Le monde actuel vit une crise écologique d’ampleur dont l’aspect le plus visible est le dérèglement climatique : vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses, sécheresses, inondations, cyclones, ouragans et violents incendies se multiplient sur l’ensemble du globe.

A l’échelle de la France, les inondations de cet hiver dans le Nord et le Pas de Calais ont été rapidement suivis par le retour des inondations dans le sud et le centre-est de la France. L’Espagne, ces derniers jours, fait le même constat : la hausse des températures due à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines, a des conséquences terribles pour les populations.Dans ce contexte, la DGFiP semble être satisfaite de ses résultats et de sa démarche écoresponsable nommée EcoFiP. Ainsi, et au travers de deux objectifs du COM et de plusieurs indicateurs, un ensemble de mesures concrètes sont mises en avant par notre administration : l’avancement de la réduction du nombre des chaudières au fioul et au gaz et plus largement la prise en compte de la sobriété énergétique dans les nouveaux projets immobiliers, l’adoption de plans mobilité par des directions locales et le verdissement du parc automobile. La politique des achats écoresponsables est également soulignée. Un bémol cependant, la part des agents formés aux enjeux de la transition écologique est, elle, insuffisante.

Difficile cependant pour notre syndicat d’apprécier ou de pouvoir juger de la portée de mesures jamais débattues dans le cadre du dialogue social. Ainsi, le plan de transition de la DGFiP n’a jamais été inscrit à l’ordre du jour d’un CSAR, et le suivi des plans de transition locaux n’est pas davantage abordé dans les instances locales face aux représentants élus du personnel. Pour ces mêmes raisons, notre organisation syndicale, qui a réaffirmé son combat pour la justice environnementale lors de son congrès d’Agde d’octobre 2024, n’a jamais pu faire valoir ses revendications et ainsi porter l’urgence écologique en sujet transverse lié aux conditions de travail, à l’exercice de nos missions, à nos structures.

Des revendications concrètes et nécessaires à la DGFiP !

- nous revendiquons notamment l’adoption pour les collègues d’un droit d’alerte climatique et environnemental pour faire, aux sein des instances, des propositions en cas de canicules ou d’inondations.
- nous revendiquons également que nos lieux de travail soient rénovés, isolés pour les rendre moins énergivores. Afin de diminuer l’inconfort thermique, nous exigeons la végétalisation des bâtiments ou de couvrir les toits de peinture réfléchissante.
- notre revendication historique de services de proximité de plein exercice doit également être entendue dans un souci écologique. En effet, défendre notre service public de proximité, c’est aussi revendiquer et défendre des temps de trajet moins longs et des transports en commun publics gratuits partout sur le territoire.
- l’administration du tout numérique doit également être dénoncée et combattue d’un point de vue écologique (bilan carbone, extractivisme, consommation énergétique, recyclage…).
- nous revendiquons également une restauration collective de proximité alimentée par des produits locaux et bio à un tarif accessible.

Pour un changement du modèle social et économique !

Face à l’urgence environnementale, il faut un financement à la hauteur des enjeux avec notamment une réforme fiscale juste permettant de mieux répartir les richesses et de dégager des recettes. La lutte contre la fraude et l’évasion fiscales participent pleinement de ce financement nécessaire, il faut donc renforcer les moyens humains, techniques et juridiques de la DGFiP.

Notre système économique actuel est basé sur la croissance et le productivisme et réclament un changement des modèles agricole et industriel pour qu’ils soient plus vertueux et respectueux de l’environnement. Cette transformation doit rendre les salarié·es pleinement acteurs et actrices de cette transition écologique. Le syndicalisme doit les y accompagner. Solidaires Finances Publiques continuera ainsi de revendiquer la réduction du temps de travail à 32h sans perte de salaire, réduction du temps de travail qui permettra à la fois de partager le travail entre toutes et tous et de réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre.

Le dérèglement climatique a et aura de plus en plus de conséquences sur nos conditions de travail, il faut donc imposer des mesures contraignantes à notre administration et plus largement à notre ministère. Syndicalement, nous devons exiger, critiquer mais aussi proposer, pour que la « transition » devienne réalité !