Même si ce point n’est pas à l’ordre du jour, nous commencerons cette déclaration liminaire par le résultat du marché public concernant la Protection Sociale Complémentaire dans notre ministère, qui met fin à notre histoire mutualiste. Pour Solidaires Finances, ALAN, start-up licorne est sans aucun doute le choix du pire. Cela consacre ainsi votre idéologie : tout doit être marchandise y compris notre santé, tout doit rapporter des profits à une minorité au détriment du plus grand nombre ! Nous ne l’acceptons pas et nous continuerons à nous y opposer.
Ce choix est éminemment idéologique, éminemment politique. C’est vous, Madame la Présidente, qui l’avez permis lorsque, par ordonnance en 2021, vous avez mis fin au référencement mutualiste à la Fonction publique et que vous avez ainsi ouvert notre mutuelle au marché!
Face à un tel choix, Solidaires Finances défendra à la virgule près l’accord ministériel mais regardera aussi dans le détail l’ensemble des engagements d’ALAN qui lui a permis de remporter le marché. Votre responsabilité est engagée pour à la fois lui faire respecter l’accord et ses engagements.
Autre sujet de mécontentements mais surtout d’inquiétudes : le budget 2026 amputé de 40 milliards. Même si nous ne savons pas exactement ce qu’il en sera, les premières pistes ne nous font pas sauter de joie. Au vu de vos interventions au Sénat ou à l’Assemblée Nationale et de vos interviews dans différents médias, tout semble être sur la table pour trouver ces 40 milliards d’économies. Enfin, pas vraiment tout, car vous vous obstinez à ne vouloir réduire que les dépenses publiques sans chercher à trouver de nouvelles recettes ou à remettre en cause les cadeaux fiscaux majoritairement donnés aux plus fortunés.
Autre mauvaise nouvelle, pour Solidaires Finances, le rejet par le Sénat de la proposition de loi sur l’impôt plancher sur la fortune, qui aurait pu rapporter jusqu’à 25 milliards d’euros par an à l’État et aurait permis d’aller vers plus de justice fiscale. Nous sommes prêt.es à parier que ceux et celles qui ont rejeté cette proposition de loi voteront des deux mains les suppressions massives d’emplois de fonctionnaires, la mise au régime sec de la rémunération des agentes et agents publics sans oublier les coupes pour la Sécurité sociale ou le budget des collectivités territoriales. Une telle politique, outre qu’elle ne sert que les intérêts d’une minorité, engendrera encore plus d’inégalités, de pauvreté et de désespérance sociale.
Si vous cherchez à tout prix des économies, alors pourquoi ne faites-vous rien notamment pour arrêter les petits arrangements entre amis comme c’est le cas par exemple avec les règlements d’ensemble ? Arrangements en dehors de tout cadre législatif comme l’avait déjà signalé la Cour des Comptes en 2018, réservés aux plus fortunés et totalement opaques, coûtant en moyenne 1,26 milliard d’euros à l’État. Non, une fois encore, vous préférez continuer à amoindrir la justice fiscale, sociale et environnementale.
A votre prise de fonction, lors de la bilatérale que nous avons eue, vous nous avez assuré que vous n’auriez pas une approche purement comptable des effectifs. Or, vos dernières interventions sur les suppressions massives de fonctionnaires et la note du 1er Ministre prouvent le contraire. Une fois encore, les emplois de fonctionnaires semblent être la seule variable d’économies pour vous et pas des moindres. Supprimer des emplois de fonctionnaires, c’est une fois encore détériorer l’exercice des missions et les conditions de travail des agentes et agents
Depuis bientôt vingt ans, notre ministère encaisse des suppressions d’emplois à grande échelle. À chaque fois, la même promesse : l’intelligence artificielle, la numérisation ou les mutualisations viendront compenser. En réalité, ce sont les agent·es qui encaissent. Seuls. Charges accrues, injonctions contradictoires, perte de sens, isolement. Les collectifs de travail se disloquent, les conditions de travail se dégradent, et la qualité des missions est en péril. Aujourd’hui, chaque poste supprimé déstabilise un service. Nous ne sommes plus dans une phase d’adaptation : nous sommes à l’os.
Ce n’est pas un ajustement, c’est une stratégie. Celle d’un pouvoir qui démantèle méthodiquement les fonctions publiques en vidant les missions, en affaiblissant les statuts et en réduisant les agent·es à des variables d’ajustement. Le budget 2026 ne sera pas un tournant, il sera un point de bascule. Car il ne s’agira pas seulement de faire des économies, mais de rendre irréversible une transformation silencieuse : celle d’une administration sans moyens, sans droits, sans projet. Ce que vous préparez, c’est une rupture historique. Et si vous continuez dans cette voie, vous porterez la responsabilité d’avoir brisé ce qui tenait encore.
Vous l’aurez compris, vos annonces depuis le 8 juin concernant le Budget 2026 ne nous conviennent pas, pas du tout. Les pistes envisagées vont mettre à mal encore plus notre ministère, ses missions et ses agent·es. Cela aura aussi, sans aucun doute, des répercussions sur un de nos acquis sociaux les plus précieux : notre action sociale ministérielle. La revue des prestations qui s'engage augure restrictions,voire suppressions de prestations à destination des personnels.
Une question se pose : jusqu’où comptez-vous aller ? Jusqu’où pensez-vous que nous continuerons à subir ?
Madame la Présidente, vous pensez certainement que nous sommes à contre-courant de l’histoire. Pourtant, au contraire, dans ces périodes incertaines et source d’angoisse, Solidaires Finances se préoccupe du bien public et ne cessera de défendre notre ministère, ses missions et l’ensemble des personnels qui le composent, qui pour nous sont plus que jamais une richesse pour cette société !