Ce vendredi s'est tenu à la suite du CTR de février et de différents travaux ministériels un groupe de travail sur le protocole du télétravail que la DGFiP va mettre en oeuvre au regard des évolutions réglementaires que connaît ce dispositif.
Propos liminaires
Tout d’abord en propos introductif nous pouvons remarquer que la crise sanitaire aura permis de faire progresser de manière très conséquente l’administration sur le sujet du télétravail. Mais un certain nombre de sujets de fond ne sont toujours pas abordés ou en tous les cas ne sont pas pris en charge.
Nous connaissons déjà votre réponse sur ce point mais nous le porterons chaque fois que le point sera abordé. Il est indispensable que la DGFiP travaille à une indemnisation des frais générés (fluide, chauffage, énergie...) par le travail à domicile. Il revient à l’employeur de donner les moyens à ses salariés d’exercer ses fonctions. Le travail à domicile à temps plein pénalise financièrement l’ensemble des agents et particulièrement celles et ceux aux revenus les plus modestes.
Au vu des risques que le télétravail fait porter en termes de TMS, fatigue musculaire et de toutes les formes d’algies (lombalgies, douleurs cervicales, etc), l’administration doit équiper les collègues télétravailleurs et télétravailleuses d’un poste complet de travail (écran, chaise, souris, clavier…).
La dimension santé et sécurité est très peu présente. L’impact sur les collectifs de travail et sur le travail lui-même sont abordés de façon très succincte. Le droit à la déconnexion est un vœu pieu. Il faudrait que l’administration se penche sur le sujet. La mise à disposition de ce matériel amène les agents et agentes à travailler de plus en plus tard voire les week-ends. Est il vraiment indispensable que les applications soient accessibles la nuit et le week-(end ? Il ne peut être envisagé de déploiement massif d’une modalité de travail qui se ferait au détriment de la santé des personnels ou qui viendrait à déstabiliser les collectifs de travail. Nous ne voulons pas d’un télétravail « low cost ».
Les effets de la mise en œuvre plus massive de cette modalité se font sentir au sein des environnements de travail. Des tensions émergent entre agents en télétravail et en présentiel. Dans un certain nombre de service, les agents en présentiel ont l’impression d’avoir à gérer les tâches ingrates (courrier, appels téléphoniques, prise de rdv…). Une réflexion doit être portée pour assurer un équilibre dans la répartition des tâches. Un agent en présentiel doit aussi avoir des moments d’isolement pour gérer des dossiers plus complexes, ne pas avoir à répondre au téléphone, ne pas gérer de rendez vous.
Concernant la phase de régularisation des anciens conventionnements et tdes personnels actuellement en travail à domicile pour raison sanitaire, Solidaires Finances nous portons un point de vigilance à la direction générale sur la surcharge de travail que cela risque d’engendrer auprès des services RH mais aussi auprès des services informatiques qui ont la charge de la préparation et de la mise en œuvre des équipements nécessaire à son déploiement.
Solidaires Finances Publiques par ailleurs a adressé un courrier au Directeur Général concernant le nomadisme et le télétravail. IL est important de rappeler les différences qui existent entre ces personnels. Les personnels nomades ne sont pas des télétravailleurs. Ce ne sont pas des modalités incompatibles mais ce n’est pas la même chose.
Sur les changements de paradigme qu’implique le télétravail nous avons noté dans la fiche sur les mesures d’accompagnement que la stratégie de gestion de parc était amenée à évoluer. Le matériel informatique serait maintenant lié à l’agent. Nous y reviendrons en détail lors de l’étude de la fiche concernée mais il nous faudra des précisions sur les implications concrètes de cette nouvelle disposition. Comment va être géré le renouvellement du matériel ? Comment sera géré le parc lui-même ?
Il est à noter que le nombre d’applications télé-travaillables a considérablement augmenté, ce qui est une bonne chose pour permettre au plus grand nombre d’agents et agentes d’accéder à cette modalité de travail. Mais il y a quand même de grandes disparités de fonctionnement entre chacune. Elles ne sont pas optimisées pour le travail à distance, de nombreuses lenteurs et difficultés d’usage génèrent des difficultés au quotidien. Ce problème rejoint celui de nos infrastructures qui soutiennent le télétravail et des accès VPN10 et 15 qui ne permettent pas exactement les mêmes accès. Quand nous parlons de infrastructures nous parlons aussi des serveurs et des connectiques. Nous invitons la direction générale à faire un audit de ces équipement et à procéder à un plan de renouvellement du matériel concerné.