Pour justifier la cure d'austérité qu'il compte imposer au plus grand nombre (en épargnant les 10 % les plus riches) le gouvernement, évoque tour à tour et/ou en même temps, le déficit, le trop plein de dépenses publiques auxquelles les Français seraient addicts, et la dette.

Le déficit budgétaire

Nous avons vu ce qu'il en était de la réalité de la dette et des dépenses publiques. Abordons donc la problématique des déficits.

Le budget de l’État est annuel. C'est un peu comme notre compte courant. Son équilibre dépend du rapport entre les recettes et les dépenses.

L’État Français dépenserait donc plus que ce qu'il encaisse. C'est notamment une des raisons qui le conduisent à emprunter, indéfiniment, ce que ne peut pas faire un particulier. Le lien entre déficit budgétaire et dette est donc acté.

Pour rééquilibrer un budget, les alternatives sont connues : soit on baisse les dépenses à recettes constantes (comme dans un ménage), soit on baisse les dépenses en augmentant les recettes, soit on ajuste les recettes aux besoins à couvrir.

Le gouvernement en place, comme ses prédécesseurs, fait un choix pour le moins curieux  : il baisse les dépenses, mais aussi les recettes (par des baisses d'impôts notamment, qui profitent aux plus riches). Nous sommes donc bien dans une spirale d'austérité. Cette démarche a pourtant un fondement idéologique : la liberté économique et la théorie du ruissellement si chère aux néo-libéraux. En baissant simultanément les dépenses et les recettes, avec pour objectif d'atteindre l'équilibre au sens de Maastricht, on compresse les services publics et l'intérêt général.

Ces derniers ne seront plus exclusivement financés par les solidarités (cotisations, impôts, etc..) et seront de moins en moins socialisés. En contrepartie, chacun devra se financer une partie de cette protection sociale et payer au prix fort les prestations que les services publics ne rendront plus. Ces derniers ne pourront également plus assurer leurs rôles de régulation et de contrôle (économiques, sociaux et fiscaux), au profit d'une concurrence libre, mais totalement faussée. Chacun voit bien qui seront les dindons de cette mauvaise farce qui a notamment mis à genoux le peuple Grec.

Aurait-il, est-il possible d'augmenter les recettes pour faire face aux besoins identifiés ? Évidemment la réponse est oui. Par exemple, toute chose égale par ailleurs, en luttant vraiment contre la fraude fiscale. Le manque à gagner, estimé à 80 milliards d'euros par an, comblerait de facto le déficit. Ajoutez à cela une meilleure et plus juste répartition des richesses, par exemple par une réforme profonde de la fiscalité, de toute la fiscalité, et vous avez les clés d'une autre société possible.

Nous ne sommes donc pas face à de simples choix économiques et/ou budgétaires empreints de pragmatisme et d'une certaine orthodoxie (les 3 % sont un prétexte bien facile), mais confrontés à des choix politiques et donc idéologiques. Chacun est à même de juger de la nocivité des orientations du gouvernement qui pourraient trouver une première et sévère traduction dans la loi de finances pour 2018, à nous de savoir si nous y souscrivons, ou si nous les combattons.

Pour Solidaires Finances Publiques, le temps est à la résistance et au combat pour une société plus juste et plus solidaire.

Solidaires Finances Publiques s'associe ainsi à l'appel à la grève lancé pour le 12 septembre. Il appelle tous les agents de la DGFIP à se réunir pour décider d'y participer et des suites à y donner.

pdfL'austérité en point de mire (II)