Au 1er janvier 2019, toutes les opérations RH qui auront un effet en matière de paye relèveront de la compétence des dix CSRH implantés à l'échelle supra-départementale. Cette réforme ne sera pas sans conséquence en matière d'emplois mais également de proximité.

 Des dizaines d'emplois menacés :

A très brève échéance ce sont entre 300 et 1050 emplois de la sphère RH qui pourraient disparaître pour cause de suppressions d'emplois.

Les chiffres communiqués par la Direction Générale parlent d'eux même. Ainsi l'ensemble de la sphère RH, mobilise l'équivalent de 2 225 ETP (emplois en équivalent temps plein). Parmi ceux-ci, 1 500 sont directement concernés par le projet Sirhius et affectés aux tâches de gestion administrative et de la paye. Par contre, ce ne sont que 450 ETP qui ont été retenus et redéployés vers les 10 CSRH et le SIA. Dès lors, ne faut-il pas considérer que les 1050 emplois restant sont directement ou indirectement menacés ? Dans ces conditions :

  • Comment concevoir que la mission RH de proximité sera renforcée, alors qu'il existe un vrai doute sur le volume des emplois qui lui sont et seront dédiés ?
  • Comment ne pas être inquiet sur les capacités des CSRH et du SIA à assumer toutes les missions de proximité auprès des agent(e)s, alors que leur volume en emploi n'a pas véritablement fait l'objet d'une étude d'impact approfondie ?

La proximité fragilisée :

L'objectif affiché par la Direction Générale de renforcer la proximité entre les services RH et les agent(e)s semble hypothétique. En effet, comment la sphère RH va-t-elle pouvoir faire face à cette annonce, alors qu'elle va être notamment :

  • fragilisée par le départ de nombreux collègues expérimentés (retraite, mutation vers un autre service suite au redéploiement vers les CSRH, etc.),
  • amputée de nombreux emplois pour cause de contribution aux suppressions d'emplois,
  • confrontée à une évolution des règles indemnitaires, mais surtout aux nouvelles règles de gestion locale, ce qui pourrait engendrer une nette surcharge de travail notamment lors des mouvements locaux,
  • tenue d'absorber la charge de travail supplémentaire liée au prélèvement à la source.

Face à toutes les questions qui demeurent en suspend, Solidaires Finances Publiques, réaffirme la nécessité :

  • de poursuivre notre exigence de transparence autour de ce chantier important et ce, à tous les niveaux, national et local,
  • d'obtenir de la Direction Générale des engagements fermes et pérennes en matière de sanctuarisation au sein de la DGFIP de la mission RH (dans toutes ses dimensions) et de tous les emplois qui lui sont rattachés,
  • de combattre toute logique d'industrialisation de la mission RH afin d'assurer aux agent(e)s un suivi RH de qualité,
  • de consolider le lien RH de proximité auprès des agent(e)s, notamment celles et ceux en difficulté et de maintenir des marges de manœuvre réelles au plan local pour répondre aux situations particulières. C'est pourquoi Solidaires Finances Publiques revendique au-delà du maintien des emplois existant, la création d'emplois de correspondants sociaux dans toutes les directions. Pour tenir compte des situations locales, ces emplois doivent être en nombre suffisants et adaptés,
  • d'assurer aux agent(e)s des services RH (SLRH, CSRH, SIA, PNSR RH, RHDG) de bonnes conditions de travail. Ceci passe nécessairement par un volume d'emplois suffisant mais également par l'exercice de tâches variées, enrichissantes et valorisantes,
  • de refuser toute remise en cause des règles de gestion au motif de la mise en place d'un nouveau système RH et il en est de même en matière statutaire, indemnitaire, …
  • de maintenir un haut niveau d'exigence revendicatif en matière RH notamment sur le plan des règles de gestion, de rémunération, etc.