Jamais la nécessité de savoir ou vivre pour soi, ou élever ses enfants, ou vieillir... ne s'est posée avec autant d'acuité que depuis ses déclarations concernant le financement des collectivités locales : Emmanuel Macron, nouveau président de la République, a installé sa « conférence des territoires » avec l'objectif affiché : d'un « un pacte de confiance entre l’État et les territoires ».

Questions : qui paiera la perte de recettes des collectivités locales liée à la suppression de la taxe d'habitation ? Compensation sous forme de dégrèvement financé par CSG... mais qui la paiera ? Qui paiera les 13 milliards d'économie que le président jupitérien réclame aux collectivités territoriales... ? Le même a clairement déclaré vouloir initier « une remise à plat indispensable notamment pour les ressources fiscales » et ne pas se contenter de la suppression de la TH pour 80% des ménages. Sa compensation par une part de CSG, déjà promise pour compenser des suppressions de cotisations sociales, ne marque pas la volonté d'une plus grande justice fiscale.

Les collectivités locales n'ayant pas le droit d'être en déficit, le président fait le « pari » que « les collectivités locales dans toutes leurs composantes sauront prendre pour 2018 la part de ce qui leur revient en baisse de dépenses de fonctionnement et d'investissement ». Si elles ne font pas d'elles-mêmes les efforts attendus, il est clair qu'il recourra à la baisse de dotation. Vous avez dit chantage ? Mise sous tutelle ?

La « revue des dépenses locales » annoncée par le ministre des Comptes publics rappelle la « revue des missions » et l'exemple du charcutage des administrations d’État n'est pas là pour rassurer les administrés locaux. La suppression de la taxe d'habitation, alimentant un tiers en moyenne du budget des communes, ne sera pas sans conséquences sur les services publics locaux. Ecartées d'un revers de main les questions de revalorisation des valeurs locatives et une meilleure corrélation aux revenus. C'est tellement plus simple ! Simplification vous dit-on.

N'en doutons pas, ce sera moins de cantines scolaires, de crèches, d'activités périscolaires ou de possibilités d'accompagnement des personnes âgées – où ils seront plus chers si ce n'est privatisé ; ce seront des infrastructures délaissées... Avec pour conséquence ultime une fragilisation et une pénalisation accrue des ménages les plus modestes. Et une différenciation de l'évolution du point d'indice entre fonctionnaires territoriaux... En attendant une même mesure pour les autres ?

Rôle renforcé des régions, « suppression de niveau inutile de collectivité » (ex. fusion de départements), moins de budgets locaux à gérer, voilà là une belle opportunité pour Emmanuel Macron et son gouvernement de réduire encore les implantations des administrations bercyennes, notamment à la DGFiP où les directions locales s'empressent déjà d'« aménager [amputer] les structures du réseau », et d'alimenter les 50.000 suppressions de fonctionnaires d’État annoncées.

Salarié-e-s du privé, fonctionnaires, aujourd'hui là, demain ou ?!!

Le 12 septembre, avec les salarié-e-s du privé, contre la régression sociale généralisée, défendons le service public, nos missions, nos emplois.

pdfAttaques tout azimut : grève le 12 septembre