« VEUILLEZ DANSER DE JOIE, MERCI !! »

Un groupe de travail s’est tenu ce 23 mars sur l’important sujet des promotions dit « pro-pro » (concerne les promotions de grade au sein des catégories). Au cas d’espèce, la notion de groupe de travail est un peu abusive, car le projet est tout ficelé en fait. L’arrêté concerné sera publié dans un délai de 15 jours à 3 semaines. Il s’agissait néanmoins de faire le bilan de l’exercice passé et de tracer des perspectives pour la suite.

S’agissant du bilan, nous pouvons relever que toutes les promotions possibles n’ont pas été réalisées. Pour sa part, le Ministère met en avant un taux de réalisation sur le potentiel (période 2018 – 2020) de 91,75 %. De notre côté, en tant qu’éternels insatisfaits, nous observons que 1 778 promotions ont été perdues, essentiellement au détriment de la catégorie A, soit-dit en passant. C’est un delta non négligeable. Comme quoi, dans ce sujet, les choses sont assez largement une question de point de vue.


En ce qui concerne les perspectives, l’avis est également mitigé, c’est le moins que l’on puisse dire. Bercy pavoise (un peu...) sur sa force de persuasion à l’égard de la DGAFP. Et sur le fait, que nos ministres sont quasiment montés sur les barricades pour défendre leurs vaillantes troupes contre une puissante envie de nivellement par le bas. Il est vrai que Bercy connaît des taux plus élevés (parfois assez largement) que les moyennes interministérielles. Réjouissez-vous, braves gens ! « Nos seigneurs et maîtres » versent des torrents de lait et de miel sur nos pauvres carrières chaotiques et laborieuses. Nous frisons même l’opulence avec un chiffre magique (et symbolique) : + 1 000.

L’enveloppe des promotions est en effet accrue de 1 000 unités pour 2021, surtout en catégories B et C. Là-encore, il va s’agir d’une question de point de vue : si on compare le « potentiel » en 2020 et son homologue en 2021 (et non le réel de 2020 et le potentiel de 2021 comme le fait le Ministère avec un rien de malignité), l’abondement est réduit de moitié (+ 510). Donc, on veut bien faire la fête (la « bamboche » si vous préférez...), mais avec modération (et distanciation sociale, bien sûr !).

En fait, sur 2021, le débat est clos ou presque. Il est plutôt autour des perspectives pour les années à venir. Mais on voit bien que ce sera largement un combat avec la tendance incarnée par la DGAFP, dont l’ambition semble être plutôt de ramener les plus « généreux » vers un tronc commun d’austérité. Difficile, voire impossible, pour nous de complètement nous enthousiasmer sur le sujet !

Nous n’avons pas de vaccins, mais le bon docteur Bercy prépare une injection de cadres supérieurs ! Enfin, une campagne d’injection qui démarre fort !!

Dans la seringue : des cadres supérieurs en formule non diluée... On baisse la part des A (- 200 !) et on augmente les promotions au cadre supérieur (+ 110 !!). Autre comparatif marquant : l’augmentation pour les B, c’est + 200, cette hausse qui intervient après une baisse constante était indispensable mais clairement insuffisante au regard du nombre de B au sein du ministère qui ne sont pas encore arrivés dans le 3ème grade du B. Caramba ! L’armée mexicaine a de beaux jours devant elle...

Tout à son égalitarisme social (sûrement un hommage aux 150 ans de la Commune...), Bercy met aussi en avant l’obtention d’un point supplémentaire pour les promotions dans les catégories B et C. Certes. On veut bien noter le geste. Toutefois, espérer que ceci va combler les agents d’un bonheur ineffable, nous paraît un brin décalé...

A notre sens, la reconnaissance de la technicité et de l’engagement des personnels est un phénomène durable. On ne peut pas se contenter d’un « coup unique ». Le phénomène doit être inscrit dans la durée.
Par ailleurs, nous sommes attachés au Plan Ministériel de Qualification (promotion de catégorie). Ce mécanisme permet de porter de réelles ambitions. Or, nous déplorons l’absence de ce dernier.

Enfin, à titre général, on ne peut évoquer ce dossier sans rappeler que le débat de fond est le blocage des rémunérations au travers du gel du point d’indice. Ce petit rappel est, à l’évidence, de nature à doucher quelque peu les enthousiasmes éventuels. Mais les dossiers ne sont pas isolés les uns des autres et nous tenons à cette approche globale sur le front des rémunérations des agentes et des agents.

D'après nos interlocuteurs, il semble que 2022 sera plus ou moins neutralisée et que la Fonction Publique lancera un nouveau plan triennal à compter de 2023. 2022 étant une année électorale, on neutralise. C'est - presque - de bonne guerre (ce qui n'est pas forcément l'avis des agent.es du « bas de la pyramide »...).
Et, après, on verra...

Mais les contraintes budgétaires risquent fort d'être mises en avant pour peser sur tout cela et pas forcément dans le sens d'une harmonisation par le haut. Tout le monde comprendra donc que nous sommes plutôt réservés – voire plus – sur les perspectives futures... Le mot d'ordre est, pour Solidaires Finances, assez simple : ne pas (toujours) tirer vers le bas. Au contraire, une réelle ambition consiste à continuer et amplifier l'effort sur le relèvement des taux.

Veuillez danser de joie, merci