La pandémie assène un coup de massue à l’activité économique de nombreux pays, dont le nôtre. Comme de très nombreux autres secteurs, la Direction générale des finances publiques (DGFiP) tourne au ralenti. Le plan de continuation détermine les missions prioritaires, elles mobilisent des agent.es très sollicité.es dans la période.

Par ailleurs, de nombreux agent.es sont en télétravail.

Cette crise provoquera des dégâts économiques et sociaux dont personne à ce jour ne peut mesurer précisément l’ampleur. Chacun sait cependant qu’ils seront, sans aucun doute possible, profonds et durables. En témoignent les premiers chiffres relatifs au chômage partiel qui concernait 730 000 personnes en date du 24 mars contre 300 000 lors de la crise de 2008. En témoignent également les premières estimations de la récession que devrait connaître le pays (au minimum -1 point de produit intérieur brut).

La reprise de l’activité économique sera progressive et, si l’ampleur de la récession et de la crise ne peuvent être précisément mesurées, tous les travaux de la période s’accordent sur un point : elle n’épongera pas les pertes passées, ou marginalement. Dans un avenir proche, les entreprises devront immanquablement faire face au « courant ». Mais il leur sera difficile de respecter les prochaines échéances fiscales et sociales. Il leur faudra aussi gérer ce qui aura été perdu, lorsqu’il leur sera possible d’éviter une liquidation judiciaire. De nombreux particuliers (salariés, indépendants, etc) pourraient voir leurs revenus chuter. Ce mouvement général a déjà commencé.

A la DGFiP, l’avenir s’annonce donc compliqué si rien n’est fait pour l’anticiper. Il serait totalement illusoire de penser qu'un retour à une situation "normale" dans les services de la DGFiP puisse se faire rapidement et permette le rattrapage des retards accumulés pendant la période actuelle. Comme l’ensemble des secteurs d’activité, les services de la DGFiP feront face à un retard d’activité. Ils auront également à gérer les conséquences de la crise. Et l’ensemble des services sera concerné, les missions déjà identifiées comme prioritaires dans le plan de continuation d’activité comme les autres. Et ce, dans des proportions difficiles à mesurer pour l’heure, mais à coup sûr négatives.

Sans attendre la reprise d’activité, Solidaires Finances Publiques a demandé le report des prochaines échéances fiscales et de la campagne de réception du public en vue de la déclaration des revenus. Cette exigence s’inscrit dans notre proposition d’élaborer un plan de reprise d’activité. Il s’agit en effet d’opérer un redémarrage qui tienne compte tout à la fois de l’impact de la crise et des missions qui devront être relancées, mais aussi du respect total des droits des agent.es (congés, etc). Nous serons intransigeants sur ce point.

Au-delà, pour faciliter tout à la fois la gestion des conséquences de la crise et l’exercice global des missions, Solidaires Finances Publiques revendique le « confinement total » de tous les projets en cours : les projets de restructurations (nouveau réseau de proximité et démétropolisation), les suppressions d’emplois, les préfigurations en cours (zéro cash) et les réformes des formations initiales.

Il ne serait pas sérieux d’envisager de supprimer et de restructurer des services fortement mobilisés dans la période ni, plus largement, de désorganiser et d’affaiblir encore plus une administration fortement, aujourd’hui comme demain, qui constitue le cœur du fonctionnement de l’action publique. Rappelons que la DGFiP a perdu plus de 40000 emplois en 10 ans et ne pourra pas subir encore des suppressions et réorganisations tout en assurant le soutien qui s'annonce impérieusement nécessaire. Une pause s'impose ! Dans l’immédiat, renforcer la DGFiP passe aussi par l’appel des listes complémentaires des lauréats aux concours...