SOLIDAIRES FINANCES PUBLIQUES

Si la DGFiP s'intéresse enfin à l'écologie, elle le fait d'une manière totalement contre-productive. Ainsi, plusieurs exemples récents prouvent que certains directeurs et directrices forcent à l’adoption de mesures prétendument écologiques avec des conséquences nocives sur l’organisation des missions, les conditions de travail et les droits des agentes et agents.

Parmi les cibles, nos collègues EDR (équipe de renfort) qui sont requalifiés en télétravailleurs/euses pour éviter des déplacements (et des remboursements de frais) avec l’affichage de lutter contre les gaz à effet de serre. La doctrine d’emploi des EDR est remise en cause, la logique de cette mission de renfort battue en brèche et avec lui l’intérêt du travail.

Des sites sont également ciblés et fermés un jour par semaine. Les agentes placé-es en télétravail, afin de faire baisser la consommation (et les factures) d’électricité et de chauffage. Le télétravail qui est basé sur le volontariat devient ainsi une obligation.

Des objectifs labellisés Ecofip sont assignés dans le CREP de collègues, notamment dans le domaine du contrôle fiscal, les engageant à utiliser les véhicules de service. L’écologie à la sauce punitive pèse ainsi sur l’évaluation annuelle des collègues.

Ces diverses mesures, que nous pourrions parfois qualifier de greenwashing, le plus souvent imposées sans consultation des représentantes et représentants des personnels ni concertation avec les collègues, cachent en réalité des mesures de restriction budgétaire et font que l’écologie à la DGFiP devient synonyme de contrainte. Une telle méthode dénature les enjeux écologiques et échoue clairement à faire adhérer et participer les premiers acteurs du changement que sont les agentes et agents.

Or, pour réussir la bifurcation écologique qui est une nécessité, pour permettre le développement de solutions et l’adoption de pratiques professionnelles et collectives bénéfiques à la lutte contre le réchauffement climatique et l’érosion de la biodiversité, plusieurs conditions sont nécessaires :

  • la formation de l’ensemble des agentes et agents est indispensable pour appréhender les enjeux ainsi que les solutions qui peuvent être mises en œuvre. Cette formation est, du reste, un objectif de la circulaire Borne du 21 novembre 2023, mais n’est pas encore mise en œuvre à la DGFiP ;
  • la transition écologique doit être évoquée dans le dialogue social national comme local. Ainsi, l’activité de la mission Ecofip doit être présentée et débattue en CSAR. Les plans de transition environnementaux et les plans d’actions locaux doivent également être présentés en CSAL, et pas pour simple information, mais pour être discutés et améliorés ;
  • le changement ne peut se concrétiser sans la participation en toute connaissance de cause des agents eux-mêmes. Les phases d’élaboration puis d’expérimentation ainsi que d’adoption des solutions doivent les inclure pleinement.

Solidaires Finances Publiques a parfaitement conscience des conséquences et des enjeux actuels s’agissant des crises environnementales, de leurs conséquences y compris sur des collègues qui ont eu à subir des intempéries et autres évènements climatiques.

Pour autant, d’autres mesures écologiques urgentes ne sont pas d’actualité, comme l’isolation des locaux, le changement des systèmes de chauffage, le relamping, la luminosité naturelle, l’aménagement intérieur des sites, etc.

Pour Solidaires Finances Publiques les mesures individuelles, culpabilisant les agentes et les agents, sont inacceptables, car elles sont priorisées au détriment de mesures efficaces, mais coûteuses pour la DGFiP.

Si les modes de vie ainsi que les pratiques professionnelles se doivent d’intégrer ces enjeux, cela ne peut pas être au détriment des droits des agentes et agents et de la remise en cause brutale des conditions d’exercice de leurs missions.

Solidaires Finances Publiques défend également un financement de la bifurcation sur le principe de la justice fiscale et sociale avec la mise à contribution des pollueurs qui se doivent d’être les payeurs, dans le cadre d’une politique environnementale globale et cohérente, ce qui est loin d’être le cas à l’heure actuelle. C’est pourquoi Solidaires Finances Publiques participe à l’Alliance Écologique et Sociale qui associe syndicats et associations environnementales pour penser une transition écologique et sociale juste.

Solidaires Finances Publiques réaffirme avec force que la bifurcation écologique mérite une autre ambition et qu’elle n’adviendra qu’avec la fin d’une société inégalitaire basée sur le productivisme et le consumérisme.