Un Groupe de travail « informatique » s’est déroulé à Bercy le 10 septembre dernier de 9h30 à 19h. Neuf fiches étaient à l’ordre du jour. Le groupe de travail était présidé par M. Rousselet, responsable des services SI.

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Liminaire

Monsieur le Président,

Vous nous conviez aujourd’hui à un GT avec à l’ordre du jour différents points touchant de près la sphère informatique. En préambule, et avant de rentrer dans le vif du sujet, Solidaires Finances Publiques souhaite revenir sur la crise de la covid19 et les quelques mois, difficiles, que nous avons tous passés. Nous souhaitons également rappeler quelques grands principes auxquels nous sommes tout particulièrement attachés. 

Dans cette période très difficile pour l’ensemble de nos concitoyen•nes, les services publics ont été mis à rude épreuve et ont su montrer leur utilité et leur efficacité grâce au dévouement de l’ensemble des Fonctionnaires. Tout dans cette crise, et ses conséquences, a montré qu’il faut renforcer les solidarités et l’action publique, notamment à la DGFiP, stopper ce processus de réformes et son cortège de suppressions d’emplois.

Faire valoir des choix à rebours de ceux qui ont provoqué des crises et fragilisé la prise en charge des besoins sociaux, voila l’un des grands chantiers stratégiques à venir pour l’État. Pour Solidaires Finances Publiques, compte tenu de la crise provoquée par la pandémie, il est d’autant plus indispensable aujourd’hui de repenser l’action publique ainsi que la place de la DGFiP, que toutes les réorganisations soient arrêtées. Il faut par ailleurs que les suppressions d’emplois et les restructurations qui les accompagnent soient stoppées. La crise a en effet mis en lumière le rôle crucial de la DGFiP et plus particulièrement des services informatiques, dont les agent•es ont fait un travail remarquable dans la période. Pour nous, cette dernière aura des effets profonds avec un impact fort et il est indispensable qu’une présence forte de la DGFIP demeure sur le territoire et permette un véritable soutien et un accès physique aisé aux populations. Il faudra en effet gérer tout à la fois les conséquences de la crise (soutien à l’économie, traitement des difficultés, etc) et gérer le « courant ». Tout cela ne peut s’envisager avec des restructurations qui désorganiseront la DGFiP et mettront en danger ses missions.

Si globalement les périodes de confinement et de post-confinement se sont à peu près bien déroulées dans les DiSI et dans les services informatiques, il n’en demeure pas moins que, ponctuellement, un manque de clairvoyance de certain•es responsables ont pu mettre en danger les agent•es. Nous le regrettons d’autant plus que la plupart, nous tenons à le souligner, ont fait un travail important avec beaucoup d’humanité et de réactivité.

Quand à la prime dites COVID, nous ne pouvons que comdamner le principe même qui a laissé de très nombreux collègues très amères par rapport à leur travaux dans la période. Beaucoup d’agent•es nous ont fait remarqué leur extrême déception et l’opacité totale qui a présidé aux modalités d’attribution.

Les conditions de travail des collègues sont d’autant plus importantes à nos yeux que les agent•es de la sphère informatique sont au centre de nos préoccupations et au cœur de nos revendications. Pour nous, l’informatique, transverse, irrigue toute la chaîne de travail de notre administration. Elle doit soutenir une DGFiP présente sur tout le territoire, offrant des services aux compétences larges et permettre de meilleures conditions de travail aux agent•es. En un mot, elle doit conforter et consolider la DGFiP et non être l’outil de son rétrécissement. A ce titre, et nous le répétons les services SI et le DGSSI sont un maillon capital et central dans la vie et le fonctionnement de notre administration.

De ce fait vous ne serez pas surpris si nous réappuyons aujourd’hui fortement sur ce point dans notre liminaire et que nous insistions à nouveau sur notre volonté que la DGFIP puisse avoir la pleine maitrise de son outil informatique. Nous avons combattu et nous continuerons à nous battre contre toute forme de dépossession de cette maîtrise, mise à mal par la politique du « tout numérique » mise en œuvre par le SGMAP (Secrétariat Général pour la Modernisation de l’Action Publique) et de la DINUM (Direction interministérielle du numérique).

Aujourd’hui, on distingue clairement une volonté de l’État de gérer les services informatiques en important des méthodes de management issues des entreprises de services du numérique et de faire en sorte que les agent•es de l’État puissent être déplacés d’une administration à l’autre, d’une résidence à l’autre en fonction de choix éloignés des principes du service public et au mépris des droits des agent•es. A ce titre, la fiche n°9 sur la transformation numérique nous semble porteuse de beaucoup d’inquiétudes sur ce sujet. Nous y reviendrons bien sûr lors de l’étude de la fiche idoine. Mais d’ores et déjà, nous rappelons que ce n’est pas cette vision des services informatiques que porte Solidaires Finances Publiques. Au contraire, nous revendiquons que la DGFIP et le SSI puissent avoir la pleine maîtrise de leur informatique. Ceci au service de la mission régalienne qui est la nôtre.

Il ne faut toutefois pas oublier que comme partout à la DGFiP, la sphère informatique est touchée par les restructurations, les suppressions et les vacances d’emplois. De plus en plus, l’administration n’hésite plus maintenant à recourir de manière massive à des prestataires et, facteur aggravant à nos yeux, même pour des missions et travaux dont nous avons totalement la maîtrise, comme par exemple la gestion des salles d’hébergements ou la gestion quotidienne de serveur Linux. Racker des serveurs, gérer des serveurs Linux, construire une architecture nous savons le faire ! Les compétences nous les avons : Il vous appartient de les mettre en valeurs, et de ne pas faire preuve de dogmatisme par rapport aux avis des prestataires. En outre et dans le domaine du développement, les prestataires n’apportent rien à nos informaticien•nes hormis une dépossession certaine de leur champ de compétences et de technicité. De plus, ce recours entraîne pour les services informatiques une perte de visibilité sur les projets en cours et à venir. En outre, la comparaison entre le coût journalier d’un fonctionnaire et d’un prestataire est également à mettre en balance dans le choix d’organisation pour des missions pérennes. De ce fait, les prestations peuvent s’avérer deux ou trois fois plus coûteuses qu’une maintenance en interne et lient l’administration à des sociétés de service pour de nombreuses années. À l’exclusion de certains cas très exceptionnels, et pour l’ensemble de ces raisons, nous condamnons à nouveau aujourd’hui, et fermement, le recours à des prestataires.

Nous tenons également à dénoncer, de nouveau, la volonté des DiSI de supprimer les emplois d’encadrants dans les CID (Cellule Informatique Départementale) excentrées au profit des ESI (Établissement des Services informatiques). Un grand nombre de CID n’ont plus d’encadrant direct sur place. Des cadres A, de CID excentrée ou des ESI, chapeautent ainsi plusieurs CID à distance, ce qui ne manque pas d’entraîner des dysfonctionnements d’organisation du travail et un manque de soutien technique direct évident, et dans certains cas de la souffrance au travail. Parallèlement, l’assistance de proximité souffre d’un manque d’effectif qui dégrade les conditions de travail des agent•es et remet en cause la qualité de service. La mise en place, notamment, de la TOIP demandera clairement un investissement des agent•es concerné•es et à ce titre ils et elles doivent pouvoir s’investir et se consacrer pleinement au sein d’une équipe déterminée et de taille raisonnable.

 En résumé, Solidaires Finances Publiques demande :

  • Que l’ensemble de nos applications informatiques reste développé et exploité par des fonctionnaires de notre administration et au sein de structures relevant de la DGFiP ;
  • Que les missions liées à l’informatique au sein de la DGFiP soient accompagnées de moyens humains et matériels ambitieux ;
  • Une écoute attentive des agent•es dans leurs travaux quotidiens et une prise en compte de leurs demandes ;
  • Un recrutement à la hauteur des besoins et une rémunération attractive ;
  • La possibilité pour tous les agent•es de rester dans la sphère informatique en cas de suppression ou de réorganisation de service ;

Sur les fiches proprement dites, nous y reviendrons bien évidemment en profondeur au fil du déroulement de ce GT.