Ce type de structures d'accueil dit de proximité revient régulièrement dans le débat public. Elles sont présentées comme une sorte de panacée à la désertification administrative. Une désertification organisée et qui touche bien d'autres domaines que celui des seuls services publics.

Le site https://www.maisondeservicesaupublic.fr donne une idée très précise des prestations proposées. Il s'agit d'assurer aux populations des territoires desquels les administrations ont été retirées :

- un accueil de proximité,
- de l'information,
- une orientation,
- une aide à l'utilisation des services en ligne,
- une forme de médiation administrative (comprendre les informations, aide à la constitution d'un dossier, à la prise de rendez-vous téléphonique, physique, organisation de rendez- vous à distance en visioconférence….).

Bref, un accueil primaire tel qu'il se pratique en partie dans les centres des Finances publiques par exemple. Autant ne pas les fermer ou ne pas les regrouper.

 En un lieu unique, les usagers – particuliers ou professionnels – sont accompagnés dans leurs démarches de la vie quotidienne : prestations sociales ou d’accès à l’emploi, transports, énergie, prévention santé, accompagnement à l’entrepreneuriat, services postaux…
Les animateurs sont formés par les opérateurs partenaires pour délivrer des services en leur nom.
(définition donnée par le commissariat général à l'égalité des territoires, CGET)

La DGFiP était jusqu'à très récemment plutôt allergique à investir ces structures où peuvent cohabiter des services publics ou semi-publics et des entreprises privées. Elle semble désormais s'y intéresser de plus près. Elle est même en passe de s'y investir pour pallier ses propres contradictions en matière de maillage territorial.
Il y a quand-même un sacré paradoxe à fermer des trésoreries de proximité, à transférer des pans entiers de missions et de services vers, au mieux, le chef-lieu du département pour dans le même temps

  • investir les maisons de services au public,
  • imaginer une nouvelle géographie de la DGFiP (déconcentration de proximité).

A moins que cette fameuse et fumeuse (à ce stade) géographie revisitée ne soit en fait qu'une translation de l'accueil primaire dans ces MSAP, les autres Centres des Finances Publiques situés au chef-lieu départemental étant dédiés uniquement à l'accueil sur rendez-vous, sur des plages horaires réduites.
Nous en saurons sans doute un peu plus sur les orientations de la DGFiP d'ici la fin de l'année. En effet, le Directeur général prévoit de tenir un groupe de travail sur ce sujet après les élections professionnelles.

L'idée de rapprocher les lieux de travail des lieux de vie peut constituer, sur le papier, une alternative intéressante pour éviter aux personnels de longs, coûteux et épuisants déplacements ou des mobilités administratives compliquées. Néanmoins, pour Solidaires Finances Publiques, au vu du contexte (CAP22, suppressions d'emplois, etc) nous voyons mal comment ces évolutions pourraient coïncider réellement avec les souhaits et les revendications des agentes et des agents et un service public de qualité, technicien et de proximité qui réponde aux attentes véritables des administrés, quels qu'ils soient citadins ou ruraux.