Liminaire
Ce CTR est le 1er depuis la journée d’action nationale du 10 mai 2021 où près de 15 % des personnels se sont mis en grève. Ce taux n’est pas insignifiant au regard du contexte et reflète un malaise certain dans notre administration. Malaise inscrit de longue date et exprimé de façons variées.
Par cette mobilisation, les agentes et les agents des Finances Publiques ont porté la plateforme intersyndicale revendicative qui s’articule autour d’un renforcement des droits et garanties des personnels, la question des conditions de travail, du télétravail, la question du pouvoir d’achat intégrant la rémunération, la formation et le sujet des missions/structures.
Dans ce cadre, les organisations syndicales et les personnels attendent des réponses. Sans vouloir ouvrir un grenelle de la DGFiP, dont les réponses apportées dans le domaine de la Santé et de l’Éducation nationale sont loin des attentes légitimes des personnels de ces secteurs, nous attendons des réponses ou des signes forts sur l’ensemble de ces sujets.
Si vous avez examiné avec attention cette plateforme, un certain nombre de sujets sont dans le champ des possibles puisque c’est vous qui en détenez la clé.
Pour notre organisation, mais également pour l’intersyndicale DGFiP, il est grand temps d’être entendues et écoutées.
Il est grand temps d’ouvrir un cycle de discussions sur l’ensemble des items ci-dessus évoqués, à ce moment précis où les collectifs de travail vont revenir (enfin nous l’espérons!) dans un contexte classique de travail.
S’agissant de l’environnement professionnel, nous ne souhaitons pas un retour au monde d’avant la crise car celui-ci n’était pas idyllique. N’oublions pas collectivement qu’au cours de l’année 2019 les personnels avaient déjà exprimé leur ras-le-bol. Alors cette sortie de crise potentielle doit être le bon moment pour tirer tous les enseignements nécessaires pour construire la DGFiP de demain. Celle-ci doit s’appuyer sur des missions et des structures renforcées, des collectifs de travail techniciens avec une formation de haut niveau, des agentes et des agents reconnus pour leur engagement et leur implication professionnelle par une rémunération juste et des perspectives de carrière ambitieuses. Alors que le premier Ministre a lancé le 27 mai une vaste consultation à l’adresse des cadres visant à les sonder sur le fonctionnement actuel de l’administration et sur leur perception de leurs fonctions, il est temps aussi d’entendre les aspirations des personnels de terrain. Il est nécessaire de leur redonner confiance dans l’avenir, un avenir où le service public DGFiP et leurs missions font sens pour l’ensemble de la population et pour eux-même !
Cette DGFiP de demain n’est pas une utopie, elle est possible, si vous ouvrez grand les portes d’un dialogue social constructif.
Après avoir demandé aux citoyens et citoyennes d’être dans la résilience, il faut maintenant redonner de l’espérance et, à la DGFiP, cela relève de votre responsabilité.
Or, à la lecture des documents du CTR vous semblez ne pas prendre ce chemin.
En effet, à travers l’ensemble des fiches mises à l’examen, vous poursuivez inlassablement la déclinaison des réformes basées sur l’externalisation, la digitalisation, la concentration, le transfert : un champ lexical de moins en moins audible par le collectif. Vous poursuivez votre entreprise de taylorisation des missions, oubliant au passage, que la diversité de celles-ci est bien souvent un gage de richesse. Amener des agentes et des agents à exercer, répétitivement une même fonction, même si elle est importante car considérée comme relevant d’une expertise pointue, ne peut être satisfaisant et valorisant au long court. Les remontées du terrain le démontrent au quotidien !
A cela s’ajoute la réduction des perspectives de carrière pour tous les personnels. L’affaiblissement des possibilités de promotions pour toutes et tous, l’absence de plan de qualification contribuent au malaise social et constituent un frein majeur à l’attractivité de notre maison DGFiP. Il en est de même pour les cadres comme l’illustre le projet d’arrêté concernant le classement des postes comptables et les emplois de chef de service.
Nous profitons également de ce CTR pour intervenir une énième fois sur de nombreux sujets RH évoqués dans de multiples courriels restés sans réponse à ce jour. Nous espérons pouvoir enfin obtenir les réponses attendues.
Tout d'abord, nous sommes surpris de ne pas voir à l'ordre du jour de ce CTR les LDG Promotions. L’enchaînement rapide des GT LDG nous avait été présenté comme nécessaire au regard d’un calendrier de discussions resserré et clôturé par un CTR. Dès lors, la logique conduisait à penser que ce sujet serait abordé lors de ce CTR afin que vous puissiez, dans la foulée, réaliser les tableaux d'avancement au titre de l'année 2021. Tel n’est visiblement pas le cas. Nous vous demandons de bien vouloir nous donner et donner aux personnels la lisibilité attendue, en effet ces derniers attendent à juste titre la publication de ces tableaux d'avancement qui doivent prendre effet au 1er janvier 2021 !
S’agissant des mouvements locaux 2021 : nous notons que la direction générale a été prompte à informer le réseau des directions locales qu’elles n'étaient pas obligées de publier les tableaux de classement des demandes contrairement aux mouvements nationaux. Nous ne sommes pas aussi affirmatifs que vous sur ce point. Solidaires Finances Publiques réaffirme la nécessité d’offrir le maximum de transparence en matière de mobilité, l’opacité n’a pas sa place dans les mouvements de mutation et le niveau local ne fait pas exception.
Concernant la situation des stagiaires et plus particulièrement tout ce qui se rattache à leur indemnitaire et leur rémunération, la liste des sujets non résolus est fournie : interprétation sur les frais de changement de résidence, interprétation sur les indemnités de stage pour les stagiaires qui ont commencé leur formation en distanciel , traitement C stagiaires en distanciel , etc ...
Sur ces sujets, nous trouvons scandaleux que l’administration les laisse en suspend alors qu’ils sont pour les personnels stagiaires hautement importants. Ceci nous conduit à demander d’annexer au PV de ce CTR le document ci-joint qui reprend nos diverses interpellations restées sans réponse à ce jour !
Bien entendu, notre objectif n’est pas de dresser le procès de l’administration sur sa capacité à répondre ou non rapidement à certaines questions car nous comprenons tout à fait que certaines d’entre elles nécessitent une expertise et donc un délai d’instruction. Toutefois, est-il normal par exemple que l'ENFiP refuse de nous communiquer une note nouvellement sortie concernant les indemnités de stage des contrôleurs stagiaires ? C’est cette note qui sert d'appui au SIA pour répondre aux stagiaires qui contestent le bien fondé de cette énième régression. Le fait de ne pas en avoir été destinataire renforce d’une part l’incompréhension et d’autre part l’opacité. Nous vous rappelons que nous avons demandé cette note le 21 avril et nous ne l'avons toujours pas à ce jour soit au bout de 5 semaines malgré des relances. Doit-on en déduire que l’administration refuse de nous la communiquer ?
Concernant la suppression de toute limitation dans le cadre des concours, nous vous avons demandé d’étendre à la DGFiP cette mesure aux sélections et ce dans une logique similaire de la décision de la ministre de la Fonction Publique en matière de concours. Au passage, nous notons avec déception que cette excellente nouvelle pour les personnels de la DGFiP n'a pas fait l'objet d'annonce via Ulysse ! C'est bien dommage car les bonnes nouvelles sont rares dans la période et la valorisation par la ministre de la lutte contre les disparités aurait été de bon aloi à la DGFiP.
Ceci nous conduit à vous réinterpeller sur la politique de recrutement de la DGFiP. La situation dans les services est alarmante concernant les emplois. Alors que notre direction continue d’élargir son rayon d’action, elle continue d’être frappée par des suppressions d’emplois et par une frilosité inexplicable des possibilités offertes en matière de recrutements par voie de concours. C’est pourquoi, nous réitérons ici, notre exigence d’appel de tous les lauréats et lauréates de toutes les listes complémentaires encore en attente.
Nous réaffirmons avec force, que la réussite à un concours, même sur liste complémentaire, est un gage de reconnaissance des mérites et de neutralité.
A contrario, nous ne pouvons qu’émettre de vives réserves quant à la multiplication des recrutements contractuels. Ces derniers interviennent pour la plupart dans un cadre d’opacité totale et renforcent la précarisation de l’emploi public.
Par ailleurs, nous souhaitons la tenue sans délai de plusieurs groupes de travail.
L’un autour de la formation initiale et continue avec notamment comme priorité de définir les actions de formation devant être prioritairement mises en œuvre pour permettre aux « stagiaires des périodes Covid » de pouvoir bénéficier de tous les savoirs et savoir-faire leur permettant d’être au même niveau de connaissance et de compétence que leurs homologues des promotions précédentes.
Nous demandons également la tenue d’un groupe de travail spécifique sur le Compte Personnel de Formation, avec des statistiques précises sur les dossiers déposés, les dossiers refusés, et les dossiers accordés et tous les éléments autour du dispositif : la mise en place d’un conseiller mobilité accompagnant le dépôt préalable des dossiers, le budget alloué aux directions locales en la matière, l’utilisation effective de ces lignes budgétaires, etc.
Nous appelons également de nos vœux, la tenue d’un GT sur la déclinaison à la DGFiP des directives gouvernementales en matière de recrutement d’apprentis et de stagiaires au sein de la fonction publique d’Etat.
Pour les premiers nous souhaitons que s’ouvre enfin un débat contradictoire sur le nombre et la nature des offres d’apprentissages portées par la DGFiP.
De plus, la question de la formation des maîtres d’apprentissage, mais également de la reconnaissance de cette mission doit être à nouveau évoquée et améliorée. Pour les seconds, nous souhaitons également une discussion sur la nature des recrutements de stagiaires effective et envisagée par la DGFiP. Nous souhaitons également aborder la question de l’accompagnement social de ces jeunes (prise en charge des frais de transport, de repas, la nécessaire gratification à octroyer à ces jeunes y compris lorsque la durée du stage est inférieure à 2 mois) ainsi que les mécaniques d’accompagnement et d’intégration de ces stagiaires.
Pour ce public, nous voulons également débattre de la formation des tuteurs et tutrices et de la reconnaissance de cette mission. Bercy a été invité a recruté 8600 jeunes dans son périmètre sur 2021 et 2022. Ces sujets ne sont pas accessoires et doivent, dès lors, relever du champ du dialogue social.
Nous souhaitons également avoir des discussions sur les perspectives d’insertion professionnelle que la DGFiP envisage de leur proposer en déclinaison des orientations ministérielles.
En conclusion, un grand nombre de cartes sont entre vos mains. De votre côté, jouer le statut-quo social alors que l’ensemble des règles du jeu en matière de missions, de structures, de fonctionnement, de gestion, … est remanié par ailleurs, serait une marque de mépris majeure envers les personnels. La force de la DGFiP s’est appuyée sur la technicité des agentes et des agents et à leur profond attachement à leurs fonctions, nourris par une conscience professionnelle indéniable. Les enfermer dans des approches minimalistes, les réduire à une fonction de simple exécutantes et exécutants, conduirait à éteindre la lumière sociale qui a tant fait briller notre maison DGFiP. Tout au long de ce CTR, nous reviendrons, au travers des fiches, sur les enjeux et les attentes des personnels et nous tenterons de vous convaincre qu’il est temps de changer de cap. Certes nous n’y arriverons peut-être pas d’un coup d’un seul, mais vous pouvez compter sur notre détermination pour ne rien lâcher.
Compte-rendu
Les propos liminaires des organisations syndicales ont ouvert la porte à des éléments de réponses, des remarques, des annonces, des réactions de la part de la Direction Générale et cela a permis de revenir plus en détail sur des points non prévus à l’ordre du jour du CTR.
Le premier d’entre eux a porté sur le fond de solidarité (FDS). Le directeur général adjoint (DGA) a insisté sur le niveau d’investissement des services, précisant au passage que la DGFiP avait versé au 29 mai, 28 milliards d’euros aux entreprises via 9 millions de versements. Cette mission nouvelle a généré une forte sollicitation du réseau qu’ il a tenu à saluer, reconnaissant le rôle essentiel des informaticiens et des équipes investies sur cette mission. Interpellé sur la mécanique de fraude et la charge en matière de contrôle, la DG a confirmé qu’il y avait effectivement des fraudes importantes, qui étaient désormais mieux appréhendées et que le recours à l’article 40 sera, chaque fois que nécessaire, activé et cela pourra prendre des proportions importantes. Elle note que le taux de rejet est en baisse ainsi que les demandes déposées. Le DGA convient que le dispositif d’aide arrive probablement à son terme et il situe à la fin de l’été la purge des dossiers encore en stock. Passée cette échéance, il prévoit un retour à la normale et la DGFiP va devoir recentrer ses efforts en matière de contrôle fiscal. La DG n’élude pas le fait que la programmation du contrôle fiscal envers les PME subira une pause relative, les axes de vérifications seront alors plus orientés sur le contrôle patrimonial. Les entreprises étant pour un grand nombre dans des zones de turbulences économiques, la DGFiP considère qu’elle devra leur apporter une attention toute particulière. Ceci se traduira notamment par le fait qu’une partie des équipes FDS se verra mobilisée sur les Codefi pour assurer le soutien aux entreprises en difficulté. Bien entendu, la DG n’a pas daigné répondre à nos remarques sur la manière dont elle a géré le FDS notamment en terme d’emploi et de recours à des contractuels.
Ayant été interpellé sur la campagne IR, notamment au travers de certains écrits syndicaux, le DGA a, cette fois encore, dressé un tableau idéalisé de la situation. Il se félicite de la baisse de l’accueil physique, de la qualité de service notamment en matière de décroché pour les accueils téléphoniques (de l’ordre de 90 %) et des 68 millions de visites sur le site impots.gouv. Pour la DG cela reflète la réussite de sa politique d’e-dgfip et de l’adhésion massive des usagers à notre portail. Bien entendu, les remarques sur la réduction des heures d’ouverture au public, sur la fermeture et l’éloignement de certains de nos services, les conséquences de la crise sur nombre de déplacements, sont évacuées d’un revers de manche. Tout ce que retient la DG, c’est qu’elle a pu mener une campagne IR sans vague submersive !
Le DGA est revenu sur le sujet sensible du télétravail, rappelant avec force que la DGFiP n’avait pas imposé de télétravail et que s’il est obligatoire dans la fonction publique jusqu’au 9 juin au plan sanitaire, il va falloir néanmoins intégrer un retour progressif à la normalité ! Ainsi, il fixe le mois de septembre comme le point central d’un retour au mode d’organisation habituel. Le télétravail sera alors pour toutes et tous facultatifs et subordonné à la réalité de service. Il note l’importance de retrouver le chemin des collectifs de travail et que le défi des semaines à venir sera bien de réussir collectivement à faire groupe. Sur ce point, l’allusion est alléchante, mais venant d’une DG qui mène des réformes qui cassent les collectifs de travail, c’est pour le moins techno-décecevant ! Interpellé sur la question des personnels en ASA covid depuis le début de la crise car hautement fragile, la direction générale précise qu’elle a identifié 264 agentes et agents et qu’un suivi particulier leur sera proposé afin d’accompagner leur retour en présentiel.
Un CTR de sortie de crise sanitaire aura bien lieu, mais sa portée reste à préciser.
Le DGA note que de nombreux points on fait l’objet de demande de groupe de travail. Il prend acte de ces demandes d’échanges et les accepte. Sur ce point, nous pouvons noter la volonté de répondre favorablement, mais c’est dans le feu de l’action et notamment sur les réponses aux revendications, que nous jugerons de la volonté réelle ou pas, de jouer la carte du dialogue social.
Malgré nos demandes réitérées à plusieurs reprises lors de ce CTR, le DGA n’a pris aucun engagement sur l’appel des listes complémentaires en attente. La DG s’est contentée de préciser qu’elle était en train de faire le point sur les capacités d’accueil des écoles. Faut-il y voir une possibilité d’appel ou le contraire ? Il est difficile de déchiffrer à ce stade la nature des intentions réelles de la DG. Pourtant, comme nous l’avons rappelé, la situation globale des effectifs devrait conduire à ouvrir largement les vannes des recrutements par concours ! S’agissant des recrutements contractuels, on retient des échanges que la DG continue d’avancer masquée sur cette question.
Les groupes de travail sur les lignes directrices de gestion étant terminés, le CTR du mois de juillet se penchera particulièrement sur celles relatives aux promotions. Dans la foulée, l’administration procédera à l’établissement des tableaux d’avancement, un rétroplanning des opérations sera présenté lors du CTR de juillet.
La DG a pris l’engagement de regarder très vite nos interpellations autour de la question indemnitaires des stagiaires.
Par ailleurs des notes sont en cours de préparation pour préciser les modalités de vie quotidienne en cette phase de déconfinement. Ce sera notamment le cas autour de la restauration collective.
Fiche : mise en place de SCN de Denain délivrance des quitus
Solidaires Finances Publiques a voté contre ce projet qui soumet cette mission de la DGFiP,comme bon nombre, à la double articulation de la dématérialisation et de l’industrialisation. Elle a fait l’objet d’étapes successives : une première dans un grand nombre de directions territoriales avec une concentration dans un seul SIE et maintenant une concentration nationale avec le SCN de Denain. Celafait partie de la nouvelle restructuration de la DGFiP : la relocalisation qui devrait plutôt s’intituler delocalisation.
En effet il s’agit bel et bien de retirer cette mission de l’ensemble des SIE et de la concentrer vers un seul service.
Selon la DG, cette démarche se justifie par l’allégement de tâches pour les SIE des directions territoriales et par une mesure de simplification pour l’usager accompagné d’une mise à disposition d’une nouvelle application « Iquit ».
Pour notre organisation ces arguments sont fallacieux car la réduction des moyens notamment humains depuis de nombreuses années a mis les services des impôts des entreprises en dessous de la ligne de flottaison. Aujourd’hui cette réduction justifie pour la DG les réorganisations et les concentrations en tous genres. Sur cette mission comme sur d’autres, l’industrialisation de la mission amène à la constitution d’une grille analyse/risque qui amènera à la délivrance automatisée et dématérialisée pour 70 % des demandes. Seulement 30 % devront faire l’objet d’un examen de contrôle particulier. Solidaires Finances Publiques a dénoncé la fermeture des guichets physique d’accueil pour cette mission alors qu’il y a encore des usagers particuliers qui ont besoin d’être mieux guidé et informé sur les modalités pour solliciter un quitus. De plus nous avons également évoqué la rapport de charge de travail et effectifs qui nous semble sous-évalué.
Pour Solidaires Finances Publiques un bilan contradictoire sur l’évolution des missions de la gestion des professionnels et leurs impacts sur les chaînes de travail s’impose. Nous avonsréitéré notre demande sur le sujet.
Fiche : Centralisation des stocks de paiement différés et/ou fractionnés (PDPF) dans les services de l’enregistrement (SDE, SPFE)
Cette fiche a été reportée au prochain CTR
Fiche : « Projet d’arrêté modifiant l’arrêté du 22/12/2020 relatif au classement des postes comptables et des emplois de chefs de service comptable à la DGFiP ».
Ce projet d’arrêté part d’une volonté louable d’éviter les longs intérims et les nominations inadaptées sur un poste comptable dont l’indiciation ne serait pas stabilisée.
C’est la manière de procéder de la DG qui est moins louable ! Ce classement intermédiaire a été réalisé unilatéralement par la DG sans prendre l’attache ni des comptables, ni des organisations syndicales. Cette pratique suscite la plus grande méfiance du réseau. Malgré un resserrement drastique des postes comptables (presque la moitié des postes disparaît pour 2023), les postes restants sont pour la plupart déclassés alors que c’était l’occasion, compte tenu de l’accroissement des charges de travail et des enjeux financiers, de procéder à un repyramidage ambitieux de ces postes.
Les indices comptables disparus doivent être redéployés sur des emplois administratifs (18 HEC, 21 HEB, 188 HEA et 193 HEA1). Pour l’instant, la DG est en train d’écrire le projet de décret qui doit créer ces postes administratifs sur-indiciés pour le présenter à la DGAFP. Les directions territoriales sont sommées de proposer des préfigurations d’implantations de ces emplois pour rendre leurs copies au printemps 2022. La DG harmonisera le tout…A la question : quand les cadres pourront-ils participer au premier mouvement sur ces emplois administratifs sur-indiciés ?……………...pas de réponse.
Les AFIPA pourront continuer de participer, à compter de septembre 2021, au mouvement sur emplois administratifs HEA (pour eux, le décret existe déjà).
Fiche : Réorganisation des services mutualisés outre-mer de la Caisse des dépôts et consignations (CDC)
Cette réorganisation est la suite et le pendant de la réorganisation faite en territoire hexagonal en 2019.
Sans aucune surprise sur le fond, la DG poursuit l'abandon de certaines de ses missions, et ne tient pas compte des impacts à venir de services délocalisés de l'outre-mer vers la métropole en matière de perte de service public dans les territoires ultra-marins. Au passage, elle fait fi de l'investissement des collègues qui ont du s'adapter et se former pour ces missions très particulières !
Pour la DG, concernant les décalages horaires entre ces territoires et la métropole, une plage d'accueil téléphonique est considérée comme raisonnable même si elle est réduite...les boîtes mails feront le reste !
Concernant le choix de l'abandon d'une partie de la mission et du transfert des autres, la DG reconnaît qu'en tant que banquier, la CDC exerce une forte pression sur la DGFiP en matière de lutte contre la fraude, de lutte contre le blanchiment et de lutte contre le financement du terrorisme. Elle estime que nous sommes moins bon sur ces points et sur ce qu'on appelle les alertes et les déclarations de soupçon. Ce sont des éléments de fragilité. Faute de moyens, elle fait donc le choix d'abandonner une partie de cette mission !
Ce sont 6 agents -hors encadrement- qui étaient concernés par le transfert de ces missions.
La DG est restée assez floue sur l'état d'avancement des travaux préparatoire aux transferts mais est confiante sur la réussite de celui-ci et nous assure que les travaux sont bien avancés.
Concernant le recrutement de 2 contractuels à partir du 1er juin 2021 au CSB d’Angoulême, la DG a reconnu que cela pouvait paraître, vu de l'extérieur, suspicieux.
Mais, elle nous a assuré que cela n'avait rien à voir … ces deux personnes recrutées ne seront pas sur les missions ultra-marines. Ce sont donc bien 6 recrutements qui se feront en lien avec les missions transférées au CSB d'Angoulême et au PGC de Nantes.
Quant à la formation, la DG nous a assuré que tous les agents seront formés à ces missions.
Au vu de tous les éléments développés en propos introductifs, Solidaires Finances Publiques a voté contre cette réorganisation. Notre organisation est contre l'abandon d'une mission appréciée et nécessaire, de bonne qualité et qui apportait de nombreuses garanties.
Fiche : Information sur la démarche de communication et d’expérimentation pour le portail commun du recouvrement
Cette fiche, présentée à titre informatif, porte sur un sujet dont l’enjeu est majeur pour la sphère du recouvrement notamment pour les professionnels.
Pour Solidaires Finances Publiques, ce portail pourrait être la partie technique d’une future agence de recouvrement unique fiscal et social de demain même si la DG s’est évertuée à nous assurer du contraire.
Dans cette fiche, les raisons, sa construction et ses étapes calendaires sont présentés de façon succincte alors qu’ils mériteraient un débat plus profond et plus large.
Ce portail commun permettra au contribuable professionnel d’avoir accès à toutes ses créances fiscales et sociales tout en gardant les sites de chacune des administrations en charge du recouvrement des créances concernées (Douanes, DGFiP, Ursaff). Si l’agence unique de recouvrement n’est pas le projet caché, selon les responsables du moment, le projet technique du portail commun va entraîner des modifications sensibles dans l’exercice de la mission et dans son spectre large. En effet, à peine fait le transfert des recettes fiscales des Douanes vers la DGFiP alors que tout n’est pas calé, que ce soit sur le transfert de la mission que celle des personnels, que, déjà, nous voyons arriver ce portail qui n’est pas qu’un point technique ou une innovation anodine. Il risque fort d’être à nouveau structurant dans l’exercice des missions d’aujourd’hui et de demain. Aussi Solidaires Finances Publiques a exigé d’avoir une réelle discussion sur le sujet et de ne pas le limiter à un simple point d’information.
Fiche : Généralisation de l'application Déméter en remplacement de l'application Caisse
Sur ce sujet, les échanges avec la DG, et notamment le DGA, ont été particulièrement tendus.
Solidaires Finances Publiques a bien expliqué ne pas être contre la nécessaire refonte du logiciel Caisse de notre administration. Nous ne sommes pas responsable des évolutions technologiques et nous devons donc adapter nos logiciels.
Ce que nous avons dénoncé, c'est une généralisation dans la précipitation ne permettant pas de prendre en compte les adaptations relevées par les utilisateurs des départements préfigurateurs afin de généraliser dans le réseau une application stabilisée. La DG met en situation de fragilité, volontairement, les utilisateurs du réseau, déjà fortement en difficulté compte tenu de la période que nous venons de traverser.
La DG, face à nos arguments, s'est agacée, et a estimé que nous en faisions beaucoup trop. Pourtant, nous avions juste pris le temps d'appeler nos collègues utilisateurs et utilisatrices, pour nous témoigner de la façon dont ce logiciel a été mis en place et sur leurs propositions d’améliorations. Étrangement, nous n'avons pas les mêmes contacts car le tableau était bien moins idyllique que celui présenté par l'administration !
Face à nos arguments, non exhaustifs, le mépris et l'agacement de la DG étaient bien visibles et même audibles.
Cependant, il nous a quand même été précisé que le menu déroulant sera bientôt paramétrable via des favoris afin de limiter les manipulations.
Concernant l'indisponibilité de l'application en cas de coupure Web, l'administration nous a assuré qu'une alternative via les journaux comptables « papiers » était toujours possible.
Le déploiement de l'applicatif est de grande ampleur, et devrait s'achever mi-juillet en 8 étapes consécutives.
Solidaires Finances Publiques déplore ce déploiement à marche forcé.