À quelques mois de la mise en œuvre du prélèvement à la source, 1er janvier 2019, la Direction générale des Finances Publiques lance son plan de communication envers les contribuables pour les convaincre que la reforme de la collecte de l’impôt sur le revenu va simplifier et s'adapter à leur vie.

Solidaires Finances Publiques a toujours dénoncé cette modification de recouvrement de l’impôt sur le revenu comme une fausse simplification au vu de la fiscalité complexe des particuliers alors que l’efficacité du recouvrement (exercé par la DGFiP), était reconnue d'un haut niveau avec un taux de plus de 98 %.

Malgré tout, cette reforme va entrer en application au 1er janvier 2019. La mise en œuvre de ce chantier a exigé de la part de la Direction générale et des agents un investissement important alors que ses moyens budgétaires et humains sont en constante diminution depuis des années (38 000 suppressions d'emplois depuis 2002). En effet, la Direction générale a priorisé depuis 2 ans ses moyens contraints autour du prélèvement à la source au détriment d’autres missions.

Or cette reforme arrive dans un contexte de rentrée inquiétant à plus d'un titre :
- concernant le PAS, M. Édouard Philippe déclare qu'un point serait fait dans les prochaines semaines sur le sujet, sans développer plus alors qu'un plan communication est lancé aujourd'hui sur le sujet,
- mais aussi sur le contexte budgétaire, le 1er Ministre confirme que le volume de suppressions d'emplois de fonctionnaires serait bien de 50 000 à la fin du quinquennat, en annonçant que pour l'année 2019 il serait de 4 500 et de plus de 10 000 pour 2020.

Solidaires Finances Publiques réaffirme que le prélèvement à la source ne va pas simplifier la vie des contribuables mais risque au contraire d'engendrer un choc culturel en complexifiant les relations entre les contribuables et l'administration. Du reste, les récentes annonces du gouvernement concernant certains crédits d’impôts, les particuliers employeurs et les petites entreprises le démontrent aisément… De plus, la rigueur à laquelle la DGFiP est soumise depuis de trop nombreuses années va entraîner une dégradation de la qualité de service aux citoyens mais aussi des conditions de travail des agents.
D'autres alternatives auraient pu être mises en place telles que le prélèvement obligatoire afin de maintenir un lien « contribuable / DGFiP » sans faire intervenir une tierce partie (employeurs, caisse de retraite...).

Enfin, la mise en œuvre du PAS n'est nullement la réforme fiscale attendue, plus juste pour l'ensemble des citoyens. Pour ceux-ci, le changement ne s’annonce pas simple, avec le risque évident d’affaiblir un peu plus un consentement à l’impôt déjà mal en point du fait de mesures fiscales injustes (hausse de la CSG, suppression de l’ISF par exemple) et inefficace (en termes de relance économique).