C'est dans un contexte de mobilisation « des gilets jaunes » que le prélèvement à la source va devenir réalité. A moins de 40 jours de la mise en place effective du prélèvement à la source, Solidaires Finances Publique alerte les pouvoirs publics et administratifs des difficultés éventuelles qui pourraient survenir dans une période où plusieurs actions contre les centres des finances publiques ont été recensées .

Solidaires Finances Publiques avait bien en amont informé du risque de choc psychologique des salariés, retraités, chômeurs qui verront dès le mois de janvier leur revenu mensuel amputé d'un taux de prélèvement d’impôt sur le revenu et constateront un revenu disponible moindre.
Certes, les règles de l’impôt sur le revenu ne changent pas : mais la gestion de la trésorerie, la réactivité nécessaire en cas de changement de situation (financière et familiale) et le décalage pour bénéficier de l’ensemble des crédits d’impôts ne vont pas être neutres dans le ressenti des contribuables…

Solidaires Finances Publiques tient à rappeler que ce nouveau mode de recouvrement aura des conséquences pour les contribuables et pour les agent-es de la Direction générale des Finances Publiques :

  • pour les contribuables qui devront prendre des nouvelles habitudes pour gérer leur impôt sur le revenu uniquement par voie numérique,
  • pour les agent-es qui devront faire face à de nombreuses sollicitations dans des conditions de travail déjà insoutenables (rappel 40 000 suppressions d'emploi depuis 2002 soit plus de 25 % des effectifs). D'ores et déjà les responsables administratifs exigent la mobilisation générale des personnels avec le refus de congés pendant les vacances de Noël et font appel à 56 contractuels pour compléter le dispositif de soutien aux contribuables. C’est la preuve que le prélèvement à la source génèrera du travail mais la réponse est totalement inadaptée et est perçue comme une provocation parmi les agent.e.s.

Solidaires Finances Publiques refuse que les agent-es de l'administration soient les boucs émissaires d'une politique fiscale dont ils ne sont en rien responsables mais les victimes de la mise en place d'un chantier colossal dont l'anticipation n'est pas au rendez-vous et les moyens pas à la hauteur de l'enjeu. Ces choix gouvernementaux mettent clairement en danger une mission qui était efficace avec un taux de recouvrement de près de 99 % et qui permettait de garder un lien entre citoyen et administration favorisant le consentement à l’impôt.

Pour le 1er syndicat de la DGFiP, il y a plus d'urgence à mettre une réforme fiscale attendue par les citoyen-nes, plus juste, moins complexe et plus stable que de modifier dans un tel contexte le mode de recouvrement dont l’efficacité reste encore à prouver.