La série des groupes de travail, informatifs dans l’esprit de la DG, interrogatifs et sans réponses pour ce qui nous concerne, se poursuit. Le groupe de travail concernant le transfert de la liquidation des taxes d’urbanisme à la DGFIP s’est tenu le 2 avril 2021.

 

Liminaire

La ligne directrice de l'administration sur ce dossier comme d'ailleurs sur les autres projets portant transferts de taxes fiscales, est purement idéologique. Elle est caractérisée par son absence d'arguments rationnels et sa volonté de passage en force.

Il s'agit d'organiser la désorganisation pour ne pas avoir à justifier la destruction des services.
Dans tous les ministères, tous les projets et tous les modes de fonctionnement sont sous-tendus par le règne du même dogme social économique ultra libéral : des suppressions d'emplois massives, et une gestion fluctuante des missions et des personnels.

Transférer la liquidation des taxes d'urbanisme à la DGFIP en pleine désorganisation organisée, quelle riche idée ! Donc là encore, aucune justification mais quelques vagues incantations sur la «  simplification » et la « rationalisation » semblent suffire.
Le document présenté décline une description très froide du transfert à venir, synthétique, sans approche humaine...
On ne s'est même pas donné la peine de dissimuler le caractère idéologique de la réforme : pas d'étude d'impacts, (pas de mesure des gains attendus), rien, pas de présentation du fonctionnement actuel, une approche du fonctionnement futur souhaité, et envisagé dans le meilleur des mondes : celui où tout va bien, tout est rempli en temps et en heure, un monde qui ne connaît pas de soucis informatiques, pas de bugs, un monde où chacune, chacun, sait et fait ce qu'il doit faire.
De vos documents de travail, nous n'apprenons rien!
Absence de toute justification technique, absence de bilan avant transfert, flou autour de la gestion des personnels visés par ce transfert qui peut laisser supposer une certaine forme de mépris vis-à-vis d'eux : rien sur le nombre de personnes concernées, incertitude géographique, rien sur leur statut : détachement ? Mise à disposition ? aucune visibilité en matière de rémunération. Tout cela pour des agents et des agentes qui assurent des missions de services publics, économiques, qui s'investissent au quotidien au service du fonctionnement de l’État.

Vous misez sur la relation de confiance des usagers et usagères, leur bonne foi pour déclarer sur le site « Gérer Mes Biens Immobiliers », et liquider la taxe, mais avez-vous prévu le cas des « indélicats » qui n'accompliraient pas cette déclaration de bonne foi ou non ?
La relation de confiance tant promue par l'ancien ministre du budget et des comptes publics, apparaît fonctionner quasi exclusivement dans le sens des relations administration-contribuable et peu dans l'autre sens, pour preuve les remontées liées au traitement du fonds de solidarité.

Nous attendons de ce premier groupe de travail sur le sujet des réponses claires à nos interrogations en terme de RH :
- Quid du statut des personnels concernés. Seront ils détachés ou mis à disposition ? Pour combien de temps dans ces conditions, où seront ils intégrés et à quelle échéance et suivant quelles modalités ?
- Combien seront-ils ?
- Quid de leur rémunération ?
- Quid de leur déroulement de carrière ?

Nous parlions plus avant de bilan :
- Combien rapporte cette taxe ?
- Combien d'agentes et agents travaillent aujourd’hui sur cette mission ?
- Avec quels outils ?

Une fois achevée la mise en place de cette fausse bonne idée de transfert, en terme de gestion, de contrôle, de recouvrement qui va faire quoi ?
L'intégration se fera dans quels services ?
Quelles sont les autres missions qui pourraient leur être confiées comme il est sous entendu dans le document préparatoire à ce groupe de travail ?
Si cela devait être le cas il faut un cadrage national pour éviter que chaque direction ne joue sa propre partition au gré de de ses besoins, autrement dit que ces agents ne servent pas de variable d'ajustement local.
Autant d'explications nécessaires en raison du flou artistico-politique du document que vous nous présentez.