La coutume veut que la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) publie chaque année son rapport d’activité. Voilà qui est chose faite pour l’année 2021 !
Cette publication intéressante à plus d’un titre permet de rendre compte de l’activité d’une administration au cœur du fonctionnement de l’État et de son évolution. Si le ton se veut léger, décontracté voire enjoué, la réalité et le quotidien des services et des agentes et agents sont bien différents. Solidaires Finances Publiques, première organisation syndicale à la DGFiP, a, de ce rapport, une lecture et une analyse beaucoup plus critiques. Nous sommes loin de l’image quasi-idyllique et souriante affichée par le Directeur Général.
Avant la publication de ses analyses et de son rapport sur l’état de la DGFiP en 2021, notre syndicat souhaite revenir sur les grands axes mis en avant dans cette communication administrative.
- Vanter un service public de proximité, au plus près des usagers, en mettant en avant les 13 000 buralistes qui assurent le recouvrement d’une partie des impôts et des amendes des particuliers, c’est oublier la destruction du réseau de proximité technicien de notre administration ( avec plus de 2 800 fermetures de centres des finances publiques). Au delà d’une provocation inacceptable, c’est surtout masquer la privatisation d’une partie de la mission de recouvrement ! Quant à l’augmentation de 35 % de présence de l’administration, elle n’est rendue possible que par l’entremise des Établissements France Service, véritable miroir aux alouettes. La présence d’un.e agent.e de l’administration n’est pas effective partout et tout le temps et bien souvent son aide consiste en la prise de rendez-vous en ligne, afin de permettre aux services de pouvoir faire face à la réduction des horaires d’ouverture au public.
- Mettre en avant la fulgurante transformation numérique de la Direction générale des Finances Publiques, c’est omettre de dire qu’elle se concrétise par une dématérialisation croissante de la relation usagers, laissant de côté une partie de la population, comme le dénonce, notamment, le rapport du Défenseur des Droits. Elle entraîne une industrialisation des chaînes de travail et une perte de sens pour les agents et les agentes. Quant au développement de l’intelligence artificielle (IA) comme outil d’amélioration de l’exercice des missions, Solidaires Finances Publiques ne partage pas cette vision idyllique. Si l’IA permet l’exploitation de données et la construction des algorithmes, elle ne doit pas avoir un rôle prépondérant mais être élaboré en liaison étroite avec les services pour une meilleure adéquation à la réalité des missions. Rien ne saurait remplacer une parfaite connaissance du tissu fiscal et de la matière fiscale (foncière, cadastrale…)
Solidaires Finances Publiques partage le point relatif à la valorisation des personnels de la DGFiP. La DGFiP doit effectivement reconnaître l’indéfectible implication de ses agentes et agents. En revanche, doivent être rappelés les 20 000 emplois supprimés à la DGFiP sur la période 2012/2022, dont 7 938 sacrifiés sur les cinq dernières années au nom de l’exemplarité ! Il en ressort une hausse considérable des risques psycho-sociaux et des conditions de travail fortement dégradées, et une attente plus que légitime de la valorisation de leur engagement, notamment en termes de carrière et de rémunération.
Le rapport d’activité 2021 de la DGFiP laisse nombre de questions et de sujets dans l’ombre. C’est pourquoi, Solidaires Finances Publiques publiera prochainement un rapport d’activité pour le moins plus exhaustif !