Amélie Verdier, Directrice générale des finances publiques, a présenté ses meilleurs vœux 2025 à l’ensemble des personnels sous un format inhabituel de questions-réponses avec des agentes et agents.
Dans cette vidéo Amélie Verdier remercie l’ensemble des personnels de leurs engagements professionnels pour avoir assuré leur mission dans un contexte général mais aussi administratif pas des plus favorables ni des plus faciles.
Au travers de ses vœux la directrice générale ébauche des pistes de réflexions pour répondre à plusieurs défis : ceux de l’égalité professionnelle, de l’attractivité, de la mobilité et les enjeux de l’innovation via la facture électronique et de la place de l’intelligence artificielle dans notre administration.
Solidaires Finances Publiques ne peut que se féliciter des thèmes retenus, car ils augurent ce qui sera et fera la DGFiP de demain. Cependant, les orientations données sont très éloignées des attentes des personnels.
Sur la question de l’égalité professionnelle, favoriser le déroulement de carrière avec pour objectif l’égalité femmes hommes dans les nominations des cadres est un objectif louable mais cela ne concerne qu’une minorité de la population féminine de la DGFiP. En effet toutes et tous n’aspirent pas à devenir cadre dans leur vie professionnelle. Aussi pour réduire les inégalités, un certain nombre de dispositifs nous semblent prioritaires et pourraient être pris comme la neutralisation des congés parentaux, des temps partiels… Tout un arsenal qui sera de nature à contribuer à une amélioration significative pour toutes et tous. De plus l’augmentation du volume des promotions internes notamment par concours, dont on sait qu’ils sont les voies privilégiées par les femmes pour évoluer dans leurs carrières sont un préalable indispensable à la réduction des inégalités.
Sur le sujet de l’attractivité, la Direction générale souhaite ouvrir le concours régional pensant que cela résoudra les affectations subies et non choisies. Un concours de ce type, le « concours Ile de France » a déjà existé pour permettre de combler les postes vacants dans cette région et assurer une certaine stabilité. Cette disposition n’a pas survécu à la fusion et au bilan de son utilité. En effet, elle n’avait pas rempli son objectif et surtout elle avait engendré des incompréhensions et inégalités au moment des affectations entre ceux qui passaient par ce concours et ceux qui faisaient le choix du concours national.
Dans ses vœux Amélie Verdier aborde la mobilité fonctionnelle comme facteur d’épanouissement pour les agentes et les agents. Pour Solidaires Finances Publiques la mobilité qu’elle soit fonctionnelle ou géographique doit être choisie et non subie. Or, les dernières évolutions en matière d’affectation comme les postes au choix avec du profilage à la clé amènent plus à des décisions arbitraires et à de réelles dérives en matière de subjectivité.
Sur la valorisation des missions notamment celle de la gestion publique et de l’accueil, elle déclare qu’il faut laisser du temps pour installer les nouvelles organisations comme celles des SGC et des conseillers aux décideurs locaux. Aussi elle préconise une certaine stabilité pour 2025, c’est un peu faussé quand on voit les perspectives de réorganisation du contrôle fiscal, des PCE, des SIE… Du côté de la mission d’accueil la DG utiliserait le volet indemnitaire pour valoriser cette mission. Pour Solidaires Finances Publiques la revalorisation indemnitaire est un vrai sujet pour l’ensemble des agentes et agents de la DGFiP.
Enfin sur la partie « innovations » : facture électronique et développement de l’IA, la directrice affiche une confiance dans ces chantiers. Solidaires Finances Publiques ne partage pas cet optimisme et rappelle le désengagement de l’État avec l’abandon du développement du Portail Public de Facturation (PPF). Ce changement des règles aura une incidence sur les entreprises. L’obligation de recourir à une plateforme privée payante engendre des coûts supplémentaires notamment pour les PME et les microentreprises. Et pour les moins familiarisées aux procédures dématérialisées, elles seront dans l’obligation de recourir à une prestation supplémentaire, et payante, auprès d’un conseil. Ces modifications reflètent un manque d’anticipation et de moyens, espérons que ce chantier ne rencontre pas le même fiasco que GMBI qui serait lourd de conséquences pour l’administration.
Concernant l’IA et son développement au sein de notre administration, la DG rappelle son attachement à la place de l’humain. Si nous pouvons partager cette donne, Solidaires Finances Publiques alerte sur l’évolution dégradée des conditions d’exercice et de travail des personnels. Contrairement au discours de la direction, dans les services, l’introduction de l’IA entraîne une perte d’autonomie, l’éloignement du terrain et de nouvelles tâches chronophages et inintéressantes, avec une perte de sens au travail largement exprimée dans le cadre de l’observatoire interne de 2024.
Si Solidaires Finances Publiques peut partager les enjeux pour 2025 évoqués par la Directrice générale dans ses vœux, nous ne partageons absolument pas les réponses apportées.
Aussi, Solidaires Finances Publiques fait le vœu pour l’année 2025 que Madame Verdier soit attachée à un véritable dialogue social pour que les attentes des personnels soient enfin entendues.