Le projet de loi de finances est connu : outre son volet « recettes » qui donne lieu à de nombreuses (et légitimes) critiques1, il comporte un volet dépenses qui prévoit notamment 1 600 suppressions d’emplois à la Direction générale des finances publiques (DGFiP). Ces suppressions d’emplois viennent s’ajouter aux 35 000 suppressions d’emplois enregistrées depuis 2002, qui représentent déjà plus du quart des effectifs de la DGFiP.
Les gouvernements passés ont tous tenté de « justifier » ces suppressions d’emplois massives et inédites au nom des gains de productivité permis, notamment, par les outils numériques, la télédéclaration etc. Ils ont toutefois ignoré que, dans le même temps, la charge de travail de l’ensemble des services des Finances publiques ne cessait de s’accroître : l’accueil (plus de 35 millions de sollicitations de la DGFiP par an), la lutte contre la fraude fiscale (estimée entre 60 et 80 milliards d’euros), le conseil aux collectivités locales, les missions cadastrales, etc.
A son tour, le nouveau gouvernement nie l’évidence et poursuit l’œuvre de ses prédécesseurs. Pire, il maintient sa volonté de supprimer plus de 50 000 emplois dans la Fonction publique d’État et s’interroge désormais ouvertement, dans le cadre de sa vision du « service public » de demain, sur la possibilité d’abandonner certaines missions. Celles-ci seraient dès lors soit délaissées, soit assurées par d’autres acteurs, privés…
La Direction générale des finances publiques a d’ailleurs communiqué ce jeudi 28 septembre aux agents des finances publiques sur les sombres perspectives en matière d’emplois, estimant ainsi que « L'année 2018 sera cependant une année de transition, les efforts en matière de suppressions d'emplois ayant vocation à se renforcer dans les années suivantes. » On ne saurait être plus clair...
Première organisation syndicale de la DGFiP, Solidaires Finances Publiques alerte solennellement nos concitoyens sur les conséquences de tels choix. Abandonner les missions publiques reviendrait à fragiliser la vie en société. Les transférer à des acteurs privés reviendra à transférer le coût et à abandonner les principes du service public (égalité d’accès par exemple).
Solidaires Finances Publiques s’adressera à nos concitoyens dans la période qui s’ouvre afin de les alerter des dangers d’un tel projet et poursuivra son action au service d’un service public (et, en l’espèce, d’une DGFiP) doté de moyens suffisants pour être véritablement au service de tous.