Dans le cadre du GT télétravail d’octobre 2019, le travail à distance s’est invité dans les documents présentés par l’administration, alors même qu'il doit faire l’objet d’un groupe de travail dédié, prévu en fin d’année. Son évocation dans le Groupe de travail consascré au télétravail dénote d’une volontée affichée et assumée d’accélerer le processus lié au NRP (Nouveau Réseau de Proximité) et ainsi faire passer la pilule aux agent·es concerné·es par les futures suppressions de postes et services.

Un outil pour imposer aux agent·es le nouveau réseau de proximité

Le message est limpide, dans le cadre du NRP : « chaque direction devra étudier la possibilité de recourir aux nouveaux modes d’organisation des services que sont le télétravail et le travail à distance ».

La mise en place de ces nouvelles organisations est sans ambiguïté : il ne s’agit en aucun cas d’un cadeau, d’une mesure altruiste visant à faciliter les conditions de travail et l’organisation familiale des agentes et agents. Ces formes dématérialisées du travail ne sont envisagées par notre administration et nos gouvernants que comme le moyen de réaliser des économies budgétaires substantielles entrainant ainsi une destruction des collectifs de travail.

Le travail à distance existe déjà factuellement dans différentes sphères de la DGFiP. Des dispositifs d’entraide, notamment entre SPF visent à pallier les difficultés créées par les suppressions massives de postes à la DGFiP.

La généralisation du travail à distance aurait des conséquences impactant davantage la santé et la sécurité des agent·es de la DGFiP, les collectifs de travail, la volonté productiviste exacerbée au détriment de la qualité du travail fourni, la technicité des agent·es et de la qualité du service rendu aux usager·es.

Les modalités d’exercice du travail à distance, contrairement au télétravail, ne seront nullement encadrées autrement que par la rédaction de protocoles internes et/ou des conventions individuelles. Là où le décret du 11 février 2016 encadre les modalités d’exercice du travail pour les télétravailleuses et télétravailleurs, l’absence totale de règles conduira immanquablement à des difficultés organisationnelles et des inégalités de traitement entre les agentes et agents.

Les agent·es isolé·es des collectifs de travail

De surcroît, le travail à distance ne sera pas limité à un certain nombre de jours de travail. Un agent ou une agente pourrait ainsi potentiellement travailler à 100 % de son temps, sans aucun lien autre que dématérialisé, avec ses collègues ou sa hiérarchie.

Le travail à distance pourrait aussi s’exercer cumulativement avec le télétravail, et pourquoi pas s’opérer dans des espaces de co-working.

Télétravail 2 jours dans la semaine, travail à distance en espace de co-working les 3 autres jours, une petite visioconférence dans la semaine, quelques messages sur wi-fip, des instructions par mail !

Et quand il faudra se rendre sur le lieu effectif de l’implantation du service, gageons qu’il soit organisé en flex-office : voilà le monde rêvé de la DGFiP 3.0 (le 3 est peut-être de trop).

Bien sûr les organisation syndicales ne sont nullement associées aux discussions de quelque manière que ce soit, elles se voient imposer cette marche forcée vers le tout-numérique. Le ministre et le Directeur Général ont beau jeu de vanter leur ouverture au Dialogue Social, elle n’est qu’un outil de communication. Pour le Travail à Distance, le constat est limpide. Ses modalités sont actuellement étudiées par les bureaux métiers de Bercy avant d’aboutir le 4 décembre à une simple « présentation(*) du guide du travail à distance et des modèles de protocole aux représentants du personnel dans le cadre d’un groupe de travail » auquel aucun amendement ou modification ou ajout ne sera possible.

(*) Présentation. La terminologie est limpide. Le dialogue Social n’est ni du dialogue ni social et se résume à : voilà ce que sera le travail à distance à la DGFiP. Merci, au-revoir.

Refusons la destruction organisée de notre Administration,

Refusons en bloc la Géographie Revisitée et le NRP,

Refusons la destruction programmée des collectifs de Travail.

 

Toutes et Tous en grève le 14 Novembre