron public afin de peser de toute leur technocratie pour des intérêts privés, y trouveraient chaussures à leurs pieds.
PS : Notre bon Président-roi est lui-même inspecteur général des Finances !