Le second conseil de promotion pour les A généralistes ( Clermont-Ferrand et Noisiel) s'est déroulé le mercredi 3 mars 2021.

Vous trouverez ci-dessous la déclaration liminaire ainsi que le compte-rendu réalisé par les camarades siégeant au Conseil de promotion.

Liminaire

Sans surprises, le contexte sanitaire reste inchangé, voire se dégrade comparativement à la situation du précédent conseil de Promotion. Si nous espérions pouvoir basculer sur un format hybride, cet espoir s’amenuise à mesure que s'égrènent les semaines.

Si notre organisation syndicale salue l’initiative visant à contacter l'ensemble des stagiaires pour prendre de leurs nouvelles et identifier celles et ceux qui seraient en difficulté pédagogique voire psychologique, nous tenons à signaler qu’un certain nombre d’entre eux ont hésité à se confier car l’appel provenait de leur formateur référent. Cette “proximité” les a parfois bloqué. Des stagiaires se sont étonnés de ne pas avoir été questionnés sur leur volonté de revenir ou non en établissement. Quel bilan a été tiré de ces appels? Quelles actions ont été envisagées à la suite de ces discussions individuelles? 

L’allègement du planning et la suppression de l’oral individuel sont de bonnes nouvelles. Pour autant nous relèverons un ensemble de points qui nous semblent encore inaboutis voir ignorés.

Retour à l’ENFiP

L’incertitude demeure. Elle est, avec l’isolement, l’une des plus grandes causes de souffrance des inspecteurs stagiaires. Les communiqués successifs du gouvernement, les annonces de la ministre de la DGAFP, rien ne permet d’envisager un retour possible à l’ENFiP. Et quand bien même, une amélioration brutale d’ici 3 semaines ou 1 mois nécessiterait une phase de préparation pour envisager un retour total des stagiaires en hybride. S’il existait des doutes en janvier, s’il subsistait encore quelques espérances fugaces lors des appels individuels, le postulat devient désormais limpide, si l’ENFiP n’acte pas la fin d’un retour en présentiel, si la forme distancielle se voit repoussée, par tranches de 2 ou 3 semaines jusqu’à mi-mai. Alors ce sera un échec. Nous avions reconnu la réactivité de l’année passée de l’ENFiP dans la gestion de la crise Covid. Le conseil est distillé dans les cours de management : pire qu’une mauvaise décision, une absence de décisions.

Autre sujet, qu’en est-il de l’éventualité d’un retour optionnel, sur la base du volontariat, par petit groupes? Il a été évoqué et présenté aux organisations nationales un ensemble de dispositifs qui pourraient être mis en place. Certains plus plausibles que d’autres. Y’a t-il des avancées à ce sujet? D’après nos informations, près de 20% des stagiaires y étaient favorables. Le temps joue contre les stagiaires, les enseignants, et l’ensemble des personnels de l’ENFiP. Si ces micro cours sont réalisables, alors il nous faut une réponse rapide.

Les cours papiers pour l’ensemble des inspecteurs stagiaires

En réponse à la formation en total distanciel, il aurait été judicieux de généraliser l’impression et l’envoi des supports de cours à l’ensemble des inspecteurs stagiaires, pour faciliter l’acquisition des apprentissages mais également maximiser les chances de réussite. 

Il n’est pas trop tard, aussi nous proposons de permettre à l’ensemble des inspecteurs stagiaires qui le souhaitent de pouvoir bénéficier de ce dispositif pour la dernière ligne droite. L’envoi des cours a bien été entamé, sporadiquement, sans que l’on sache pourquoi certains cours ont été privilégiés. Quelle solution logistique envisagée pour augmenter et optimiser cette distribution pour les élèves qui  le souhaitent. Le tout distanciel et l’absence de second écran rend très difficile l’acquisition des connaissances

Les Oraux collectifs

Les résultats ont été avancés. C’est une bonne chose ! d’une cela nous permet de l’évoquer au Conseil de Promotion, mais surtout parce que toute source d’incertitude prolongée nous est préjudiciable.

24 inspecteurs et  inspectrices stagiaires sont en cours d’acquisition et n’ont pas validé l’épreuve collective, soit 2.78% de l’effectif total.

Ce pourcentage semble faible, toutefois, toutes celles et ceux avec qui nous avons pu discuter remontent leur incompréhension face à un échec qu’ils n’avaient pas anticipé. Les semaines précédentes ont été employées à nous rassurer sur la bienveillance des jurys, notamment au vu du contexte qui a grandement dégradé les conditions de la formation et du passage de l’oral collectif. Les stagiaires n’ayant pas obtenu les mentions acquis ou acquis plus s’étaient toutes et tous investis, avaient préparé en amont, ont essayé de respecter les contraintes de temps, d’unité du collectif. Nous ne sommes pas ici pour évoquer le fond, encore moins jauger l’opportunité d’invalider tel ou tel groupe à la lecture des réponses apportées. Nous devons néanmoins formuler les remarques suivantes.

Les stagiaires n’ayant pas validé l’UC doivent avoir une explication dans le but d’apprendre de leurs erreurs. Nous ne repassons pas un oral de concours, et la simple mention d’un échec sans autre forme d’éclaircissement n’aurait aucune vertu pédagogique. Ainsi pour grandir de ses erreurs, il est essentiel pour tout à chacun d’avoir une explication de son échec. 

Les questions balayant l’ensemble du cours en fin d’exposé, ne se prêtent pas à un exercice à distance. Le groupe doit conserver une unité, une cohésion et cohérence dans les réponses apportées. Comment procéder lorsque, pour des questions non anticipées, nous nous retrouvons démunis de toute communication non verbale ? Comment pouvoir montrer à l’un de ses collègues que la ligne qu’il emprunte n’est peut-être pas la plus opportune? Vous l’avez constaté, les visioconférences aboutissent régulièrement à un silence, puis à un chevauchement des paroles, puis de nouveau un silence… L’absence totale de langage non verbal complexifie l’exercice, et le traitement d’un sujet préparé, les questions à la volée risquaient de mettre, individuellement et collectivement, les stagiaires dans la difficulté.

Sans lien direct avec les stagiaires n’ayant pas validé l’UC, des disparités dans les modalités de l'épreuve ont également été constatées selon les jurys. Ainsi, certains groupes n’ont pas pu présenter leur sujet avant de répondre aux questions mais ont dû répondre individuellement et nominativement après chaque sous question, déstabilisant ainsi les collègues et empêchant de s’assurer du respect des conditions de temps et de partage équilibré de la parole. D’autres ont également dû répondre nominativement aux questions après leur présentation collective, alors que les collègues avaient pu définir une stratégie particulière, ce qui a pu déstabiliser et mettre en difficulté.

Enfin, les modalités opérées et le refus de l’ENFiP de permettre l’utilisation d’un double écran ont montré un manque de souplesse et d’adaptation aux conséquences de la crise sanitaire. Oui certains stagiaires ne disposent pas d’un ordinateur personnel, et auquel cas le jury, averti, aurait pris en considération cet élément. D’autres stagiaires ne disposaient néanmoins pas d’imprimante, d’autres n’avaient comme solution que l’utilisation d’une tablette pour cause de connexion difficile avec le VPN, certains disposent d’un espace de travail plus isolé, moins bruyant. Et que dire de l’argumentation visant à limiter les fraudes ! Au-delà de la défiance portée aux stagiaires, comment organiser une fraude efficace sur cette épreuve, dans ce laps de temps limité, pourquoi laisser lettre morte aux demandes d’utilisation d’un second écran pour permettre aux stagiaires de s’organiser comme ils le pouvaient ?

Prochaines UC

Comment se dérouleront les prochaines évaluations ? Quel formalisme pour des épreuves qui, contrairement aux épreuves du socle, n’ont jamais été expérimentées en format dématérialisé ? Les épreuves évaluées et le programme de révision ont-ils été communiqués, pour toutes les spécialités, à l’ensemble des stagiaires ? 

Au regard de la lecture du support relatif au deuxième conseil de promotion, vous nous informez que suite à la suppression de l’oral individuel, le nombre d’UC à valider sera de 5 sur 8 dont 1 UC du socle commun et 1 UC du bloc fonctionnel (hors UC implication et intégration au sein du collectif de travail). 

Rappelons que les inspecteurs stagiaires sont responsables, conscients des objectifs relatifs à cette formation, et qu’ils n’ont pas besoin de cette source anxiogène, qui est amplifiée en raison de la crise sanitaire, et de ses conséquences sur la scolarité et la prise de poste. Nous ne travaillons pas pour réussir des UC mais bien pour pouvoir accomplir nos missions dans les meilleures dispositions possibles

Par conséquent, face à la diminution du nombre d’UC pour la partie bloc cumulé à une scolarité entièrement en distanciel et qui a été détériorée en raison de cette crise sanitaire sans précédent, Solidaires Finances Publiques demande à ce que cette condition cumulative de validation d’1 UC par bloc soit abrogée et ainsi de globaliser les UC entres elles. A Circonstances exceptionnelles, Mesures exceptionnelles !!!

Stage probatoire

Les questionnements sur le stage probatoire sont nombreux. Face à une scolarité en conditions dégradées, nous nous inquiétons des conditions dans lesquelles pourront être réalisées cette indispensable étape d’apprentissage de nos missions. Solidaires Finances Publiques continue de dénoncer le caractère probatoire du stage et le fait qu’il soit effectué dans le service d’affectation, et  de déplorer la réduction drastique de sa durée.

Comment seront tenues informées les directions du caractère dégradé des apprentissages à l’ENFiP, quand paraîtra la note de cadrage de l’exercice des stages probatoires à l’attention des directions ? Quels sont les scénarios envisagés pour les modalités d’exécution de nos stages ? Quid du télétravail pour les stagiaires, ou si l’ensemble des collègues seront de leur côté en distanciel.

La formation ne doit pas s’interrompre à l'issue de notre stage probatoire. Nous aurons encore grandement besoin de formation. Une formation qui ne saurait être décomptée de nos heures allouées à la formation continue. 

Particularité des tout distanciels

Comment se déroulera le stage des stagiaires identifiés comme vulnérables et placés en tout distanciel. Seront-ils positionnés en télétravail pendant la durée du stage. Quel accompagnement particulier s’ils devaient rejoindre physiquement le service. Par ailleurs, même si ils rejoindront le lieu de leur future affectation, les conditions sanitaires précaires et son lot d'incertitudes, la fin de scolarité des enfants, les difficultés de déplacement des conjoints risquent d'occasionner d’importants frais de double résidence, de trajets. Ces frais risqueraient de n’être pas couverts par un régime indemnitaire moins favorable. Solidaires Finances Publiques revendique une augmentation substantielle des régimes indemnitaires des stagiaires dont la plupart n’ont pas été revalorisés depuis près de 20 ans.

Dernier point concernant l’attribution des frais de changement de résidence des stagiaires : l'affectation à leur nouveau poste au moment du stage probatoire engendre des frais qui peuvent parfois mettre les stagiaires en difficulté financière voire parfois en situation précaire. Les délais avaient été anormalement long l’an passé, nous demandons à l’ENFiP à ce que cette situation ne se reproduise pas cette année.