Crise, licenciements et précarité… une rentrée de lutte à préparer avec nos revendications !
Juillet 2020
LICENCIEMENTS, CHOMAGE MASSIF ET EFFET D'AUBAINE !
On le savait, la crise du Covid a entraîné des plans de licenciements et va entraîner une augmentation sans précédent du chômage : entre 800 000 et un million de chômeurs-euses de plus à l’horizon du printemps 2021 sont annoncés officiellement. Et ça a déjà commencé :
Entre le 1er mars et le 5 juillet, 193 PSE (les mal nommés plans de « sauvegarde » de l’emploi) ont été lancés en France, menaçant 27 053 postes. Soit plus du double que sur la même période de 2019 (13 033 postes visés). Et c’est compter sans les 1 672 procédures de « petits » licenciements collectifs (de moins de dix salariés) répertoriés par la Dares, ou les centaines de milliers d’intérimaires dont la mission a pris fin.
Le secteur du commerce est lourdement impacté, avec environ 16 000 emplois menacés dans le secteur de l’habillement. Les employeurs veulent restaurer les profits perdus pendant l’épidémie, via la mise en place d’Accords de Performance Collective (APC), qui permettent de baisser les salaires, d’augmenter le temps de travail, voire les deux en même temps sinon... c’est la porte !
Voir tract sud commerce et services
Chaque jour ou presque est marqué par l’annonce de plans de licenciements collectifs, en particulier dans l’habillement, alors que les entreprises sont pourtant soutenues financièrement par l’Etat, pendant et après le confinement via la prise en charge du chômage partiel et des prêts.
Le secteur de l’aéronautique est largement visé : 7 580 postes en moins chez Air France et sa filiale Hop !, 5 000 chez l’avionneur Airbus dans l’Hexagone. De nombreux sous-traitants par effet domino vont supprimer leurs effectifs, sur l’ensemble du territoire. L’équipementier Daher, par exemple, prévoit de couper 1 300 postes répartis sur ses sites d’Occitanie, de Loire-Atlantique et de la région Centre.
Air France : extrait du tract de Sud aérien. La direction veut détruire 6 560 emplois en 2 ans. Pour Sud Aérien, il est intolérable que de l’argent public soit utilisé pour mettre des salariés dehors ! D’ici fin 2022, la direction s’attend à environ 3 500 départs naturels (retraites, démissions,...). 3 060 postes supplémentaires seront supprimés à travers des plans de Ruptures Conventionnelles Collectives (pour les Pilotes et PNC), et à travers un Plan Départ Volontaire/PSE (pour les effectifs Sol). Aucun recrutement n’est envisagé d’ici 2022, nos apprentis et alternants vont donc rester à la porte de l’entreprise. De même, le recours aux CDD saisonniers n’est pas envisagé sur les prochaines saisons été... Sud Aérien exige la préservation des emplois et l’embauche des jeunes.
Le secteur de la chimie, de l’industrie n’est pas en reste.
4 600 emplois supprimés chez Renault en France, avec là-aussi un effet sur les sous-traitants. Voir le tract de Sud Renault.
1 233 licenciements sont annoncés chez Nokia (Alcatel-Lucent) et un millier pour le laboratoire pharmaceutique Sanofi, voir le tract de Sud Chimie. 1 000 emplois en moins également pour Hutchinson, filiale de Total spécialisée dans le caoutchouc industriel.
Sur l’ensemble du territoire, les annonces de plan de restructuration se multiplient dans des entreprises plus petites…
D’autres secteurs sont menacés, comme la presse écrite voir communiqué du SNJ, le secteur bancaire va continuer de supprimer ses implantations, tandis que dans le secteur public, le discours sur la énième modernisation de l’administration marquera là-aussi à n’en pas douter une accélération des suppressions de postes, malgré l’effet de manche du Segur pour l’hôpital (voir la lettre de Sud Santé Sociaux en réponse au protocole) !
Effet d’aubaine pour des entreprises gavées de crédits d’impôts et de subventions aussi !
Certes la baisse d’activité a eu un impact sur bon nombre d’entreprises, mais il faut nuancer ceci, certaines grandes entreprises profitant de la situation générale pour licencier alors qu’elles ne sont pas déficitaires et ont même obtenu des aides conséquentes de l’État !
C’est clairement des « effets d’aubaine » dont certaines grandes entreprises se saisissent pensant faire passer discrètement à travers la crise leur politique opportuniste de supprimer des emplois pour encore mieux augmenter leurs bénéfices et les dividendes des actionnaires !
Sanofi a versé récemment 4 milliards d’euros de dividendes aux actionnaires. Renault bénéficie des aides de l’État, Nokia touche des aides publiques, avec le crédit impôt recherche, avec le CICE... Et rien n’est exigé en contre-partie sur le maintien des emplois.