Depuis des années, la DGFiP connaît des transformations de fond et de forme concernant nos missions et structures : restructurations incessantes, Nouveau Réseau de Proximité, fusions à tour de bras, fermetures de structures, création de méga-structures, dématérialisation à marche forcée...
Toutes ces évolutions ont des conséquences sur nos métiers, nos savoir-faire, notre service public de proximité. Peu à peu le sens de notre travail est interrogé et nos conditions de travail se dégradent.
Ces changements ne viennent pas de nulle part. Il s’agit des choix pris par les gouvernements successifs. Les suppressions massives d’emplois que la DGFiP connaît depuis sa création en 2008 viennent s’ajouter aux conséquences de ces changements continuels. Depuis 2010, ce sont 25 000 emplois qui ont été supprimés dans notre administration conduisant ainsi, entre autres, la DGFiP à adapter les services aux moyens et ressources dont elle dispose.
Quelques chiffres :
- En 2020 nous sommes passés sous la barre des 100 000 agents et agentes : 99 275
- En 2019 le nombre d’heures écrêtées étaient de 411 485 soit 256 ETP ; en 2020 : 494 069 heures soit 307 ETP . Les heures écrêtées sont des heures de travail effectuées par les agents et agentes en plus de leur régime
d’heures initial et qui sont non rémunérées. - De 2016 à 2019, le nombre d’accidents de service et de maladies professionnelles est passé de 1 207 à 1 413 (soit une augmentation de 17%), le nombre de jours d’arrêt par accident de service et maladie pro est quant à lui passé de 49 à 57 jours.
- Le nombre d’arrêts pour raison de santé par agents (COM, CLM, CLD, CGM) est passé de 16 jours à 18 jours (+ 12%).
- Le nombre de temps partiels thérapeutiques est passé de 495 à 760 (soit + 54%)
Les suppressions d’emplois : un élément central dans la détérioration des conditions de travail mais pas seulement
Au nom de l’exemplarité, notre direction et plus globalement notre ministère subissent depuis des années des coupes budgétaires injustifiables qui détériorent année après année les conditions de travail des personnels. Pire que cela, l’administration n’utilise pas l’intégralité des crédits budgétaires alloués aux ressources en personnel et va encore plus loin que le législateur. La conséquence directe est une augmentation de la charge de travail, un travail dans l’urgence, un accroissement du stress, une perte de repères et de sens au travail...
Le manque criant d’effectifs n’est pas la seule raison de la détérioration des conditions de travail à la DGFiP. Les restructurations sans fin, l’organisation du travail, les objectifs, la dématérialisation, la concurrence entre les agentes et agents, les promotions internes devenues inexistantes ou presque, la mise en place des Lignes Directrices de Gestion (LDG)... sont aussi des éléments cruciaux dans la détérioration des conditions de travail. C’est ainsi que 62 % des personnels ayant répondu à l’observatoire interne 2022 indiquent ne pas être optimistes sur leur avenir professionnel, 56 % d’entre eux considèrent que les changements sont trop rapides et 63 % que la direction n’évolue pas dans
le bon sens.
Nos collectifs de travail, un enjeu central bien mis à mal
La crise pandémique a permis la mise en œuvre généralisée du télétravail. Si fin 2019 cette modalité de travail concernait moins de 5 % des agents et agentes, c’est maintenant près d’un agent sur deux qui est concerné. Au-delà de nos revendications sur la mise à disposition d’un matériel qui permette de travailler dans de bonnes conditions (double écran, chaise ergonomique...) et sur une prime qui prenne véritablement en charge les frais générés par le travail à domicile, dans une période où le coût de l’énergie explose, Solidaires Finances Publiques a pointé l’enjeu majeur en matière des collectifs de travail. Le télétravail est un mode de travail qui n’est pas neutre sur les dynamiques de travail et sur la manière de coopérer au sein d’un service.
Dans ce contexte, une éventuelle mise en place de l’individualisaion des rémunérations par la Direction Générale se traduirait fatalement par une concurrence entre collègues et risquerait de fragiliser encore un peu plus les services sous tension avec toutes les réformes en cours. En général, orienter son activité pour avoir une prime s’accompagne de la perte du sens de service public. Les activités sont mécaniquement orientées vers les tâches qui rapportent le plus de visibilité et qui remplissent le plus les objectifs permettant de valoriser le parcours professionnel et obtenir la dite prime. Peu de chance que cela soit dans l’intérêt général.
Des outils et des instances pour la défense et l’amélioration de nos conditions de travail
Au niveau de notre ministère se décide la politique en matière de santé, sécurité et conditions de travail qui se décline au sein de notre direction. Cette politique est emblématique de notre ministère. Elle s’articule autour d’un réseau d’acteurs de la prévention propre ( 23 Inspecteurs Santé et Sécurité au Travail, 53 secrétaires animateurs, animatrices, 126 Médecins du Travail, 12 assistants régionaux à la médecine de prévention, 25 infirmiers, 7 infirmiers en santé au travail, 6 secrétaires médicaux, 4 ergonomes), d’un budget de 15 millions d’euros discuté au niveau de chaque CHSCT départemental et d’une note d’orientation annuelle qui définit des enjeux, des axes de sensibilisation et des actions en matière de prévention, d’amélioration des conditions de travail.
Au sein de notre réseau de militants et militantes CHSCT, demain FS, nous défendons la sécurité des agents et agentes et nous tentons de faire reconnaître toute atteinte du fait du travail et obtenir de l’administration la mise en œuvre de mesures de préventions primaires à l’ensemble des risques constatés sur les lieux de travail.
Pourquoi voter Solidaires Finances et Solidaires Finances Publiques ?
La fusion des prochaines instances n’obérera pas la mobilisation des équipes militantes, de vos futurs élus de Solidaires Finances Publiques. Au sein du Comité Social d’Administration (CSA), une formation spécialisée sera spécifiquement dédiée à la défense des conditions de travail des agentes et agents ainsi qu’à la sécurité et la santé au travail. A l’ensemble des échelons, Fonction Publique, Ministère et DGFiP, les équipes de Solidaires Fonction Publiques, Solidaires Finances et de Solidaires Finances Publiques se sont évertuées et s’évertuent encore à conserver au sein de cette nouvelle instance l’ensemble des prérogatives du CHSCT. Au delà du formalisme, Solidaires Finances Publiques investira tous les espaces possibles pour porter les conditions de travail des agentes et agents au cœur des préoccupations de notre administration.
Pour être représentés et défendus à tous les niveaux de décision,
Votez et faites voter Solidaires Finances Publiques et Solidaires Finances