La journée de grève du 5 décembre contre le projet du gouvernement visant les retraites a été suivie par près de 45 % des agent.es des finances publiques. C’est la mobilisation la plus importante depuis plus de dix ans à la Direction générale des finances publiques (DGFiP).

Cette journée est la 9e journée de grève nationale à la DGFiP en 2019. Mobilisé.es à plusieurs reprises cette année contre le projet du gouvernement visant à supprimer de nombreux services et emplois à la DGFiP, les agent.es des finances publiques se sont également fortement mobilisés contre le projet de retraite par points dont les ressorts profonds sont identiques à ceux qui visent la DGFiP : réduire les moyens financiers alors que les besoins augmentent et, ainsi, faire de très nombreux perdants. Pour les fonctionnaires, ce projet constituerait d’ailleurs une nouvelle attaque contre le statut celles portées dans la loi de transformation de la fonction publique.

Comme tous les fonctionnaires, les agent.es des finances publiques ont défendu leur statut, leurs droits et leur système de pension. Celui-ci ne fait pas d’eux des privilégiés : le taux de remplacement des fonctionnaires et des salarié·es du secteur privé est quasiment le même. Toutes et tous sont particulièrement attachés à la défense et l’amélioration du système actuel de retraite. Or, avec un projet visant à stabiliser la part des retraites dans le produit intérieur brut alors que le nombre de retraités augmente, et en instaurant un système par point dont la valeur ne pourrait que diminuer, le gouvernement veut instaurer une égalité par le bas.

Les agent.es des finances publiques sont d’autant plus sensibles à la question du financement (des retraites, du service public, de la sécurité sociale, etc) que celle-ci pose l’enjeu de la répartition des richesses. C’est un domaine qu’ils connaissent très bien puisqu’ils travaillent dans les services des « finances publiques » au cœur du système fiscal (l’un des slogans souvent entendus depuis 20 ans et très lourd de sens est : « de l’argent il y en a ! aux impôts on sait ça »). Ils vivent et connaissent les injustices fiscales et savent qu’une réforme digne de ce nom pourrait permettre d’assurer le financement du service public et des solidarités. Ils savent également qu’en matière de ressources sociales et de retraites, le projet du gouvernement ne peut que conduire à baisser le niveau global moyen des pensions.

Le mécontentement est global, il vient à nouveau de se manifester, avec force et détermination : les agent.es des finances publiques disent stop aux mesures qui affaiblissement le service public et organisent le recul social dans leurs conditions de travail, leur rémunération et leur système de retraite. Face à des choix régressifs, ils défendent au fond une certaine idée du « modèle social ».