Le premier « bilan » que l’on peut dresser de la campagne d’accueil du public suite à la sortie des avis d’imposition, est instructif.

Comme chaque année, la fréquentation demeure très importante, même si la situation est contrastée suivant les remontées. Certains services connaissent de fortes augmentations, d’autres de légères baisses ou une stagnation.

Ceci doit être replacé dans le contexte de suppressions d’emplois : les agent.es étant moins nombreux, ils subissent quotidiennement une plus grande pression. Et inversement, les contribuables connaissent de longues attentes. Des renforts, notamment en termes de réception téléphonique, ont d’ailleurs été prévus dans certaines directions locales des Finances publiques.

Au surplus, la nature même de l’accueil a évolué : le prélèvement à la source (PAS) suscite en effet de nombreuses questions. De ce fait, la durée moyenne des réceptions augmente sensiblement : les contribuables ont davantage de questions et besoin de comprendre le PAS.

Les questions revenant régulièrement et nourrissant des accueils plus longs que d’habitude sont les suivantes :

  • beaucoup d’explications sur le système, même si la situation du contribuable est correcte,
  • des questions sur l’année blanche (des plus simples : « pourquoi j’ai 0 sur l’avis ? » ; qu’ai-je payé en 2019, l’IR 2018 ou 2019 ? », « Je ne suis pas imposable, quand allez-vous me rembourser les sommes prélevées depuis janvier 2019 ? ») à des questions plus complexes sur les revenus exceptionnels,
  • des demandes de certificat de non imposition suite à reversement de trop perçu de crédits d’impôt pour accéder aux aides sociales locales,
  • beaucoup de remontées sur changements de situations (antérieurs à la déclaration ou postérieurs) personnelle et/ou financière à prendre en compte,
  • des interrogations sur l’actualisation future du PAS (« pourquoi revenir d’ici la fin d’année pour actualiser le taux en 2020 ? »),
  • des questions relatives au remboursement du trop perçu dans le cas de la perte du bénéfice au titre de 2018 par rapport à 2017 de crédits d’impôt dont 60 % ont été versés en janvier,
  • des rectifications suite à l’application du prélèvement forfaitaire unique (PFU) par des contribuables se retrouvant imposés à celui-ci car n’ayant pas opté pour le barème progressif alors qu’ils y ont intérêt,
  • et des travaux de relance et d’exploitation des anomalies à faire rapidement...

Si la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) dément toute hausse spectaculaire du nombre de personnes se rendant dans les services publics, ce constat, élaboré sur la base des remontées de nos collègues, est instructif. Il montre, ce que tout le monde savait (même si « Bercy » fait tout pour le minimiser afin de poursuivre ses restructurations et ses suppressions de sites et d’emplois), que l’accueil humain de proximité reste un besoin. A quelques jours de la publication du projet de loi de finances, le gouvernement ferait bien de s’en inspirer.